Les guépards pourraient faire leur réapparition dans la nature en Inde, où la Cour suprême a autorisé mardi une réintroduction expérimentale de félins en provenance d’Afrique.

Le guépard, l’animal terrestre le plus rapide du monde, était jadis très répandu en Inde, où les archives historiques révèlent que l’empereur moghol Akbar en possédait des centaines, dressés pour l’accompagner à la chasse.

Mais les derniers spécimens de cet élégant félin ont disparu de ce pays dans les années 1950.

En 2013, la Cour suprême avait rejeté une première proposition faite par le ministère de l’Environnement, estimant alors qu’aucune étude scientifique ne recommandait cette réintroduction.

Mais mardi, ce tribunal a décidé d’autoriser une telle réintroduction à titre expérimental, afin de voir si le guépard africain pouvait s’adapter à l’environnement indien.

L’ancien ministre de l’Environnement Jairam Ramesh a salué cette décision.

« Ravi que la Cour suprême ait donné le feu vert à l’introduction de guépards venus de Namibie », a-t-il twitté.

« Le mot anglais pour guépard, ‘cheetah’, vient du sanscrit ‘chitra’, signifiant tacheté. C’est le seul mammifère qui a été chassé jusqu’à l’extinction dans l’Inde moderne », a-t-il souligné.

Les guépards, placés sur la liste des espèces vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) étaient encore 100.000 au début du XXe siècle, répartis sur toute l’Afrique, le Moyen-Orient et jusqu’en Inde. Aujourd’hui, il en reste moins de 7.100 dans la nature, tous en Afrique, à l’exception d’une micro-population de quelques dizaines qui survit en Iran.

La réintroduction du guépard a fait l’objet de débats parmi les spécialistes en Inde, certains jugeant qu’elle allait enlever des ressources nécessaires à la préservation des autres animaux en danger dans ce pays, d’autres soulignant qu’elle pourrait aider l’espèce à survivre sur le long terme.

Considéré comme le plus faible des prédateurs, malgré ses pointes de vitesse à 120 km/h, le guépard a besoin de grands espaces à faible densité de carnivores pour ne pas avoir à subir la concurrence de plus redoutables chasseurs tels que les lions et les léopards.

Ainsi, quelque 77% d’entre eux vivent hors des zones protégées, les rendant particulièrement vulnérables vis-à-vis des fusils des fermiers, qui défendent leur bétail, et des activités humaines menaçant leur habitat.