Comment Elon Musk a menti sur la mort de singes lors du développement des implants cérébraux de Neuralink

C’est un scandale de plus pour Elon Musk. Cette fois-ci, il concerne sa société Neuralink. Fondée en 2016, cette start-up s’est lancée dans le développement d’implants cérébraux d’interfaces directes neuronales, dans le but de permettre aux cerveaux humains de communiquer avec des appareils artificiels, voire entre eux.

Un mensonge d’Elon Musk ?

De ce fait, Neuralink a acquis de nombreux animaux, afin de pouvoir tester ses implants sur eux. Le milliardaire a fini par reconnaître le 10 septembre dernier sur X (anciennement Twitter) que des macaques étaient morts. Mais il a nié que l’un des décès soit « le résultat d’un implant Neuralink ». Selon lui, tous les animaux sélectionnés étaient déjà « proches de la mort ». À l’automne dernier, Elon Musk avait également affirmé lors d’une présentation que les tests sur les animaux n’avaient jamais été « exploratoires ». Mais tout ceci ne serait que mensonge, comme le révèle une enquête de WIRED.

Il y a quelques jours, un groupe d’éthique médicale a ainsi envoyé des lettres aux hauts responsables de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, leur demandant d’enquêter sur les causes de la mort des primates.

Selon eux, des dossiers vétérinaires prouvent que ce sont des complications liées aux procédures d’implantation qui ont conduit à leur mort. Parmi les complications rencontrées par les singes ayant reçu un implant dans le cerveau : diarrhée sanglante, paralysie partielle, ou encore un œdème cérébral.

Selon des sources interrogées par WIRED, les singes sélectionnés pour les tests n’étaient pas du tout déjà « proches de la mort ». Au contraire. « L’affirmation est ridicule, voire une pure fabrication. Nous avons eu ces singes pendant environ un an avant toute intervention chirurgicale. Ce sont de beaux jeunes singes. Il est difficile d’imaginer que ces animaux, qui n’étaient pas adultes, étaient en phase terminale pour une raison quelconque », affirment ainsi les anciens employés.

Des singes en grande souffrance

Parmi les nombreux exemples de primates ayant été mutilés se trouve une femelle appelée « Animal 15 », décédée en mars 2019. Quelques jours seulement après avoir reçu son implant, elle a commencé à appuyer sa tête contre le sol sans raison apparente ; « un symptôme de douleur ou d’infection, selon les dossiers ».

Le personnel a observé que même si elle se sentait mal à l’aise et tirait sur son implant jusqu’à ce qu’il saigne, elle s’allongeait souvent au pied de sa cage et passait du temps à tenir la main de son colocataire« , révèle WIRED.

« L’animal 15 a commencé à perdre sa coordination et le personnel a observé qu’elle tremblait de manière incontrôlable lorsqu’elle voyait des travailleurs de laboratoire. Son état s’est détérioré pendant des mois jusqu’à ce que le personnel l’euthanasie finalement. Un rapport d’autopsie indique qu’elle avait des saignements dans le cerveau et que les implants Neuralink ont ​​laissé des parties de son cortex cérébral « en lambeaux » », détaille encore l’enquête.

Bientôt les premiers implants chez les humains

En cas d’investigation de la SEC, il s’agirait pour Neuralink de la troisième enquête fédérale liée aux tests sur les animaux. En décembre 2022, l’agence Reuters avait rapporté que le Bureau de l’Inspecteur général du ministère américain de l’Agriculture avait lancé une enquête, après que des employés aient affirmé que « les tests sur les animaux étaient précipités, provoquant des souffrances et des morts inutiles ».

En février 2023, le ministère américain des Transports avait de son côté ouvert une enquête suite à des allégations de transport dangereux d’agents pathogènes résistants aux antibiotiques.

À noter, également, que la Food and Drug Administration des États-Unis avait rejeté en 2022 la demande de Neuralink de mener des essais cliniques sur l’homme. Selon Reuters, « les principales préoccupations de l’agence concernaient la batterie au lithium de l’appareil, ainsi que la possibilité que les fils de l’implant migrent vers d’autres parties du cerveau ». Mais la FDA a finalement donné en mai dernier son approbation pour des essais sur l’homme.

Quant à Elon Musk, il a annoncé le 20 septembre sur son compte X que « le premier patient humain recevrait bientôt son implant Neuralink ».

Source GEO