Le réchauffement, désormais présent au jour le jour

Au niveau mondial, météorologie et climat se rapprochent dangereusement: si les températures demeurent très variables au niveau régional, chaque journée écoulée depuis 2012 porte désormais l’empreinte du réchauffement en cours, révèle une étude publiée jeudi 2 janvier dans Nature Climate Change.

Le réchauffement climatique n’empêche pas que certaines régions connaissent des froids extrêmes, très en-dessous des normales saisonnières. En cause, le fait que la météorologie, qui porte sur le court terme, se distingue par sa grande variabilité. A l’inverse, le climat, qui a trait au long terme, se réchauffe inexorablement, et ce depuis plusieurs décennies.

L’équipe de Reto Knutti, de l’Institut pour la science atmosphérique et climatique (Ecole polytechnique fédérale, Zurich), révèle que les frontières entre météorologie et climat sont en train de s’estomper. Pas au niveau régional: aux échelons locaux, il est encore impossible de discerner le réchauffement du bruit de fond météorologique. Au niveau mondial, c’est une autre paire de manches.

UNE EMPREINTE TOUJOURS PLUS MARQUÉE

Les chercheurs démontrent l’existence d’une empreinte climatique toujours plus forte, dépassant la variabilité météorologique naturelle, et ce aussi bien pour la température que pour le niveau d’humidité.

Leur analyse montre en effet que chaque journée écoulée depuis mars 2012 porte la marque du réchauffement climatique, du moins lorsqu’on analyse la météorologie mondiale.

LA VARIABILITÉ NATURELLE DÉPASSÉE

Idem pour les années depuis 1999, ainsi que pour les mois depuis 2001: pour les premières comme pour les seconds, l’empreinte du réchauffement dépasse systématiquement la variabilité naturelle.

Selon les chercheurs, ces résultats viennent enrichir «la détection traditionnelle du changement climatique, tout en ouvrant des perspectives en termes de communication sur les évènements météorologiques locaux et sur le réchauffement mondial: au niveau local, les changements liés au réchauffement émergent au fil des décennies, alors qu’au niveau mondial, ils sont désormais détectés de manière instantanée».

Journal de l’Environnement/Raymond Loury, 3 janvier

Illustration : USA, fin décembre 2017: grands froids locaux, réchauffement global, NASA Earth Observatry