#OÙSONTLESETOILES ? OPÉRATION « À LA FENÊTRE » CONTRE LA POLLUTION LUMINEUSE

A l’initiative de France Nature Environnement Midi-Pyrénées, le mouvement France Nature Environnement se mobilise cette semaine contre la pollution lumineuse. #OùSontLesEtoiles ? La nuit du 23 avril 2020, pour la nouvelle lune, les citoyens sont invités à se rendre à leur fenêtre pour prendre une photo et la partager sur les réseaux sociaux et sur l’application Sentinelles de la Nature. Objectif : permettre une prise de conscience collective pour faire bouger les lignes.

Agir depuis chez soi pour le retour des ciels étoilés

A l’instar de France Nature Environnement Midi-Pyrénées ou encore de France Nature Environnement Auvergne-Rhône-Alpes, les associations du mouvement se mobilisent depuis plusieurs années pour lutter contre la pollution lumineuse : recensements nocturnes des éclairages interdits, sensibilisation des commerces aux enjeux et réglementations… Aujourd’hui, le confinement pousse les associations à changer leur mode d’action : du 20 au 26 avril, la mobilisation contre la pollution lumineuse se passe depuis nos fenêtres.

Point d’orgue : ce jeudi 23 avril à 23h, les citoyens sont invités à photographier depuis chez eux la pollution lumineuse qui les entoure. Puis à envoyer leurs clichés sur le site Sentinelles de la Nature, ou les publier sur les réseaux sociaux avec le hashtag #OùSontLesEtoiles. Avec, en ligne de mire, une prise de conscience collective afin de faire enfin respecter la réglementation et ainsi protéger notre santé, la biodiversité et mettre fin au gaspillage énergétique.

Une lumière dangereuse pour la santé et la biodiversité

Depuis quelques dizaines d’années l’éclairage nocturne est en constante augmentation (2% par an à l’échelle mondiale !), faisant peu à peu disparaître la nuit. Le constat est dramatique, car de nombreuses espèces vivantes ont besoin d’obscurité pour accomplir leur cycle de vie : se déplacer, se nourrir, se reproduire, communiquer, vivre… environ 30% des vertébrés et 65% des invertébrés vivent la nuit. Résultat, cette disparition de l’obscurité serait l’un des grands facteurs de mortalité des insectes, après les pesticides ; les feuilles des arbres apparaissent plus tôt au printemps en milieu éclairé ; certains oiseaux et certaines chauves-souris sont perturbés…

L’espèce humaine elle aussi en pâtit. La lumière règle notre rythme circadien et influence la sécrétion de certaines hormones comme la mélatonine ; elle a donc une influence directe sur notre sommeil, notamment. Une désynchronisation hormonale peut être un facteur de stress, d’obésité, de cancer… Plusieurs études l’ont montré : pour être en bonne santé, nous avons besoin d’obscurité.

La dépense énergétique est également considérable : l’éclairage représente 12% de la consommation d’électricité française. Aussi évitable que dangereux, ce gaspillage est un véritable enjeu de société.

Une réglementation existante mais inappliquée

Grâce notamment à France Nature Environnement, le besoin d’obscurité est intégré dans certaines politiques en faveur de la biodiversité comme la trame verte et bleue et une réglementation spécifique a été établie. Ainsi, en 2013, un arrêté ministériel a réglementé l’éclairage des commerces et des bureaux allumés la nuit. Depuis 7 ans, il est interdit d’éclairer une vitrine de magasin après 1h du matin… Mais dans la pratique cette réglementation n’est pas respectée et les contrôles sont inexistant. Fin 2018, la réglementation a été renforcée et étendue à de nouveaux éclairages. Plusieurs prescriptions techniques sont traitées dans le nouvel arrêté comme l’orientation de la lumière (pas vers le ciel), la température de couleur (éviter le bleu), les périodes d’éclairage, la puissance…

« 80% de la population mondiale vit sous un ciel nocturne pollué par la lumière ! Nous avons affaire à de véritables enjeux de santé publique, de transition énergétique et de préservation de la biodiversité. En France, malgré un cadre intéressant, les contrôles demeurent pourtant inexistants et de nombreux élus ne sont même pas au courant de l’existence de cette réglementation… Il est temps que les entreprises, les élus et les autorités publiques prennent leurs responsabilités pour faire respecter la législation », conclut Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement.