L’abeille noire en sursis

Face aux mortalités massives dans les ruches, cette butineuse locale d’une sous-espèce européenne pourrait constituer « une bonne partie de la solution », à condition de pouvoir la sauver.

Trouver la reine parmi des centaines d’abeilles agglutinées aux rayons d’une ruche n’est pas chose aisée. C’est pourtant la mission à laquelle s’adonne une poignée d’apiculteurs, cet après-midi-là, au conservatoire de l’abeille noire des Boutières, au fond d’une vallée verte des monts d’Ardèche.

Une fois la reine débusquée, l’essaim sera divisé en trois ruchettes, pour multiplier et faire grossir le cheptel. L’abeille noire, Apis mellifera mellifera, est la sous-espèce locale de l’abeille européenne, qui vit sur un vaste territoire des Pyrénées à la Scandinavie. Une race en voie de disparition, que l’association ardéchoise, comme une dizaine d’autres conservatoires français, s’efforce de sauvegarder.

L’histoire de ce conservatoire remonte aux années 1970, quand Jean-Jacques Canova s’installe en Ardèche et décide de relancer une apiculture en déshérence. L’homme récupère des essaims laissés à l’abandon dans des fermes, ou vivant à l’état sauvage dans de vieux troncs de châtaigniers….

Suite dans Le Monde du 18 août

 

 

 

 

photo : La colonie d’abeilles noires au plus fort de la saison conserve des réserves généreuses malgré le couvain très développé. Les abeilles noires assurent le stock pour l’hiver. Entre le miel et le couvain, un cercle de pollen assure les apports en protéines pour les larves en développement. Elevage de Vincent Canova, en mai 2018. AMINE MECHAI