Journée Mondiale des Océans : le WWF France annonce sa présence en Polynésie française via son partenariat avec Te Mana o te Moana

Ilot Maître, Nouvelle-Calédonie, France<br />© Roger Leguen / WWFLe WWF France et l’association Te Mana o te Moana signent, en cette journée mondiale des Océans,  une convention de partenariat pour préserver un espace maritime représentant à lui seul la superficie de l’Europe continentale.

Le WWF France déjà présent depuis plusieurs années en Guyane et en Nouvelle Calédonie avec des équipes dédiées, dans l’océan Indien via un partenariat avec le WWF Madagascar, la présence d’Isabelle Autissier au Conseil d’administration des TAAF et un accord avec la Région Réunion, boucle sa présence dans les territoires ultra-marins français par cet accord avec Te Mana o te Moana, une association reconnue pour ses actions en faveur de la biodiversité marine en Polynésie française.

Fondée en 2004, l’association Te Mana o te Moana, dirigée par Cécile Gaspar, est reconnue d’utilité publique et fait partie des membres associés de l’UICN. Elle œuvre sur ce territoire notamment à travers la mise en place de programmes de protection et de suivi des tortues marines, des cétacés et des récifs coralliens.

« Grâce à notre alliance avec un réseau mondial tel que le WWF, plaçant la préservation et la résilience des océans comme une de ses grandes priorités, nous allons pouvoir avancer plus rapidement et de manière encore plus ambitieuse sur nos programmes de protection, de sensibilisation et de recherche sur la biodiversité marine en Polynésie française » explique Cécile Gaspar, présidente et fondatrice de Te Mana o te Moana.

Avec ses 5.5 millions de km² et plus de 20% des atolls de la planète, le milieu marin polynésien représente la moitié du domaine maritime français et la grosse majorité de ses récifs coralliens. S’étendant sur 12 800 km², les récifs de la région abritent plus de 170 espèces de coraux, 800 espèces de poissons, 20 espèces de cétacés et plusieurs espèces de tortues marines, parmi lesquelles la tortue verte, la tortue imbriquée et la tortue luth.

« Avec 11 millions de km², la France possède le second espace maritime mondial après les Etats Unis. Il s’agit d’une chance au vu des richesses et de la biodiversité qu’il abrite, mais aussi de responsabilités pour notre pays lorsque l’on constate la vitesse à laquelle les océans et leur biodiversité se dégradent.  Une présence en Polynésie française pour le WWF était nécessaire d’autant que nos partenaires de  Te Mana o te Moana sont des experts reconnus sur les thèmes et les espèces emblématiques que notre organisation à vocation de défendre » déclare Philippe Germa, directeur général du WWF France alors que le WWF International vient de sortir son second rapport sur la santé des Océans.

Pour un thon rouge de Méditerranée durable et traçable

Thons rouges en Méditerranée<br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWFAlors que vient de s’ouvrir la grande saison de pêche du thon rouge de Méditerranée, le WWF et la Fondation Prince Albert II de Monaco lancent un appel à ne pas commettre à nouveau les erreurs du passé qui avaient amené le stock au bord de l’effondrement.

Les deux organisations appellent pêcheurs et distributeurs au-delà du strict respect des mesures de gestion prévues, à s’engager rapidement sur la voie de la certification.

« Certes les premiers signes de reconstitution du stock sont encourageants, mais nous ne devons pas oublier que la décision d’augmenter le quota de pêche l’an passé ne s’est pas basée sur l’évaluation approfondie du stock. Cette évaluation aura lieu en 2016 et nous pourrons alors donner un avis basé sur des résultats scientifiques plus robustes qui manquent encore à ce jour », indique le Dr. Gemma Quílez-Badia, Chargée du Projet Thon Rouge au WWF Méditerranée.

La dernière réunion de la CICTA (ICCAT) a décidé de l’augmentation du quota de capture d’environ 20% par an, passant de 13 500 tonnes en 2014 à 16 142 tonnes en 2015 et 19 296 tonnes en 2016. Le WWF et la Fondation Prince Albert II de Monaco restent préoccupés par une mesure peut être trop hâtive. En effet,  il reste encore de nombreuses failles dans le système de traçabilité de cette pêcherie, particulièrement au niveau des fermes d’engraissage.

Peut-on consommer à nouveau du thon rouge de Méditerranée ? 

« Dès 2009, les restaurateurs de la Principauté de Monaco, sensibilisés par la dynamique impulsée par la Fondation Prince Albert II pour la préservation du thon rouge ont montré l’exemple en enlevant cette espèce de leur carte. Nous les incitons à garder le cap en diversifiant leur offre, notamment en proposant aux consommateurs des espèces dont la pêcherie est durable. Ces espèces sont identifiées dans les listes de Mr Goodfish dont nous coordonnons le programme pour la façade méditerranéenne. Pour le thon rouge, nous leur proposons d’attendre qu’il soit labellisé, seule preuve de sa durabilité. La Fondation Prince Albert II travaille en ce sens aux côtés du WWF » a ajouté le Dr. Philippe Mondielli, Directeur Scientifique de la Fondation du Prince Albert II de Monaco.

La seule manière objective de savoir si un thon rouge provient d’une pêcherie durable et traçable est d’obtenir une certification, telle que celle proposée par le MSC. Cette certification n’est pas encore en place pour le thon rouge, mais le WWF et la Fondation du Prince Albert II de Monaco pensent que certaines pêcheries pourraient être prêtes pour une telle certification et encouragent pêcheurs et distributeurs à s’engager dans cette voie.

« L’avenir du thon rouge passe désormais par un  engagement clair des pêcheurs, distributeurs et consommateurs pour garantir la complète récupération de la population sur le long terme. Le WWF et la Fondation Prince Albert II de Monaco encouragent l’ensemble des acteurs à poursuivre leurs efforts et conseillent aux restaurateurs comme aux consommateurs de privilégier les espèces qui sont pêchées d’une façon durable et traçable », a conclu Gemma Quílez-Badia.

Quelle impulsion sera donnée au climat pendant le G7 ?

 <br />© WWFLes 7 et 8 juin prochains, la réunion du G7 réunira les chefs d’États de sept puissances économiques mondiales qui comptent pour 45% du PIB mondial. A quelques mois de la conférence climat de Paris, cette réunion au sommet doit amener ces leaders à prendre des décisions pérennes pour accélérer la décarbonisation de leurs économies.
Les arbitrages à ce niveau de discussion devront donner l’impulsion politique nécessaire aux prochains rendez-vous sur le climat : les sessions de négociations de Bonn en août et octobre, conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement durable en juillet, adoption d’un agenda post-2015 à New York en septembre et bien sûr la conférence climat de Paris.
Ces orientations sont essentielles pour faire progresser les engagements mais aussi les négociations qui auront lieu d’ici la COP21. Depuis le 1er juin à Bonn, les négociateurs avancent lentement sur le projet de texte de l’accord de Paris et n’ont réduit que de 5% le projet de texte de l’accord. La question est donc surtout de savoir comment le texte pourrait être renforcé sur la base de ces orientations.
Le WWF appelle les chefs d’Etats réunis au G7 à avancer sur les points suivants :

  • un engagement de long terme sur la réduction des émissions de GES d’ici 2050 ;
  • en complément de cet engagement, un renforcement des efforts sur leur territoire ou au niveau bilatéral par la mise en place d’actions complémentaires notamment sur les secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ;
  • la garantie d’une mobilisation de 100 milliards de dollars d’ici 2020 sur le climat comme inscrit dans l’Accord de Copenhague en 2009, et d’une feuille de route claire vers ce niveau et au-delà après 2020.

En dehors du processus des négociations onusiennes auxquelles prennent part les pays du G7, le WWF souhaite :

  • la mise en place d’initiatives bilatérales ou multilatérales de la part du G7 en lien avec les pays en voie de développement ;
  • l’accélération des efforts pour réduire les subventions aux énergies fossiles et les financements publics apportés par ces pays au charbon ;
  • la construction d’un positionnement commun sur les énergies renouvelables par les banques de développement des pays du G7.

Ces engagements doivent participer au relèvement des ambitions attendu par le WWF dans l’enceinte des négociations climatiques pour parvenir de manière effective à un pic des émissions de GES avant 2020 et maintenir l’augmentation de la température moyenne bien en-dessous du seuil des 2°C. C’est bien cette « ligne de défense » que les pays devront réussir à maintenir lors de la COP21 (The structured expert dialogue – The 2013–2015 review, juin 2015, CCNUCC).

Entre 2007 et 2014, 73 milliards de dollars d’argent public ont été utilisés pour financer l’industrie du charbon
Dans une étude présentée le 2 juin 2015, le WWF, le Natural Resources Defense Council et Oil Change International ont annoncé que plus de 73 milliards de dollars d’argent public ont été utilisés pour soutenir le charbon dans le monde entre 2007 et 2014. Les émissions de gaz à effet de serre générées par ces projets charbon s’élèvent à près d’un demi-milliard de tonnes de CO2e par an.

Selon Philippe Germa, Directeur général du WWF France, « La future présidence française de la COP21 doit immédiatement transformer en actions concrètes les annonces faites par le président de la République, François Hollande, lors la Conférence environnementale en novembre dernier. La France a donné le ton sur l’arrêt des soutiens publics à l’export aux centrales à charbon. Elle doit maintenant porter cette position au sein de l’OCDE et influencer ses partenaires au niveau du G7 sur ce sujet. »