Les Français sont nettement favorables au remplacement des ours tués par l’homme dans les Pyrénées

Parole d’ours 2020 : la population favorable au remplacement des ours éliminés par la main de l’homme

Malgré l’année COVID, la campagne de sensibilisation et d’information de notre programme Parole d’ours a pu se dérouler correctement cet été dans les Pyrénées. L’action s’est déroulée du 29 juin au 29 août avec 5 encadrant-e-s et 16 bénévoles. Entre le 18 juillet et le 29 août, une équipe de 4 personnes/semaine (1 encadrant-e et 3 bénévoles) a été à la rencontre des gens sur les marchés pyrénéens pour les questionner sur l’ours dans les Pyrénées. Plus de 70 000 plaquettes d’information diffusées dans plus de 200 communes pyrénéennes et 772 personnes ont été interrogées. L’essentiel des refus concernant la documentation proposée est lié au manque de place, au respect des règles sanitaires, seuls 5 commerçants donnent comme raison leur opposition à la présence de l’ours.

Les résultats confirment dans l’ensemble ceux des années précédentes et ceux des sondages à échantillon, à savoir une bonne acceptabilité du plantigrade. Avec 72 % de personnes favorables à la présence de l’ours dans les Pyrénées, la légitimité de la politique de conservation active de « eth pedescaus » (le va nu-pieds) n’est pas discutable.

La cohabitation entre les activités humaines, en particulier le pastoralisme, et l’ours est perçue comme réalisable pour 68 % des personnes. Certaines précisent qu’il conviendrait d’aider « les bergers » pour y faire face, ne connaissant pas, avant nos échanges, les mesures existantes. D’où la nécessité de poursuivre ces campagnes d’information tant certaines idées ont la vie dure.

Élaboré après la mort de l’ours Cachou et l’élimination d’un ours en Ariège, le questionnaire comprenait une question sur le remplacement de ce dernier, alors le seul dont nous avions la certitude qu’il avait été tué par la main de l’homme. Le résultat est sans appel, 63 % des personnes interrogées sont favorables au remplacement, conformément au dire du plan national ours et à peine 23 % opposées, le reste sans avis.

La légitimité du remplacement de tout ours tué par la main de l’homme ne fait pas de doute, et le silence assourdissant du gouvernement à ce sujet, ignore la réalité majoritaire affirmée année après année.

Parole d’ours : bilan 2020 complet ==>> ICI.

LPO

Enfin une mesure populaire … ! Le gouvernement peut être rassuré : son engagement de remplacer tout ours mort de cause humaine dans les Pyrénées est nettement soutenu par les Français.

Le sondage réalisé par l’IFOP[1] pour quatorze associations impliquées en faveur de l’ours dans les Pyrénées est clair : les Français sont nettement favorables au principe de remplacer les ours tués par l’homme dans les Pyrénées.

C’est la première fois qu’un sondage est réalisé sur cette question spécifique, et il en ressort :

·                Une nette approbation du principe de remplacement : 59 %, y compris dans les Pyrénées (58%), et ce malgré un taux élevé de réponse « Ne sait pas »

·                Une très faible opposition radicale, les personnes « tout à fait opposées » n’étant que 9 %

Résumons :

1.              Le gouvernement s’est engagé dans le Plan d’action Ours brun 2018-2028[2] à « remplacer tout ours mort de cause humaine » ;

2.              La France a l’obligation de restaurer une population viable d’ours dans les Pyrénées. La Commission européenne vient de le lui rappeler et lui demande de suivre les recommandations des scientifiques qui préconisent le lâcher urgent de plusieurs ours ;

3.              Les Français soutiennent clairement cette mesure de remplacement des ours tués de la main de l’homme.

Le gouvernement doit donc lancer dès maintenant la procédure et la préparation de ces nouveaux lâchers. A défaut, il devra en répondre devant les Français et les tribunaux, nationaux et européen. Les associations y veilleront.

[1] Sondage réalisé par l’IFOP les 17 & 18 novembre 2020 auprès d’un échantillon de 1007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

[2] Plan d’action Ours brun , p19