Les rorquals bleus de l'Antarctique : 3 populations de géants

Les rorquals bleus de l’Antarctique, qui sont en voie de disparition, seraient répartis en trois populations génétiquement distinctes. C’est ce que révèle une récente étude réalisée par des chercheurs de l’Université Flinders en Australie et publiée dans Nature’s Scientific Reports. Ces mammifères marins, qui sont les plus grands animaux de la planète, se rencontrent dans les eaux du continent blanc durant l’été austral pour manger d’énormes quantités de krill, leur seule source de nourriture. On soupçonne que les trois populations se séparent durant l’hiver austral pour se reproduire dans différentes parties du monde. Elles se dirigent possiblement vers les trois grands bassins océaniques de l’hémisphère sud: le Pacifique sud, l’Atlantique sud et l’Océan indien.

Pourquoi cette découverte est-elle importante?

La chasse à la baleine du XXe siècle a amené les rorquals bleus de l’Antarctique au seuil de l’extinction. Leur population est passée d’environ 239 000 à 360 individus entre 1928 et 1973. Bien que la population semble avoir augmenté légèrement depuis la fin de la chasse illégale en 1972, cette sous-espèce reste fragile et menacée.

Certaines populations de rorquals bleus de l’Antarctique pourraient être plus vulnérables que d’autres, selon les menaces qu’elles rencontrent le long de leurs routes migratoires et dans leurs zones de reproduction respectives. Il est donc important de prendre en compte l’existence, la composition et la répartition des différentes populations lors de la mise en place de mesures de conservation.

Méthodologie

C’est en comparant l’ADN de multiples individus que les chercheurs de l’Université Flinders ont établi que les rorquals bleus de l’Antarctique se répartissent en trois groupes. Mais, pour cela, il leur fallait un vaste échantillon d’ADN. Pour recueillir l’ADN d’une baleine, les chercheurs doivent faire une biopsie: ils arment une arbalète avec une fléchette munie d’un dard et prélève un minuscule morceau de peau et de gras, sans immobiliser la baleine et sans la déranger plus de quelques secondes. Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé les échantillons prélevés chez un total de 142 individus lors des expéditions conduites sous les auspices de la Commission baleinière internationale à partir de 1990.

Et maintenant?

Les routes migratoires et les zones de reproduction des rorquals bleus de l’Antarctique restent un grand mystère. Percer ce mystère, notamment par télémétrie satellite, permettrait de confirmer la composition et la répartition des différentes populations et de mieux les protéger. Toutefois, suivre ces géants des mers durant des milliers de kilomètres s’avère un grand défi technologique!

Source : Baleines en direct.org