2,2 tonnes d'ivoire du Mozambique saisies au Vietnam

Communiqué de presse de l’IFAW

(Le Cap, Afrique du Sud – 22 Décembre 2015) Plus de deux tonnes d’ivoire d’éléphant ont été saisies la semaine dernière par les douanes vietnamiennes. La cargaison provenait du Mozambique et avait été dissimulée dans un conteneur transportant des sacs de haricots.

Les autorités thaïlandaises ont en outre annoncé la saisie le 10 décembre dernier de 789 kilos d’ivoire à l’aéroport international de Ko Samui, situé dans la province de Surat Thani. L’ivoire avait été expédié du Nigeria et avait transité par Singapour.

Cette nouvelle saisie de 835 pièces d’ivoire porte à cinq le nombre de saisies de grande envergure réalisées par le Vietnam en 2015, pour un total de près de sept tonnes d’ivoire. D’après INTERPOL, les saisies de grande envergure totalisant 500 kilos ou plus indiquent l’implication de réseaux criminels organisés.

Il s’agit là au minimum de la deuxième cargaison saisie cette année au Vietnam en provenance du Mozambique.

En août dernier, à Da Nang, les autorités vietnamiennes avaient confisqué 3 903 kilos d’ivoire illégal lors de trois opérations distinctes. À la fin du mois de novembre, 860 kilos d’ivoire avaient également été saisis à la frontière taïwanaise. La cargaison de la semaine dernière a été trouvée à bord d’un bateau qui avait fait escale à la fin du mois de novembre dans le port de Hai Phon, au nord du pays. Le porte-conteneurs provenait lui aussi du Mozambique.

IFAW (Fonds international pour la protection des animaux – www.ifaw.org) s’est réjoui de la fermeté dont fait preuve le Vietnam dans la lutte contre le trafic d’ivoire et de produits dérivés d’animaux sauvages, mais a tenu à rappeler aux gouvernements que l’augmentation des saisies ne suffirait pas à mettre fin au trafic.

« Les saisies d’ivoire sont toujours une bonne nouvelle dans le combat contre le braconnage et le commerce illicite parce qu’elles sont le signe d’une meilleure application des lois. Cependant, elles ne sont que la partie émergée d’une situation tragique qui voit mourir jusqu’à 50 000 éléphants par an et ne montre aucun signe de ralentissement », s’inquiète Kelvin Alie, Directeur du programme Commerce d’espèces sauvages d’IFAW. D’après les chiffres de l’UICN, les populations d’éléphants d’Afrique avoisinent aujourd’hui les 470 000 individus, contre 550 000 en 2006.

« Malheureusement, ces saisies ne font que souligner l’envergure du problème. Si nous voulons sauver les éléphants, nous devons nous attaquer à tous les maillons de la chaîne du trafic de l’ivoire, autrement dit : mettre fin au massacre, arrêter le trafic et supprimer la demande », ajoute Kelvin Alie.

Représentant environ 19 milliards de dollars (17,5 milliards d’euros) par an, la criminalité contre les espèces sauvages figure au 4ème rang des activités illicites les plus lucratives au monde derrière le trafic de drogues, la traite d’êtres humains et la contrefaçon.

La majeure partie de l’ivoire de contrebande est destinée à l’Asie, en particulier à la Chine, où cet « or blanc » tant convoité a connu une augmentation considérable de sa valeur en tant que support d’investissement. La quantité limitée d’ivoire légal acheté par la Chine lors de la vente de stocks de certains pays d’Afrique australe en 2008 a fait exploser la demande, encourageant ainsi le trafic de l’ivoire et le braconnage des éléphants pour répondre aux besoins du marché.

À ce jour, plus de 2 800 personnes ont participé aux formations d’IFAW sur la prévention du trafic d’animaux sauvages au cours des 81 ateliers conduits dans 38 pays. Un grand nombre de ces ateliers ont été organisés en partenariat avec INTERPOL.