Les grizzlis de Californie n’étaient pas des « monstres sanguinaires » mais majoritairement végétariens, révèle une nouvelle étude

Selon une nouvelle étude, le grizzli de Californie, espèce aujourd’hui disparue, était loin d’être un dangereux prédateur assoiffé de sang, comme le pensaient les colons européens. Au contraire, il était majoritairement végétarien.

Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the. Société royale B, des scientifiques viennent tordre le cou à de nombreuses croyances populaires entourant le grizzli de Californie. Les ours de cette espèce, aujourd’hui disparue, ont systématiquement été décrits, depuis la colonisation par les Européens, comme des bêtes meurtrières.

« Au moment où le grizzli de Californie a disparu, il figurait dans de vastes archives de documents et d’images, suggérant que les ours attaquaient les humains et décimaient le bétail », indiquent ainsi les scientifiques.

Mais comme ils le révèlent dans l’étude, ces ursidés (Ursus arctos californicus), qui n’ont plus été observés depuis 1924, étaient la plupart du temps végétariens, n’attaquant que rarement le bétail des colons.

Les grizzlis de Californie, des ours pas si « sanguinaires »

La situation de ces animaux a profondément changé avec l’arrivée des colons à partir XVIe siècle. Les fermes se sont notamment multipliées à partir de 1769 et 1848, avec les Missions espagnoles et la « Mexican rancho period ». Puis est arrivée la ruée vers l’or de 1849, déclenchant des vagues d’immigration. La pression s’est donc considérablement accrue sur les ours, qui ont vu les humains empiéter de plus en plus sur leur habitat naturel.

Afin de vérifier l’impact que les hommes ont eu sur l’alimentation des grizzlis de Californie, les auteurs de l’étude ont analysé leur peau et leurs os. Résultat, ces plantigrades étaient bien en grande partie végétariens, que ce soit avant ou après l’installation des premiers Européens dans l’État en 1542, ce qui est cohérent avec le régime alimentaire des ours bruns modernes, dont ils sont une sous-espèce.

En revanche, il est vrai que leur consommation de viande a nettement augmenté, passant de 9 % avant 1542, à 26 % après l’arrivée des premiers colons. « Les grizzlis de Californie se sont adaptés aux conditions environnementales changeantes de l’État en utilisant des subventions alimentaires telles que le bétail », ont écrit les chercheurs.

Et c’est ce changement alimentaire – très exagéré dans les récits – qui les a fait passer dans la croyance populaire pour des « monstres sanguinaires », encourageant leur persécution généralisée en Californie, et conduisant finalement à leur extinction, affirme l’étude.

Une taille exagérée

Un autre élément a également joué un rôle important dans leur disparition : leur taille, qui a, elle aussi, été largement exagérée dans les journaux de l’époque. Selon eux, les grizzlis de Californie pouvaient atteindre les 900 kg ! Or l’étude de leurs ossements prouve qu’ils n’étaient pas plus gros que les grizzlis actuels d’Amérique du Nord (Ursus arctos horribilis), qui pèsent en moyenne entre 200 et 350 kg.

« Les ours signalés dans les coupures de journaux étaient souvent tués comme trophées, dans le cadre de coups publicitaires ou même vendus pour leur viande, expliquent les chercheurs dans l’étude. Par conséquent, il y avait des incitations à la fois financières et de réputation pour capturer les plus gros animaux possibles et pour exagérer la taille et l’agressivité des animaux capturés. »

Source GEO