Marsouins du Pacifique : des chercheurs apportent plusieurs bonnes nouvelles

Un nouveau décompte estime que les marsouins du Pacifique sont légèrement plus nombreux que prévu. Et l’espèce continue de se reproduire.

Déjà condamnés selon certains, les marsouins du Pacifique (Phocoena sinus) pourraient être plus nombreux que prévu et en meilleure santé. De quoi espérer la survie de cette espèce, l’une des plus menacées au monde.

« L’enchevêtrement dans les filets maillants est la seule menace pour l’espèce »

Les marsouins du Pacifique mesurent en moyenne un peu plus d’un mètre seulement, ce qui en fait la plus petite espèce de cétacés. Appelé « vaquita marina » (petite vache marine) au Mexique, l’animal ne vit que dans une zone très restreinte, dans le nord du golfe de Californie.

Cette espèce a toujours été rare, avec une population comprenant entre 2.000 et 5.000 individus durant des centaines de milliers d’années. Sa diversité génétique est donc naturellement très faible, remarquait une étude publiée dans Science en mai 2022 et le risque de voir l’espèce s’éteindre à cause de la consanguinité n’est pas avéré. Le véritable problème qu’affrontent les vaquitas est la pêche illégale menée par des trafiquants mexicains.

Cette espèce est décimée par les larges filets maillants utilisés pour pêcher notamment un poisson, le totoaba, très recherché dans certains pays. Bien que sa pêche ait été déclarée illégale, l’interdiction n’est pas toujours respectée. Or les marsouins se prennent dans ces filets, causant leur mort.

« L’enchevêtrement dans les filets maillants est la seule menace pour l’espèce, et depuis la dernière estimation de la taille de la population, les filets maillants ont augmenté dans la petite zone où la plupart des vaquitas restent« , souligne une nouvelle étude. Ses auteurs ont mené des observations en 2019 et 2021 afin de compter au mieux le nombre d’animaux adultes et de jeunes vaquitas.

Des spécimens capables d’éviter les filets

En 2019, une estimation révélait que le nombre de marsouins du Pacifique était d’environ 10, voire moins. Les auteurs de cette nouvelle étude ont repris le décompte en menant des observations coordonnées depuis deux navires.

Ils estiment qu’entre 7 et 15 individus ont été vus en 2019 et que 5 à 13 individus ont été repérés en 2021. De très jeunes cétacés ont également été vus lors des deux périodes d’observations, ce qui prouve que l’espèce continue de se reproduire. En outre, tous les animaux observés semblaient en bonne santé. « Les projections démographiques de la dernière enquête complète ont indiqué que plus de vaquitas que prévu ont survécu« , se félicitent les chercheurs dans un rapport publié le 28 juillet 2022 dans la revue Endangered Species Research.

Selon eux, il est possible que ces spécimens aient compris comment éviter les filets de pêche ou même, comment s’en dégager. « Ces vaquitas et leurs petits donnent l’espoir que l’espèce puisse survivre, notent-ils. Cependant, étant donné les niveaux élevés de filets maillants illégaux et le vol d’équipement qui ont entravé nos efforts de surveillance, et avec seulement une dizaine d’individus restants, la survie ne peut être assurée que si l’habitat du vaquita est exempt de filets« . Le gouvernement mexicain, mis sous pression par des ONG et Washington, doit donc encore redoubler d’efforts pour préserver l’espèce.

Source Sciences et avenir