Devant les enfants, les chasseurs du Jura ne disent pas qu’ils massacrent les renards

Les renards « rendent de grands services aux agriculteurs en régulant les populations de campagnols terrestres », peut-on lire dans le livret pédagogique de l’écopôle de Desnes, une ancienne gravière renaturée à partir de 1999, propriété de la Communauté de Communes Bresse Haute Seille et dont la gestion est confiée depuis 2018… à la Fédération de chasse du Jura. Les chasseurs se sont-ils enfin convertis à l’écologie et pris leur adhésion à l’ASPAS ? Pas si vite…

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Ce livret, sur lequel est également apposé le logo de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) et celui de l’OFB, a notamment été distribué aux élèves du collège de Bletterans, venus visiter l’écopole il y a quelques semaines. Précisons au passage que le maire de Bletterans, petite commune de 1460 habitants, n’est autre que Stéphane Lamberger… également directeur de la Fédération des chasseurs du Jura.

Les élèves ont pu lire des informations naturalistes sur des espèces comme le grèbe huppé, le blongios nain, la salamandre tachetée, mais aussi le blaireau, le sanglier, la bécassine des marais, et le renard donc. Mais aucune information, évidemment, sur le nombre d’oiseaux tués par les fusils chaque année dans le Jura (et partout ailleurs en France), le sort des blaireaux que les chasseurs extirpent de leurs terriers, ni des milliers de renards abattus 12 mois sur 12… Quant au site de l’écopôle de Desnes lui-même, étant fermé au grand public par temps normal, on est en droit de se demander ce qui se cache derrière la fameuse « gestion » des chasseurs…

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Nous avons en tout cas ici un parfait exemple de double-jeu du monde cynégétique : d’un côté, ce souci de se faire passer pour de gentils protecteurs de la nature (auprès des élus pour obtenir des subventions, mais surtout devant le jeune public), de l’autre, celui de continuer à massacrer la faune sauvage pour le plaisir, dont les renards, accusés par les chasseurs de compromettre leurs lâchers de faisans, perdrix, lièvres et autres « petits gibiers » élevés pour le loisir de la chasse.

Avec des effectifs vieillissants et qui diminuent chaque année, le monde de la chasse cherche par tous les moyens à se renouveler, et les opérations de séduction envers le jeune public sont de plus en plus légion. Ne soyons pas dupes !

 Prenez la défense de Goupil !

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