Des milliers de « poissons pénis » apparaissent sur une plage de Californie

Ces vers marins qui existent depuis plus de 300 millions d’années sont la proie des loutres, des limandes, des requins, des raies, des goélands et des humains.

Il y en a des petits, des gros, des longs, des courts longs, des roses, des marron, des violacés… Des milliers d’Urechis caupo se décomposent et régalent les oiseaux marins, sur Drakes Beach, au nord de San Francisco, où ils se sont échoués, après une tempête, le 6 décembre.

Ces vers marins sont surnommés « poissons pénis » en raison de leur forme plus que suggestive. D’une taille pouvant atteindre 10 à 30 centimètres et avec une boursouflure au niveau de la tête, on les trouve sur la côte ouest des Etats-Unis, entre le sud de l’Oregon et la Basse-Californie (Mexique). Ils passent l’essentiel de leur vie à l’abri des regards dans des terriers en forme de « U » dans les estrans, les parties des plages périodiquement recouvertes par les marées, où ils se nourrissent de micro-organismes (planctons, bactéries…).

Le « poisson pénis [a] la forme parfaite pour une vie souterraine », explique le biologiste Ivan Parr dans une chronique publiée sur le site du magazine Bay Nature. Ces vers marins, détaille-t-il, existent depuis plus de 300 millions d’années. « Ils sont la proie des loutres, des limandes, des requins, des raies, des goélands et des humains », qui les consomment fris, grillés ou en sashimi. Dans la province du Shandong, dans l’est de la Chine, on peut les préparer en ravioli : ils ont alors un goût assez proche de l’andouillette. Ils sont aussi consommés en Corée du Sud, où on leur prête des effets aphrodisiaques, mais aussi au Japon, principalement à Hokkaido, et en Russie.

Ils passent l’essentiel de leur vie à l’abri des regards dans des terriers en forme de « U », où ils se nourrissent de micro-organismes.
Ils passent l’essentiel de leur vie à l’abri des regards dans des terriers en forme de « U », où ils se nourrissent de micro-organismes. KATE MONTANA / AFP

De fortes pluies les ont délogés, poursuit le biologiste : « Ce sont les risques quand votre maison est en sable », note Ivan Parr. « Les grosses tempêtes peuvent tout à fait s’acharner sur l’estran, dégageant les sédiments et laissant le reste des éléments du littoral échoués sur la rive. »

Le Monde, 15 décembre