Deux élevages clandestins de « cochongliers » mis à jour en Normandie

L’affaire a été révélée au grand jour le 11 juin 2019 : depuis 3 ans au moins, des chasseurs du département du Calvados entretenaient des élevages illégaux de sangliers croisés avec des cochons domestiques…

Plus grave encore : d’après des témoins, en raison d’une concentration trop importante d’animaux, plusieurs dizaines se seraient échappés des enclos, provoquant l’ire des agriculteurs locaux, et générant une réelle inquiétude sanitaire, au regard du contexte actuel de la peste porcine qui guette à nos frontières. En effet, si aucun cas n’a été pour l’instant officiellement relevé en France, on sait que le foyer d’infection en Belgique est dû à l’importation de sangliers d’Europe de l’Est, or ces « cochongliers » normands n’ont aucune traçabilité…

L’ASPAS déposera plainte pour ces faits, dont s’est saisi le Procureur de la République.

Cette affaire n’est pas une première et révèle toute l’hypocrisie du monde cynégétique, en mettant à mal, une fois de plus, l’image des chasseurs « 1ers écologistes de France ». Si la « fédé » du Calvados s’est bien sûr empressée de dénoncer ces agissements, ce scandale met en lumière la gestion catastrophique du dossier « sanglier » par les chasseurs français depuis des décennies.

Les férus de la gâchette justifient souvent leur rôle de « régulateurs » providentiels par la surpopulation de sangliers en France. Ce qu’ils ont un peu plus de mal à admettre, c’est qu’ils sont largement responsables de ce déséquilibre écologique, et qu’ils font même en sorte de l’entretenir, pour être sûrs d’avoir des cibles vivantes à tirer !

Quant à l’hybridation, commencée dans les années 80, elle est l’une des réalités les plus embarrassantes pour le monde de la chasse. Aujourd’hui les chasseurs sont complètement dépassés par la capacité de reproduction prolifique des « cochongliers » qui n’ont de prédateurs naturels que les loups, les lynx et les ours, dont les populations en France sont… très faibles. Ce qui arrange aussi, bien entendu, les chasseurs.

Deux mois après la révélation de cette affaire, un nouvel article publié dans le journal L’Orne combattante le 2 septembre donne de nouveaux éléments probants sur la présence avérée de « cochongliers » dans la nature, et des agissements suspects de chasseurs locaux en amont des battues administratives. Un agriculteur voisin, toujours confronté à de nombreux dégâts dans ses cultures, accuse ainsi ceux qu’il appelle des « délinquants de la chasse » d’avoir fait fuir les « hybrides » avec une odeur dissuasive, pour mettre en échec les battues…

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