La surpêche pousse les requins et les raies au bord de l’extinction

Une nouvelle analyse publiée dans la revue Current Biology révèle qu’un tiers des populations mondiales de poissons cartilagineux (Chondrichtyens) – requins, raies et chimères – sont désormais menacées d’extinction, selon les critères de la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

L’étude a été réalisée par le Global Shark Trends Project (GSTP), une collaboration du groupe de spécialistes des requins de l’UICN, de l’Université Simon Fraser, de l’Université James Cook et de l’Aquarium de Géorgie, avec le soutien du Shark Conservation Fund, pour évaluer le risque d’extinction des poissons chondrichtyens (requins, raies et chimères). L’équipe a engagé 322 experts du monde entier pour mener à bien cette analyse qui a duré 8 ans.

L’analyse a montré que 391 des 1 199 espèces de Chondrichtyens (32,6 %) sont menacées, selon les critères de la Liste rouge de l’UICN, c’est deux fois plus que l’évaluation de 2014. Si l’on suppose que les espèces répertoriées sous la catégorie Données insuffisantes sont menacées dans la même proportion que les espèces évaluées, plus d’un tiers (37,5 %) des espèces de Chondrichtyens seraient alors concernées. 90 espèces sont « en danger critique d’extinction », 121 « en danger » et 180 « vulnérables ». Les raies sont les plus menacées des trois groupes de Chondrichtyens (41% des 611 espèces). Environ 36 % des 536 espèces de requins et 9 % des 52 espèces de chimères sont menacées.

« D’un côté, nous sommes satisfaits que les contributions scientifiques sur les Chondrichtyens soient deux fois plus nombreuses depuis notre première analyse mondiale de ce type, ce qui nous permet d’évaluer le statut d’un plus grand nombre d’espèces avec plus de précision », déclare le Dr Nicholas Dulvy, professeur à l’Université Simon Fraser. « Mais de l’autre côté, notre étude révèle une réalité de plus en plus sombre, ces espèces constituant désormais l’une des lignées de vertébrés les plus menacées, juste derrière les amphibiens, pour les risques auxquels elles sont confrontées. L’épuisement généralisé de ces poissons, en particulier des requins et des raies, menace la santé d’écosystèmes océaniques entiers et la sécurité alimentaire pour de nombreuses nations dans le monde. »

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photo : Raie léopard (Aetobatus_narinari) © Mark Rosenstein – Licence : Tous droits réservés