Loup dans le Vaucluse : stop à la surenchère des tirs ! Les associations déposent un recours

Ce 28 septembre, le préfet du Vaucluse a signé un arrêté de tir de prélèvement pour abattre deux loups dans le Ventoux, arrêté modifié le 30 septembre. Les tirs de prélèvement permettent de tuer des loups, loin des troupeaux et hors action de prédation.

Pourquoi une telle décision alors que dans les autres départements, davantage concernés par la présence et la prédation du loup, ce genre d’autorisation est devenu rarissime ?

Si nous comprenons parfaitement les réelles difficultés des éleveurs pour s’adapter à la présence du loup, dans un contexte économique lourd, nous ne pouvons rester inactifs face à cette surenchère destructrice et inutile. Tuer des loups au hasard, loin des troupeaux, risque de déstructurer une meute et amener les loups survivants à privilégier la prédation d’animaux domestiques, plus facile d’accès pour des individus isolés. Moins de loups et plus d’attaques, une logique insensée, qui ne profite ni aux éleveurs, ni à la nature !

Par ailleurs, début septembre, le préfet du Vaucluse a déjà signé un arrêté de tir de défense renforcée dont le but est d’abattre un loup à proximité d’un troupeau. Cet arrêté est encore en cours et ce genre de tir s’est révélé redoutablement efficace*. Pour les associations, il est légitime de s’interroger sur l’intérêt réel de cette nouvelle autorisation de tir de prélèvement alors que les troupeaux vont quitter les estives. La préfecture a-t-elle cédé à d’autres pressions que celles des éleveurs ? Veut-elle empêcher l’installation naturelle de l’espèce dans le secteur ?

Face à cette réponse surdimensionnée, inutile et contre-productive, la LPO PACA et FERUS vont déposer un recours au Tribunal administratif de Nîmes.

Le loup est un maillon indispensable de la bonne santé des espaces naturels, en particulier forestiers. Si la cohabitation avec l’homme peut être difficile, tout doit être mise en œuvre pour la faciliter.

* En 2020, 79 loups ont déjà été abattus dont une majorité en tir de défense renforcée (quelques autres en tir de défense simple). Il n’y a que deux arrêtés de tirs de prélèvement actuellement actifs en France (dans le Var).