Réaction du WWF de la 12e Assemblée Générale de la RTRS concernant le vote sur l’utilisation du pesticide Paraquat

Réaction du WWF de la 12e Assemblée Générale de la RTRS concernant le vote sur l'utilisation du pesticide Paraquat<br />© Adriano Gambarini / WWF-Brazil

L’assemblée Générale de la Table Ronde pour le Soja Responsable (RTRS) a voté en faveur de nouveaux indicateurs basés sur les principes et critères de la RTRS pour l’utilisation responsable des pesticides.

Ces nouveaux indicateurs demandent aux membres qui produisent du soja de ne plus utiliser le pesticide Paraquat, avec un délai d’abandon progressif de juin 2017 à janvier 2021.

Le WWF plaide depuis 2012 pour l’interdiction totale du Paraquat. En tant que membre de la RTRS, le WWF a participé à plusieurs groupes de travail sur l’utilisation responsable des pesticides et a défendu ardemment ses positions.

Déjà en 2013, l’assemblée générale de la RTRS avait voté en faveur de l’abandon du Paraquat à fin juin 2017, à condition de prouver que des alternatives au Paraquat existent pour les producteurs de soja.

Cette année lors d’une réunion de travail, il a été mis évidence que ces alternatives sont suffisantes pour justifier un arrêt immédiat de l’utilisation du Paraquat..

Pour nourrir le débat, Le WWF a commandé et publié une étude qui démontre qu’il existe bel et bien d’autres solutions moins toxiques à disposition des producteurs de soja.

L’assemblée générale de la RTRS est parvenue à un consensus le 1er juin 2017 pour laisser les producteurs s’adapter à une interdiction du Paraquat d’ici à 2021.

Le WWF et la Fundación Vida Silvestre Argentina n’ont pas réussi à obtenir suffisamment de soutien pour conserver une fin de l’utilisation du Paraquat à juin 2017. La proposition d’un abandon progressif du Paraquat sur une période de 4 ans, ne nous satisfait pas, mais respecte la décision de l’assemblée générale.

Lors du vote de l’assemblée Générale du 1er juin, le WWF a choisi de s’abstenir afin de marquer son désaccord sur la décision d’extension de la période de transition de l’utilisation du Paraquat.

Selon une étude de la RTRS, 52 % des producteurs certifiés RTRS n’utilisent pas de Paraquat.

Le WWF continuera de militer pour que l’ensemble des producteurs cessent d’utiliser ce pesticide dès que possible et incite les acheteurs de soja à une meilleure traçabilité ainsi qu’à la vigilance quant à l’utilisation de ce pesticide.

1ere conférence mondiale sur l’océan : déjà un accord sur le thon

Thon rouge, Espagne<br />©  Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWF

Du lundi 5 au vendredi 9 juin 2017, la première conférence mondiale sur l’océan s’est tenue à New-York, au siège de l’ONU. Dès l’ouverture, l’industrie du thon et des ONG ont signé un nouvel accord contre la pêche illégale.

 

Le thon sous pression

Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), environ un tiers du stock mondial de poisson, toutes espèces confondues, est victime de la surpêche.

En général illégale, celle-ci représente chaque année pour les pêcheurs un manque à gagner d’environ 24 milliards de dollars. La pêche illégale du thon, l’une des espèces les plus touchées, génère par ailleurs du travail forcé dans de nombreux pays. Dans les années 2000, l’emballement de la surpêche fait craindre l’effondrement de la population de thon rouge en Atlantique et en Méditerranée. Depuis 2013, le stock de thon albacore est surexploité dans l’Océan Indien.

La commission responsable de la conservation et de la gestion du thon et des autres ressources marines de l’Océan Indien considère que si des mesures immédiates ne sont pas prises pour mettre fin à la surpêche, le stock risque de s’effondrer d’ici 5 ans.
 

Le WWF s’en mêle

Depuis plus de 50 ans, le WWF lutte contre la surpêche et la pêche illégale, prônant des pratiques de pêche responsables permettant de prélever des poissons sans porter préjudice au renouvellement et à la pérennité des stocks, tout en assurant un revenu aux pêcheurs et aux communautés littorales qui en dépendent.

Concrètement, le WWF plaide pour la bonne gouvernance et la gestion responsable des stocks auprès des instances administratives de la pêche, des politiques et des gouvernements. Nous poussons les pêcheurs, les conditionneurs, les vendeurs, les acheteurs et les détaillants à s’engager pour une pêche labellisée, puis à acheter et vendre des produits venant de la mer qui répondent à des critères de traçabilité.
 

Un pacte contre la pêche illégale du thon

C’était un rendez-vous très attendu puisqu’il s’agissait de la toute première conférence mondiale pour mettre en œuvre l’objectif de développement durable (ODD) n°14 pris en 2015 par les Nations Unies et couvrant l’océan.

Réunissant des représentants d’États, des organisations internationales, des instituts de recherche, des ONG, des fondations et des bailleurs privés, la rencontre devait déboucher sur des engagements volontaires et un « appel à l’action ».

Mission accomplie car dès le premier jour de l’événement, quarante-huit grandes entreprises de pêche, détaillants et entreprises associées ont signé la déclaration de traçabilité Thon 2020, dans laquelle ils s’engagent à empêcher le thon pêché illégalement d’être mis sur le marché et à mettre un terme au travail forcé en haute mer.

Parmi les signataires figurent des géants du secteur comme le thaïlandais Thai Union, n°3 mondial de la conserve de poissons, l’entreprise française Sodexo, les enseignes Mark and Spencer et Mercadona ou encore l’organisation de pêche Eurofish mais aussi des gouvernements tels que celui de la Grenade, des îles Marshall, de Nauru, de Palau et des îles Salomon ainsi que des ONG dont Global Ocean Trust, ISSF, MSC, The Nature Conservancy, The Pew Charitable Trust et le WWF.

Importation par l’UE de crevettes sauvages tropicales et impact sur la survie des populations de tortues marines

L'importation par l'UE de crevettes sauvages tropicales a un impact direct sur la survie des populations de tortues marines.<br />© Terry Domico / WWF

Chaque année, l’importation par l’Union européenne de crevettes pêchées au chalut en zones tropicales entraîne les captures accidentelles de dizaines de milliers de tortues marines. C’est le constat alarmant qui est exposé dans le rapport réalisé par le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CRPMEM) de Guyane avec le soutien du WWF.

Selon la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), les prises accessoires c’est-à-dire les captures accidentelles d’espèces marines, constituent une pression majeure sur les écosystèmes aquatiques. Le chalutage crevettier en zones tropicales est particulièrement néfaste : il engendre à lui seul 27% de l’ensemble des rejets mondiaux.

Ces zones tropicales sont les lieux privilégiés de vie des tortues marines, dont six des sept espèces connues sont classées « menacées » selon la liste rouge de l’Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UICN). L’impact des pêcheries de crevettes tropicales au chalut sur les populations de tortues marines s’explique donc par le fait que leurs zones d’activité correspondent aux habitats des tortues.

Pour limiter ces prises accidentelles, il existe pourtant une solution efficace : doter les chaluts des bateaux de TED (Turtle Excluder Device, dispositif d’exclusion des tortues en français), dispositif qui permet aux tortues de s’échapper des filets. S’il réduit de 97% les prises accidentelles de tortues marines, ce système peut aussi augmenter le profit des pêcheries parce qu’il n’engendre qu’une faible perte des captures de crevettes et évite même leur écrasement.

L’efficacité de ce système a été démontré en Guyane : alors qu’environ un millier de tortues marines étaient capturées chaque année par le chalutage crevettier, l’adoption en 2010 d’un système TED par les acteurs locaux de la pêche a permis de limiter ces captures accidentelles tout en pêchant une quantité comparable de crevettes.

Protéger les tortues marines nécessite une implication de tous les acteurs concernés, depuis les pêcheurs qui peuvent équiper leurs bateaux de filets TED jusqu’aux consommateurs européens qui doivent avoir conscience de l’impact négatif de leur consommation des crevettes si elles sont issues des pêcheries impliquées dans les prises accessoires de tortues. La mobilisation des Etats Membres et de la Commission Européenne est également nécessaire, afin que de nouvelles règlementations soient mises en place sur les importations de crevettes tropicales sauvages.

Isabelle Autissier, Présidente du WWF France :

« Des dizaines de milliers de tortues marines meurent chaque année dans les filets des chaluts à crevettes tropicales, crevettes qui se retrouvent ensuite sur le marché européen. Il est donc urgent que l’Union européenne prenne des mesures pour réglementer ses importations de crevettes afin d’inciter les pêcheries qui voudront continuer à exporter vers l’UE à s’équiper de systèmes réduisant drastiquement les captures accidentelles dans les chaluts. Cela permettra aux consommateurs européens de ne pas être responsables, malgré eux, de cette mortalité de tortues marines. »

Il faut sauver les derniers dugongs de Nouvelle-Calédonie !

Il faut sauver les derniers dugongs de Nouvelle-Calédonie !<br />© Andrey Nekrasov / WWF

Si plusieurs menaces pèsent sur les dugongs, ou vaches marines, de Nouvelle-Calédonie (prises accidentelles dans les filets de pêche, collisions avec les bateaux, dégradation de l’habitat), il apparaît que le braconnage représente la principale pression à laquelle ils sont confrontés.

Aujourd’hui la situation est simple : si rien n’est fait pour enrayer au plus vite cette pratique illicite, les dugongs disparaîtront purement et simplement de notre lagon.
 

Le braconnage, une menace bien réelle

Bien qu’il soit difficile d’évaluer l’activité de braconnage en Nouvelle-Calédonie, les informations disponibles sont plus qu’alarmantes. L’association Opération Cétacés indique que depuis 1991, plus de 30% des dugongs retrouvés échoués montrent des signes de tentative de braconnage.

Des enquêtes de consommations réalisées en province Nord et Sud en 2005 et 2009, indiquent également qu’un très large pourcentage des personnes interrogées reste des consommateurs occasionnels de viande de vache marine. Cette consommation est pourtant totalement interdite, au même titre que le braconnage, et les contrevenants encourent les mêmes sanctions que les braconniers (fait qui reste mal connu).

Plus inquiétant encore, à la question « combien de vaches marines pêchez-vous chaque année », une trentaine de personnes interrogées lors de ces enquêtes ont répondu une ou plus ! A l’échelle du pays, on est donc très loin de la « tolérance zéro dugong tué » par l’Homme nécessaire au maintien des dugongs dans nos eaux.

Le risque pour nos enfants et petits-enfants de ne jamais croiser de dugongs en Nouvelle-Calédonie n’a jamais été aussi grand. Face à cette réalité, il faut agir et vite !
 

Un plan d’action pour enrayer le braconnage

C’est sur ce constat alarmant que vient d’avoir lieu un atelier de travail réalisé dans le cadre du plan d’actions dugong (PAD) dont le groupe technique met en œuvre des actions pour la protection de cette espèce depuis 2010. Récemment entré dans sa 2ème phase (2016-2021), le PAD a pris le parti d’axer ses efforts sur des actions concrètes pour réduire les menaces, et ce afin de faire face à une urgence de plus en plus grande.

Cependant, identifier et mettre en œuvre les actions les plus à même de stopper le braconnage n’est pas chose facile. C’est pour répondre à cela, et dans les meilleurs délais, que le WWF (membre du groupe technique PAD) a organisé cette rencontre avec l’aide de l’Agence française pour la biodiversité (pilote du PAD). Au-delà des membres du groupe technique, c’est un large panel d’acteurs qui a été sollicité pour partager expertises et points de vue. Ainsi se sont côtoyés durant 2 jours représentants provinciaux, agents de l’État (DAFE et gendarmerie), CEN, coutumiers, pêcheurs, scientifiques, juristes et ONG. Ces acteurs locaux ont également pu bénéficier de la présence de Stéphane Ringuet, expert du commerce international des espèces sauvages au WWF-France.

Suite à une présentation de l’état actuel des connaissances, l’ensemble des participants s’est rapidement accordé à dresser un constat partagé sur la réalité de cette problématique ainsi que sur l’urgence d’agir ensemble pour la régler. La suite du travail réalisé a principalement consisté à identifier collégialement des actions pour enrayer cette menace et la façon de les mettre en œuvre efficacement. Afin de s’assurer que ces échanges n’en restent pas au simple état d’idées, un groupe de travail spécifiquement dédié à cette problématique sera rapidement créé pour traduire les fruits de cet atelier en actions concrètes.

États généraux de l’alimentation : tous concernés par le contenu de notre assiette

États généraux de l'alimentation : tous concernés par le contenu de notre assiette<br />© Martin Harvey / WWF

En vue des annonces attendues du président de la République sur ce sujet, le CCFD-Terre Solidaire, la Fondation pour la Nature et l’Homme, la Fondation WWF, France Nature Environnement, Greenpeace, Oxfam France et le Réseau Action Climat rappellent la nécessité d’organiser des États généraux de l’agriculture et de l’alimentation au périmètre large et impliquant toutes les parties prenantes concernées.

Le 8 juin dernier, le président de la République a réuni les ministres concernés afin d’élaborer le plan d’action des États généraux de l’Alimentation.

Cela suit de près les annonces faites par le ministre de l’Agriculture, Jacques Mézard, ces dernières semaines dessinant des États généraux en deux temps : une première séquence en juillet avec les filières agricoles et alimentaires, et une deuxième à l’automne avec la société civile.

Les associations saluent l’annonce de ces États généraux mais insistent sur la nécessité de les inscrire dans une perspective ambitieuse et internationale.

Les systèmes alimentaires sont l’une des pierres angulaires de la transition énergétique et écologique de nos sociétés et de nos territoires et doivent permettre d’assurer le droit à l’alimentation pour tous. Ils doivent s’inscrire dans la transition des systèmes agricoles et des filières vers un modèle agro-écologique afin de répondre aux enjeux agricoles, socio-économiques, sanitaires, environnementaux et climatiques.

Ainsi, il est impensable pour nos organisations que des États généraux de l’alimentation soient menés sans associer toutes les parties prenantes concernées.

Il faut que l’ensemble des thématiques indispensables à une approche systémique soit abordé, notamment : la répartition de la valeur et l’emploi, la restauration collective, la santé, les enjeux environnementaux, la sécurité alimentaire et le droit à l’alimentation pour tous; tant pour leurs effets directs sur le territoire français que pour ceux générés de manière indirecte à l’étranger (déforestation, etc.).

Pour répondre à ces ambitions, les États généraux doivent être co-pilotés par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et le Ministre d’État de la Transition Écologique et Solidaire tout en associant les autres ministres concernés afin d’aboutir à un document cadre présentant des engagements précis et les financements associés.

REPCET au secours des cétacés

Le système de navigation REPCET permet de partager en temps réel la position des grands cétacés repérés par les équipages pour prévenir les risques de collision avec les navires.<br />© Bassemayousse / WWF

Le système de navigation REPCET permet de partager en temps réel la position des grands cétacés repérés par les équipages pour prévenir les risques de collision avec les navires. Cet outil, ou tout système équivalent, sera obligatoire pour les bateaux battant pavillon français à partir du 1er juillet. Au lendemain de la journée internationale des océans, savourons la nouvelle !

 

Quand les bateaux tuent les cétacés

La Méditerranée attire plus de 24 millions de touristes chaque année. L’intensification du trafic maritime en période estivale – 85% du trafic touristique entre la Corse et le continent s’effectue par voie de mer – est à l’origine de la mort de nombreux grands cétacés, percutés accidentellement par les bateaux.

Les collisions avec les navires inquiètent les scientifiques. Elles constituent l’une des principales causes de mortalité non naturelle des grands cétacés de Méditerranée, les rorquals communs et les cachalots.

Il arrive que des animaux se fassent surprendre par la vitesse des navires, certains circulent à près de 50 km par heure, en raison de leur inexpérience, pour les animaux les plus jeunes, ou quand ils allaitent leurs petits ou se reposent. Dans le monde, ces collisions portent atteinte à plusieurs populations de baleines et à la sécurité de certains navires.

 

Le WWF riposte

Depuis plus de 17 ans, le WWF France s’investit en Méditerranée pour la protection des écosystèmes marins en se concentrant sur quatre axes de conservation : l’étude et la protection des cétacés via des missions scientifiques en haute mer, le développement et l’amélioration du réseau des Aires Marines Protégées (AMP), les dangers de la pollution en effectuant notamment des biopsies sur les espèces marines et l’amélioration des pratiques de pêche.

Face à la menace des collisions, le WWF promeut l’outil REPCET, système développé par l’association Souffleurs d’écume et la société CHRYSAR, qui vise à limiter les risques de collisions entre les grands cétacés et les navires.

Chaque observation de grand cétacé réalisée par le personnel de quart depuis un navire utilisateur de REPCET est transmise en temps quasi-réel par satellite à un serveur situé à terre. Le serveur centralise les données et diffuse des alertes aux navires équipés et susceptibles d’être concernés par un signalement. Les alertes sont alors cartographiées à bord sur un écran dédié. Le logiciel permet aussi le signalement d’obstacles à la navigation et contribue ainsi à améliorer la sécurité de manière plus globale.

 

Les systèmes anti-collisions désormais obligatoires

Dans le cadre de l’application de la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, il est devenu obligatoire pour les navires battant pavillon français de se doter d’un « dispositif de partage des positions visant à éviter les collisions de navires avec les cétacés dans les sanctuaires marins Pelagos (Méditerranée) et Agoa (Antilles) ».

En clair, après un plaidoyer marathon de plusieurs mois, le WWF a remporté une belle victoire.

L’intense travail d’influence mené auprès des pouvoirs publics, notamment auprès du Ministère de l’environnement, a porté ses fruits car, grâce à l’adoption de l’article 106 de la loi sur la Biodiversité, 60 à 80 navires battant pavillon français vont devoir s’équiper du logiciel REPCET ou d’un système similaire.

Deux compagnies maritimes transportant des passagers sont principalement concernées, la Méridionale et Corsica Linea (ancienne SNCM), auxquelles vient s’ajouter Corsica Ferries.

La Méridionale est un acteur vertueux et précurseur sur ce sujet. Non seulement la compagnie a équipé tous ses bateaux il y a plus de 10 ans, bien avant la loi, mais elle a également pris des mesures pour diminuer la pollution de ses navires quand ils sont stationnés au port de Marseille. Corsica Linea est en train de se conformer à ses obligations légales en équipant ses cinq bateaux. Quant à Corsica Ferries, il s’agit d’une société française mais ses navires battent pavillon italien et ils ne sont donc pas soumis à l’obligation légale. Néanmoins, la société a annoncé le 8 juin qu’elle va équiper quatre de ses navires de façon volontaire. Un geste que nous saluons et dont nous espérons qu’il concernera encore plus de navires l’an prochain.

Voyageurs, n’hésitez pas à manifester votre intérêt et votre soutien auprès de ces compagnies qui ont décidé de prendre leurs responsabilités !

Pollution plastique et collisions avec les navires : les cétacés en danger en Méditerranée

Selon les premiers résultats d'une étude pilote réalisée en 2016 par le WWF, les rorquals communs, les cachalots et les globicéphales noirs qui vivent en Méditerranée sont contaminés par les phtalates, composés chimiques présents dans les matières plastiques.<br />© Frédéric Bassemayousse / WWF

Pour la Journée mondiale sur les océans, le WWF France présente les premiers résultats de son étude pilote sur la pollution par les phtalates, composés chimiques présents dans les matières plastiques, dont sont victimes les mammifères marins en Méditerranée.

 

A cette occasion, l’ONG revient également sur une de ses victoires de plaidoyer : l’obligation pour tous les bateaux battant pavillon français d’être équipés à partir du 1er juillet du système de navigation REPCET ou tout système équivalent pour prévenir les risques de collision avec les navires.

 

Les mammifères marins menacés par la pollution par les phtalates

Selon les premiers résultats d’une étude pilote réalisée en 2016 par le WWF, les rorquals communs, les cachalots et les globicéphales noirs qui vivent en Méditerranée sont contaminés par les phtalates, composés chimiques présents dans les matières plastiques.

Le WWF a réalisé des biopsies (prélèvements de peau et de gras) sur près de 90 cétacés dans le sanctuaire Pelagos en Méditerranée. Trois espèces ont fait l’objet de ces prélèvements : le rorqual commun, le globicéphale noir et le cachalot. Ces échantillons ont été analysés en partenariat avec l’Université Aix-Marseille selon une grille de dix phtalates particulièrement dangereux et/ou très utilisés.

 

Couramment utilisés pour assouplir les matières plastiques, notamment le polychlorure de vinyle (PVC), les phtalates sont partout : dans les films plastiques, emballages, revêtements de sol, rideaux de douche, tuyaux et câbles, matériaux de construction, peintures ou vernis, mais aussi dans certains dispositifs médicaux. Les phtalates sont aussi incorporés comme fixateurs dans de nombreux produits cosmétiques : vernis à ongles, laques pour cheveux, parfums…

Les effets nocifs des phtalates portent essentiellement sur la fertilité, le développement du fœtus et du nouveau-né. Certains phtalates sont également suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

Des résultats alarmants

Le DEHP, le plus toxique des phtalates occupe la deuxième place du classement en termes de concentration, après le DEP. Ainsi, le rorqual présente une concentration en DEHP de 799 µg/kg, le cachalot de 631 µg/kg et le globicéphale noir de 739 µg/kg. Pour comparaison, on considère qu’une source alimentaire a une concentration élevée lorsque la quantité de phtalate passant du plastique dans l’aliment est supérieure ou égale à 300 µg/kg.

Isabelle Autissier, Présidente du WWF France :
 

« Près de 269 000 tonnes de déchets plastiques formés de plus de 5 000 milliards de particules flottent sur les océans. L’étude pilote du WWF confirme une nouvelle fois l’intensité de cette pollution en Méditerranée, là où la densité de micro-plastiques est parmi les plus élevées au monde et touche l’ensemble des espèces, jusqu’aux cétacés du grand large. Les résultats que nous présentons aujourd’hui, à l’occasion de la Journée des océans, démontrent que s’il est urgent de nettoyer les océans de leurs plastiques, il est tout aussi prioritaire de prendre des mesures de réduction de la pollution par toutes les sources de contamination par les phtalates. »
 

Un dispositif obligatoire au 1er juillet pour protéger les cétacés des collisions avec les navires

Pour prévenir les risques de collision des cétacés avec les navires, le WWF a appelé les compagnies maritimes à s’équiper du système de navigation REPCET qui permet de partager en temps réel la position des grands cétacés repérés par les équipages.
 

Son action de plaidoyer a permis, dans le cadre de la loi sur la biodiversité adoptée en 2016, de rendre obligatoire l’adoption d’un dispositif anti-collision (REPCET ou autre) pour tous les navires de plus de 24 m battant pavillons français ayant circulé plus de 10 fois dans les zones protégées Pelagos (Méditerranée) et Agoa (Antilles). Cette obligation sera effective au 1er juillet 2017 et concernera 60 à 80 navires français.

Deux compagnies maritimes transportant des passagers sont principalement concernées par cette obligation. La Méridionale, tout d’abord, qui est un acteur vertueux et précurseur sur ce sujet. Non seulement la compagnie a équipé tous ses bateaux il y a plus de 10 ans, bien avant la loi, mais elle a également pris des mesures pour diminuer la pollution de ses navires quand ils sont stationnés au port de Marseille. Quant à la société Corsica Linea, ancienne SNCM, elle est en train de se conformer à ses obligations légales en équipant ses cinq bateaux.
 

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondial des océans, c’est la compagnie Corsica Ferries, société française dont les navires battent pavillon italien et ne sont donc pas soumis à l’obligation légale, qui annonce qu’elle va équiper quatre de ses navires de façon volontaire.

Denis Ody, responsable océans et côtes au WWF France :

« Le WWF France salue l’initiative de la société Corsica Ferries qui pourrait concerner encore plus de navires l’an prochain et plus largement l’engagement des compagnies maritimes qui ouvre la voie à un déploiement international du dispositif REPCET. Les collisions avec les navires sont une des premières causes de mortalité non naturelle chez les grands cétacés, particulièrement dans le sanctuaire Pelagos. Nous appelons le secteur maritime, et notamment les compagnies italiennes, à se mobiliser pour la protection de nos de rorquals communs et de nos cachalots en s’équipant de système anti-collision de façon volontaire avant l’été 2018. »

 

Les leaders de l’économie américaine réaffirment leur soutien à l’Accord de Paris sur le climat

Le Sommet spécial sur le développement durable des Nations Unies se clôture avec un nouveau plan pour la survie de la Planète et de l'humanité.<br />© Global Warming Images / WWF

Au total, ce sont 1 219 gouverneurs, maires, entreprises, investisseurs et universités, implantés ou opérant sur le territoire américain, représentant le plus large éventail d’acteurs économiques aux États-Unis se rassemblant pour l’action climatique, qui ont déclaré aujourd’hui leur intention de préserver le rôle moteur joué par les États-Unis dans la réduction des émissions carbonées.

Ensemble, ces leaders de l’économie envoient un message fort à la communauté internationale et aux 194 Parties de l’Accord de Paris en soulignant le maintien de l’engagement américain en faveur d’une action ambitieuse contre le changement climatique, faute de volonté en la matière au niveau fédéral. Dans l’ensemble, les signataires promettent des résultats tangibles de réductions d’émissions qui permettront aux États-Unis de tenir leur engagement sur les émissions à l’issue de l’Accord de Paris.

Parmi les signataires, on trouve des dirigeants de 125 villes, 9 États fédérés, 902 entreprises et investisseurs et 183 universités. Les villes et États fédérés participants représentent 120 millions d’Américains et leur part dans l’économie américaine s’élève à 6,2 billions de dollars. Cela inclue l’Oregon, des villes importantes telles que New-York, Los Angeles et Houston ainsi que des villes plus petites telles que Pittsburg (Pennsylvanie) et Dubuque (Iowa). Par ailleurs, différentes universités (privées, publiques et communautaires) de taille variée se sont jointes à l’initiative.

Au total, le revenu annuel additionné des entreprises et investisseurs signataires s’élève à 1,4 billions de dollars, avec plus d’une vingtaine de sociétés Fortune 500, telles qu’Apple, eBay, Gap Inc., Google, Intel, Microsoft et Nike, accompagnées de centaines de petites entreprises, qui ont également apposé leur signature sur la déclaration.

La lettre déclare que « L’annonce de l’administration Trump affaiblit un élément central de la lutte contre le changement climatique et réduit la capacité du monde à éviter les impacts climatiques les plus dangereux et les plus coûteux. Plus que tout, elle est aussi complètement déconnectée de ce qu’il se passe aux États-Unis ».

L’ensemble des signataires comprennent que l’Accord de Paris dessine non seulement les bases d’un modèle associant création d’emplois, stabilité et prospérité mondiale, mais aussi que l’accélération de la transition énergétique aux États-Unis est une opportunité et non une contrainte pour créer de l’emploi, stimuler l’innovation, promouvoir le commerce et sauvegarder la compétitivité américaine. En déclarant rester fidèles à l’Accord, les signataires placent les intérêts de leurs administrés, clients, étudiants et communautés au premier plan, tout en assurant au reste du monde que le leadership américain dans la lutte contre le changement climatique dépasse largement le gouvernement fédéral.

Outre cette déclaration, depuis l’annonce du retrait de l’Accord de Paris faite par le Président Trump, 211 Maires climatiques ont transposé les objectifs de l’Accord dans leurs villes, 13 gouverneurs ont formé l’Alliance Climatique bipartite des États-Unis, et 17 gouverneurs ont publié des communiqués individuels dans lesquels ils confirmaient leur respect de l’Accord. La déclaration diffusée aujourd’hui s’inscrit dans un mouvement en plein essor porté par les dirigeants étatiques et de la société civile, en affirmant que ces leaders vont non seulement avancer dans cette lutte contre le changement climatique, mais se réuniront pour le faire.
 
Pour accéder au communiqué complet, aux citations et à la liste des signataires, consultez le site : www.WeAreStillIn.com.

La Compagnie Fruitière et le WWF France, partenaires pour une agriculture durable et une consommation plus responsable de la banane

Le 24 mai 2017 marque le lancement officiel d'un partenariat entre la Compagnie Fruitière et le WWF France.<br />© WWF France

Le 24 mai 2017 marque le lancement officiel d’un partenariat entre la Compagnie Fruitière et le WWF France, visant à intensifier la politique de développement durable de la Compagnie Fruitière et à sensibiliser les parties prenantes aux enjeux liés au gaspillage alimentaire en fin de chaîne.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des lignes directrices de la norme ISO 26000, cadre de référence de la politique de développement durable de la Compagnie Fruitière. Par ailleurs, un axe fort de cette coopération est le développement et la promotion de l’agriculture biologique. La Compagnie Fruitière deviendra, ainsi, le leader du Bio dans son secteur dans les prochaines années.

En s’engageant dans un partenariat de 3 ans avec la Compagnie Fruitière, le WWF France va accompagner cette dernière dans la mise en œuvre d’actions concrètes répondant à trois objectifs majeurs de sa politique de développement durable formalisée dès 2000 :

  • amélioration continue des pratiques agricoles ;
  • expérimentation de modes de production innovants et plus durables ;
  • promotion d’une consommation plus responsable de la banane.

« En tant que premier producteur de bananes et d’ananas de la zone ACP, notamment de bananes « commerce équitable » et biologiques, et un des premiers metteurs en marché en Europe de fruits de cette origine, la Compagnie Fruitière investit sans relâche dans le développement d’une agriculture durable, en lien avec sa politique de responsabilité sociétale. Au travers du partenariat avec le WWF France, nous souhaitons intensifier notre démarche de progrès et faire valoir auprès des parties prenantes, les actions environnementales que nous mettons en œuvre. »
Jérôme Fabre, président de la Compagnie Fruitière

« Un état des lieux des pratiques de la Compagnie Fruitière ainsi qu’une visite sur site nous ont permis de constater la démarche de progrès initiée depuis plusieurs année au sein de l’entreprise. Ce partenariat va permettre d’accélérer les chantiers environnementaux, et notamment d’expérimenter de nouvelles pratiques de production en Afrique, bénéfiques pour la biodiversité locale et les populations. Nous allons également encourager le développement de l’agriculture biologique et sensibiliser tous les acteurs de la chaîne à la lutte contre le gaspillage alimentaire. En effet, il existe encore trop de pertes sur ces fruits à cause de mauvaises manipulations dans la filière et de mauvaises habitudes des consommateurs. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

Retour à la vie sauvage

Le projet Tx2 a pour but de mettre sur pied un plan d'action destiné à protéger le tigre et à doubler sa population d'ici 2022.<br />© naturepl.com / Edwin Giesbers / WWF

Un tigre de Sibérie, Panthera tigris altaica, vient d’être relâché dans la nature, au cœur du parc national de Bikin dans l’Extrême-Orient russe. Surnommé Vladik, en référence à la ville de Vladivostok, où il s’était fait repérer, errant, il retrouve aujourd’hui sa liberté après plusieurs mois de réhabilitation dans un centre dédié.

 

Une espèce en sursis 

Le tigre de Sibérie, également appelé tigre de l’Amour, est le plus grand de tous les tigres. Son nom fait référence au fleuve Amour qui coule en Sibérie et en Chine. Sa fourrure change de couleur selon les saisons et s’éclaircit l’hiver pour mieux se fondre dans la neige. Particulièrement épaisse, elle lui permet de résister aux températures hivernales extrêmes des régions où il évolue.

Autrefois largement répandu, son habitat se résume aujourd’hui à la cordillère du Sikhote-Aline, au cœur des provinces de Primorie et de Khabarovsk dans l’Extrême-Orient russe, ainsi qu’à de petits territoires à la frontière chinoise et peut-être en Corée du Nord.

Et ce sont, une fois de plus, les activités humaines qui sont à l’origine de son déclin. Chassés pour leur fourrure et pour leurs os, prisés par la médecine chinoise, les félins sont également souvent abattus par des éleveurs en représailles aux attaques perpétrées sur leurs troupeaux. Quant à l’exploitation forestière pour le commerce du bois, elle entraîne une diminution de leurs proies, ce qui amène les tigres de Sibérie à abandonner leur territoire et à disparaître peu à peu…

 

Doubler le nombre de tigres d’ici 2022

En 100 ans, la population de tigres sauvages est passée de 100 000 à 3 900 individus, malgré d’importants efforts de conservation entrepris depuis les années 1970. En 2010, alors que le nombre de tigres était au plus bas (3 200 individus), les gouvernements des 13 pays qui abritent encore le félin – le Bangladesh, le Bhoutan, le Cambodge, l’Inde, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, le Népal, La Russie, la Thaïlande et le Vietnam – ont décidé de mettre sur pied un plan d’action destiné à protéger le tigre et à doubler sa population à l’horizon 2022, la prochaine année chinoise du Tigre.

Cet ambitieux projet, dont le WWF est l’un des principaux acteurs, a pour nom Tx2. Il prévoit une approche stratégique à long terme, basée sur la collaboration transfrontalière.

 

Vladik retrouve sa liberté

En novembre 2016, à Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe, un promeneur plutôt inhabituel est aperçu dans les rues de la ville, mettant les passants en émoi. Il s’agit de Vladik, un jeune tigre de Sibérie, âgé de 2 ans environ et pesant 140 kg, signe d’une santé de fer.

Un groupe d’experts de l’office de la chasse du kraï du Primorié et du Centre pour la réhabilitation et la réintroduction des tigres et autres animaux rares (Centre PRNCO), soutenu par IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), se rend aussitôt sur place pour capturer le jeune mâle. Ce dernier est placé en quarantaine, puis étroitement surveillé dans un grand enclos de réhabilitation.

Six mois plus tard, il est relâché au sein du parc national de Bikin (dans la région du Kraï du Primorié). Selon l’enquête menée cet hiver, il n’y a pas de tigres mâles dans la région. Vladik peut donc revendiquer le territoire. D’autant qu’il a conservé sa peur des humains, l’un des principaux critères pour évaluer la possibilité de libérer un tigre adulte dans la nature. Cette réintroduction s’inscrit dans un vaste programme de restauration du tigre de Sibérie. Elle n’est pas la première mais chaque vie compte si nous voulons sauver l’espèce en voie de disparition.