Loup: des éleveurs dressent un mur devant la préfecture des Hautes-Alpes

Une soixantaine d’éleveurs ont érigé un mur devant l’entrée de la préfecture des Hautes-Alpes, lundi matin à Gap, pour exprimer leur «détresse» après de nouvelles attaques de loups selon eux et réclamer plus d’autorisations d’abattage.

Venus à 06H00, casque de chantier sur la tête, avec des tracteurs remplis de sacs de ciment et de parpaings, les manifestants répondaient à l’appel de la Fédération Départementale des Syndicats des Exploitants Agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA) des Hautes-Alpes.

«Le message n’a pas changé. Un seul loup a été prélevé dans les Hautes-Alpes, ce n’est pas suffisant. Il faut que les chasseurs qui ont la formation nécessaire puisent prélever le loup lors des actions de chasse sur l’ensemble du territoire, jusqu’à atteindre le quota», a déclaré devant des journalistes Raphaël Eyraud, co-président des JA.

Dans un arrêté du 30 juin, le gouvernement a fixé à 36 le nombre de loups pouvant être abattus dans l’Hexagone jusqu’au 30 juin 2016. Trois loups ont depuis été prélevés en Savoie, dans les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes.

«J’ai été pour la première fois victime d’une attaque de loup la semaine dernière. J’ai perdu trois brebis dans un parc fermé, derrière l’exploitation», s’est insurgé Pierre, 24 ans, éleveur ovins à Saint-Jean-Saint-Nicolas (Hautes-Alpes), truelle à la mains.

L’action a provoqué la colère du préfet Pierre Besnard qui a menacé de «faire appel aux CRS» pour débloquer les accès principaux du bâtiment. Manifestants et syndicalistes ne comptent enlever le mur que vendredi.
Selon un bilan disponible sur le site internet de la Direction régionale de l’environnement (Dreal) en Rhône-Alpes, les attaques de loups dans le département ont fait 329 victimes à fin août depuis janvier contre 429 un an plus tôt. Au niveau national, le chiffre est de 4.726 contre 5.539 au 31 août 2014.

Au total 19 loups ont été tués en France en 2014-2015, un chiffre en augmentation. Dans les Hautes-Alpes, en août, le préfet a pris un arrêté autorisant d’en «prélever» deux et une louve a été abattue dans le Dévoluy.

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