Les objectifs pour sauver la biodiversité sont-ils déjà hors d’atteinte ?

Selon une étude, citée par la BBC, les objectifs visant à préserver la biodiversité pourraient d’ores et déjà être hors de portée. Et pour cause, les dégâts sur Terre pourraient être pires que ce que l’on pense.

Est-il déjà trop tard pour sauver la planète ? Selon une étude parue dans la revue Proceedings B de la Royal Society et citée par la BBC, ce mardi 18 avril, les objectifs visant à enrayer le déclin de la biodiversité pourraient être de plus en plus inatteignables, voire totalement hors d’atteinte si nous n’agissons pas très rapidement.

En décembre dernier, à l’occasion de la COP15, à Montréal (Canada), près de 200 pays, dont la France, ont signé un accord historique visant à se donner plus de moyens pour mettre un terme à la destruction de la nature. Concrètement, ils se sont engagés à protéger 30 % de la planète d’ici 2030 et à débloquer 30 milliards de dollars d’aide annuelle à la conservation pour les pays en développement. Ce sont notamment ces objectifs qui pourraient être compromis, précisent nos confrères.

Le déclin de la biodiversité est-il plus avancé qu’on ne le pense ?

Les scientifiques à l’origine de l’étude, après avoir analysé l’évolution des populations de plus de 600 espèces différentes d’oiseaux et de mammifères, ont notamment constaté que les effets, sur les animaux, du changement climatique et de la destruction de leurs habitats ont été sous-estimés. Et pour cause, de nombreux travaux sur la biodiversité auraient jusqu’à présent ignoré le décalage qu’il peut y avoir entre le moment où de tels facteurs surviennent et le moment où leurs effets se font sentir.

Par exemple, il peut parfois s’écouler plusieurs décennies avant que l’on ne se rende compte que telle ou telle espèce végétale ou animale est menacée voire éteinte. « Nous avons constaté des effets différés allant jusqu’à 40 ans pour les grands mammifères et les oiseaux », a indiqué Robin Freeman, chercheur à l’Institut de zoologie de Londres, à la BBC.

Selon les auteurs de l’étude, le déclin de la biodiversité pourrait donc être plus avancé qu’on ne le pense. « Cela signifie que plus nous attendons pour agir, plus il faudra de temps pour observer une quelconque réaction”, a alerté Robin Freeman, avant de conclure : « Nous devons agir de manière plus urgente et plus rapide, et nous attaquer à davantage de choses pour atteindre ces objectifs.”

Source GEO