Les ours des Pyrénées se sont invités vendredi dans le grand débat national lancé par le gouvernement français pour apaiser la colère des « gilets jaunes », le président Emmanuel Macron plaidant pour une approche plus « différenciée » de la politique, contestée, de réintroduction des plantigrades.

L’ours, « sujet délicat », a lancé M. Macron répondant, en déclenchant les rires, à l’interpellation d’un élu lors d’une rencontre avec 600 maires d’Occitanie, à Souillac (sud-ouest de la France).

S’il a reconnu que dans certaines zones, « une pression démographique trop forte » de l’espèce posait problème, il a défendu la nécessité de maintenir les ours dans les Pyrénées, afin de « préserver la biodiversité ».

« Nous continuerons à préserver la présence de l’ours », a insisté M. Macron, rappelant l’existence d’une « politique d’accompagnement » via les primes versées aux éleveurs.

Mais « il faut réussir à adapter notre réponse en prélevant les ours qui sont agressifs » dans les zones où ils attaquent les troupeaux, « et en acceptant d’en réintroduire là où il en manque », mettant ainsi en place « une vraie gestion intégrée », a-t-il résumé.

Deux ourses, Claverina et Sorita, qui pourraient donner naissance à des petits en 2019, ont été lâchées en octobre dans les Pyrénées-Atlantiques (sud-ouest) afin de sauvegarder l’espèce menacée d’extinction en France mais les éleveurs locaux sont opposés à leur présence.

Dans le département de l’Ariège, où les opposants aux ours sont très mobilisés, le nombre de demandes d’indemnisation pour des dommages liés aux plantigrades a pratiquement doublé (+70%) en 2018 avec 448 dossiers dommages effectués, dont 428 ont fait l’objet d’une indemnisation, selon les autorités locales.