L'île Macquarie va être rendue à la vie sauvage

L’île Macquarie sera rendue en mars à sa solitude glaciale avec la fermeture de l’unique base scientifique occupée de façon permanente par les Australiens depuis 1948.

La Division antarctique d’Australie (AAD) a justifié mardi cette décision par le vieillissement des infrastructures (plus de 30 bâtiments) et les coûts trop élevés de leur remise en état, par les risques de pollution environnementale et les menaces de submersion, la base se trouvant quelques mètres au-dessus du niveau de l’océan.

«Le retrait de la présence permanente sera une mesure supplémentaire pour minimiser l’impact humain sur l’île», explique l’AAD. «Cela intervient après la réussite du programme d’éradication des parasites de l’Île Macquarie qui a permis d’en retirer tous les animaux introduits (chats, lapins, rats et souris).» Le gouvernement australien a multiplié ces dernières décennies les programmes d’éradication, qui ont parfois eu pour conséquence de renforcer d’autres espèces nuisibles en les privant de prédateurs.

Territoire longiligne de 34 km de long sur 5,5 km à son point le plus large, l’Île Macquarie, classée au Patrimoine mondial depuis 1997, se trouve dans les «Cinquantièmes Hurlants» à 1500 km au sud de la Tasmanie, à peu près à mi-chemin entre l’Australie et le continent antarctique. Plus de 200 ans de présence sur l’île découverte en 1810 a considérablement modifié son écosystème, relevait de son côté l’Unesco, du fait de l’exploitation commerciale des pingouins et des phoques, et de l’introduction d’espèces extérieures.

Dans le communiqué le directeur de l’AAD, Nick Gales, reconnaît que certains scientifiques seront déçus par le retrait de Macquarie du fait de son intérêt, notamment sur le plan géologique. Mais, souligne-t-il, le maintien de la présence permanente impliquait des rénovations de structures «qui ne pouvaient se justifier compte tenu des budgets actuels». En renonçant à Macquarie, l’AAD compte en revanche renforcer ses investissements dans les trois autres bases dont elle a la gestion, toutes situées sur le continent antarctique (Davis, Casez et Mawson). Les missions sur Macquarie demeureront possibles en raison de l’existence de six «cabanes» pouvant accueillir des visiteurs.

La mise hors service de la base débutera en novembre. La réhabilitation du site devrait prendre une décennie.

Source le Figaro