2022, l’année la plus chaude au Maroc depuis 40 ans

L’année 2022 a été « la plus chaude » enregistrée au Maroc depuis quatre décennies, conséquence du changement climatique, a annoncé mercredi la météorologie nationale.

« L’année 2022 est la plus chaude enregistrée au Maroc depuis 40 ans, au delà du record établi en 2020, en dépassant d’1,63 degré la température moyenne pour la période 1981-2010 », a précisé un responsable de la météo, à l’occasion de la présentation d’un rapport annuel sur le climat. Le Maroc a été frappé de plein fouet en 2022 par sa pire sécheresse depuis des décennies, qui a alimenté une flambée des prix des denrées alimentaires et une inflation record.

L’année 2023 est sur la même lancée

Soumis de longue date aux variations climatiques, le pays maghrébin a subi l’an dernier un très sévère déficit pluviométrique (-27%) par rapport à la période 1981-2010. Plus grave encore, la saison annuelle agricole (septembre 2021-août 2022) a enregistré un déficit pluviométrique d’environ 46%. Et les perspectives pour 2023 ne sont guère positives.

Le taux de remplissage des barrages plafonnait début mai à 32,4% seulement, encore moins que l’an dernier à la même date, selon les derniers chiffres. Lors d’une réunion, mardi, présidée par le roi Mohammed VI, le ministre de l’Equipement et de l’Eau Nizar Baraka a présenté un programme doté d’une enveloppe de 143 milliards de dirhams (13 milliards d’euros) pour accélérer la construction de nouveaux barrages et des stations de dessalement jusqu’en 2027.

La sécheresse devrait augmenter progressivement au Maroc jusqu’en 2050

Avec seulement 600 mètres cubes d’eau par habitant et par an, le Maroc se situe largement sous le seuil de la pénurie hydrique. A titre de comparaison, la disponibilité en eau était quatre fois supérieure à 2.600 m3 dans les années 1960. La sécheresse devrait augmenter progressivement au Maroc jusqu’en 2050 sous l’effet d’une baisse de la pluviométrie (-11%) et d’une augmentation des températures (+1,3°C), selon le ministère de l’Agriculture. Elle entraînera une « diminution de la disponibilité en eau d’irrigation de plus de 25% », prédit un rapport du ministère.

Photo : Le désert du Sahara, au Maroc, près de la ville de Tafraout, le 25 avril 2023. – JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

Source : Sciences & Avenir / Maplanète