À Madagascar, « si le taux de déforestation reste constant, il n’y aura plus de lémuriens »

Madagascar, cette île à la biodiversité unique doit faire face à la disparition de son célèbre habitant : le lémurien. Jonah Ratsimbazafy, primatologue, alerte sur la déforestation massive à laquelle à recours son pays et qui met en péril la survie de l’animal : « Tous les lémuriens vivent dans la forêt et moins de 10% des forêts existent encore à Madagascar. Si le taux de déforestation reste constant, il n’y aura plus de forêts dans ce pays. Ce qui veut dire qu’il n’y aura plus de lémuriens à Madagascar. »

« La viande d’animaux sauvages est très importante pour la survie des personnes »

Mais si l’île a recours à la déforestation massive, c’est pour obtenir des terres agricoles. Le pays a besoin de terres cultivables car la population souffre de malnutrition. Un enfant en bas âge sur deux en est victime.

De plus, le lémurien est victime de braconnage, car très sollicité pour sa viande. C’est ce qu’explique le biologiste Steve Goodman : « Dans les zones rurales, les gens n’ont pas accès aux protéines pour leurs enfants. Il y a un taux de mortalité infantile élevé et la viande d’animaux sauvages est très importante pour la survie des personnes vivant dans et autour des forêts. » 

Pour sauver l’espèce, les primatologues du pays ont organisé un congrès. «Ce que nous essayons de faire, c’est de développer un programme où nous protégeons les animaux tout en élevant le niveau de vie des gens. Où l’on aide les gens aussi. Faire ça ensemble. Et c’est un grand défi. » indique la primatologue Patricia Wright.