Dites STOP au piégeage cruel de centaines de milliers d’oiseaux !

Comme l’an dernier, le ministère de la Transition écologique et solidaire soumet à la consultation du public 3 projets d’arrêtés autorisant des pratiques cruelles de piégeage, qui concerne des centaines de milliers d’oiseaux, y compris ceux de nos jardins. Ces pratiques sont interdites au sein de l’Union Européenne parce qu’elles sont barbares et non sélectives, mais, sous prétexte de « tradition française », des dérogations sont reconduites tous les ans par le ministère ! Exprimez votre forte opposition à chacun de ces projets d’arrêtés avant le 27 juillet 2019 !

Les liens pour participer aux consultations
sont inclus dans les menus déroulants ci-dessous.

Pour vous aider, voici des éléments de compréhension et de réponse

MERCI à la LPO pour les argumentaires en partage !
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Pour mieux comprendre : les chasses traditionnelles, un catalogue de cruauté

Ces « techniques » de chasse ressemblent à s’y méprendre à un catalogue de cruauté envers les oiseaux :

– La colle ou les « gluaux » : des branches sont enduites d’une colle puissante dans laquelle s’engluent les oiseaux qui s’y posent.

– Les filets ou les « pantes » : des filets se rabattent sur des alouettes attirées par le chant d’un congénère captif.

– Les pièges-cages ou les « matoles » : des cages tombent et emprisonnent les oiseaux attirés par des appâts.

– La pendaison ou la « tenderie au brancher », ou « au lac » : les oiseaux meurent pendus en passant le cou dans un collet pour atteindre un appât.

– Une barbarie sophistiquée, la « tenderie au vanneau » : des filets se referment sur les oiseaux attirés par un congénère attaché par la queue à une tige de fer reliée par une cordelette au chasseur qui, depuis sa hutte, déclenche ses cris de douleur en tirant dessus.

Piégeage de l’alouette des champs à l’aide de pantes et de matoles

Ce piégeage est autorisé dans 4 départements du Sud-Ouest : Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques

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Les chasseurs du Sud-Ouest ont déclaré n’avoir capturé « que » 92 500 alouettes en 2018 et ajoutées aux 180 000 déjà chassées au fusil, cela représente plus de 272 000 alouettes prélevées par la chasse en France, chaque année [4].

Ce tableau de chasse est irresponsable quand on a conscience du déclin continuel de l’espèce en France (déclin de 33% des nicheurs entre 1989 et 2015[1] et déclin de 46% des hivernants entre 1996 et 2017[2]) et en Europe (déclin de 56% des nicheurs entre 1980 et 2015[3]). De plus, les matoles, ces cages grillagées qui ont servi trop longtemps à capturer des bruants ortolans fin août début septembre, ne sont pas sélectives puisque d’autres espèces comme les pinsons, les verdiers, les chardonnerets et bien d’autres se font prendre et restent souvent des heures prisonnières (perquisition et saisie par l’ONCFS en mars 2019 de 180 matoles et 43 oiseaux vivants chez un Landais). Certains oiseaux pourtant officiellement protégés sont blessés, d’autres meurent et souvent alimentent un commerce « local » pour la restauration.

Piégeage des grives et merles noirs aux gluaux

Ce piégeage est autorisé dans 5 départements du Sud-Est : Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse.

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Bien entendu, il s’agit d’une pratique non sélective puisque n’importe quel oiseau autre que les grives et merles noirs peut se retrouver englués, ce qui a conduit en 2004 la Cour de justice de l’Union Européenne à condamner l’Espagne qui autorisait une pratique similaire. Malgré l’obligation de relâcher les spécimens d’espèces non ciblées, ceux-ci ont peu de chances de survivre, une fois englués et même après nettoyage, surtout les petits passereaux (mésanges, rouges-gorges, etc.) : articulations démises en se débattant et mutilations, plumes arrachées par la glu, intoxication aux solvants chimiques utilisés pour décoller les oiseaux.

Les arrêtés soumis à consultation autorisent le piégeage à la glu de 42 500 grives ou merles noirs pour la saison 2019-2020, comme en 2018 ! Les chasseurs n’étant pas soumis à l’obligation de relâcher les appelants en fin de saison, ce quota s’ajoute à l’important prélèvement de ces espèces par tir au fusil (plus de 2,5 millions de grives de merles noirs en France d’après l’enquête nationale sur la saison 2013-2014[4]).

Piégeage des vanneaux huppés et pluviers aux filets et des grives et merles noirs aux tenderies au brancher

Ce piégeage est autorisé dans les Ardennes.

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La tenderie aux vanneaux

En France, pays qui abrite environ 70% des hivernants d’Europe, la tendance des populations nicheuses (-33% sur 1989-2015) et hivernantes (-48% sur 2000-2017) est alarmante. 1200 vanneaux pourront, cette année encore, être prélevés à l’aide du piégeage au filet (tenderie aux vanneaux) selon l’arrêté projeté alors que ce même quota n’a pas été atteint en 2018 puisque moins de 900 oiseaux ont été tués aux filets et qu’il s’en tue déjà environ 100 000 au fusil chaque saison de chasse. Quant au pluvier doré, le quota de 30 individus est renouvelé même si le prélèvement de 2018 au filet n’a été que de 14 (+ 12 500 par la chasse au fusil [4] ).

La tenderie au brancher

Cette tenderie dite aux grives et merles ne garantit pas que d’autres espèces non ciblées ne se retrouvent prises au piège et la nature même du piège empêche tout relâcher d’une espèce non ciblée et potentiellement protégée, puisque la technique consiste à étrangler l’oiseau. La tenderie au brancher est donc par nature non sélective. En cela elle est contraire au droit européen et l’Etat le sait parfaitement puisque l’arrêté ministériel du 17 août 1989 encadrant ce mode de chasse prévoit que « Tout gibier autre que les grives et merles pris accidentellement dans une tenderie est déclaré dans les vingt-quatre heures » – et non pas « relâché » – à l’ONF ou à la fédération des chasseurs ». Le quota « offert » en 2019 cette année pour le piégeage des grives ou merles noirs aux tenderies est identique à celui de 2018 soit 5 800 individus qu’il faut là encore ajouter 2,5 millions de grives et merles tués au fusil…[4)

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