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Sandra LAVOREL, spécialiste de la biodiversité, reçoit la médaille d’or du CNRS

Chercheuse au Centre national de la recherche scientifique depuis trente ans et membre de l'Académie des sciences, Sandra Lavorel, 58 ans, est la 7e femme à recevoir la médaille d'or du CNRS depuis sa création en 1954, a précisé l'organisme public.

L'écologue, qui a fait son parcours en France, Australie et Nouvelle-Zélande, a été "pionnière dans la définition et l'analyse des services rendus par la biodiversité aux sociétés humaines", écrit le CNRS dans un communiqué.

Ses recherches "œuvrent à une meilleure compréhension des enjeux environnementaux", y a souligné le PDG du CNRS, Antoine Petit.

La chercheuse s'est dite "vraiment très fière de pouvoir porter la cause de la biodiversité", dans des propos à l'AFP. Un sujet qui va "au-delà des espèces menacées ou en danger d'extinction", parce que la biodiversité "sous-tend tout un ensemble de fonctions pour le bon fonctionnement de la planète Terre", a-t-elle ajouté.

Sandra Lavorel a notamment montré, selon le CNRS, que les "changements climatiques et d'usage des sols affectent la morphologie et la physiologie des plantes". Des travaux pionniers qui permettent aujourd'hui "d'élaborer des scénarios d'évolution des paysages utiles aux politiques d'aménagement".

La chercheuse a été membre de l'IPBES, un comité d'experts travaillant sous l'égide de l'ONU, surnommé le "Giec de la biodiversité", et participe actuellement à une évaluation des liens entre la biodiversité, l'eau, l'alimentation, la santé et le climat.

Si elle cite la "dégradation des sols et l'utilisation des espèces" comme les premières menaces pour la biodiversité, avant la pollution et le changement climatique, elle estime que "c'est la combinaison de ces menaces qui est vraiment très néfaste". Et qui nécessite donc une réponse d'ensemble.

La nature contribue au bien-être des humains

Le gouvernement français a dévoilé en juillet une stratégie nationale visant à s'attaquer aux pressions exercées sur la biodiversité et à restaurer la nature. Pour la chercheuse, ce sujet "doit être l'affaire de tous les secteurs économiques, pas seulement du ministère de l'Environnement".

Avec l'idée que "la nature contribue au bien-être des humains", et peut les aider à s'adapter à des bouleversements d'ampleur, comme le changement climatique. Ce qui passe par exemple par une gestion forestière raisonnée, ou une diversité génétique des cultures. En espérant in fine que la société "progresse dans cette compréhension qu'on fait partie de la nature et que nous ne sommes pas à côté".

Sandra Lavorel est titulaire d'un doctorat en écologie et sciences de l'évolution à l'Université des sciences et techniques du Languedoc à Montpellier. Elle mène actuellement ses recherches au laboratoire d'écologie alpine (CNRS/Université Grenoble Alpes/Université Savoie Mont Blanc).

Elle recevra la médaille d'or lors d'une cérémonie en décembre, ainsi qu'une dotation de 50 000 euros de la part de la Fondation CNRS.

Source : GEO.fr

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