Protection de la Méditerranée : le WWF dénonce l’échec des pays riverains

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) lance un pavé dans le Mare Nostrum. Alors que les 22 entités membres de la Convention de Barcelone – les 21 pays riverains plus l’Union européenne – vont se retrouver à Naples début décembre pour parler protection de la Méditerranée, le WWF affirme que les signataires n’ont pas atteint, loin de là, les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés il y a dix ans.

Officiellement, les chiffres sont flatteurs : 9,68 % des 2,5 millions de km² de la Méditerranée sont classés en aire marine protégée (AMP), soit quasiment l’objectif de 10 % auquel les pays riverains de la Grande Bleue s’étaient engagés à atteindre en 2010. Mais en fait, il y a loin de la coupe aux lèvres, montre le rapport « Towards 2020. How Mediteranean Countries are Performaning to protect the Sea » publié ce vendredi.

« La grande majorité de ces AMP est purement administrative, sans aucune mise en oeuvre effective », dénonce l’ONG. Ainsi, 2,48 % seulement de la Méditerranée est couvert par des AMP qui disposent d’un plan de gestion. Et 1,27 % seulement par des AMP dont les plans de gestion ont été mis en oeuvre.

« Si la France est le pays le plus ambitieux en termes de création d’aires marines protégées, dans les faits moins de 1 % de celles-ci bénéficient d’une protection forte », souligne Ludovic Frère Escoffier, responsable du programme Vie des océans au sein de l’ONG. Autrement dit : « Presque tous les pays méditerranéens ont échoué dans leur objectif de préserver 10 % de leurs eaux », regrette le WWF.

L’échec de la lutte contre la pollution

Alors que cette mer ne représente que 1 % des eaux de la planète, la Méditerranée, foyer de biodiversité, abrite plus de 10.000 espèces et notamment de 4 à 18 % des espèces connues à ce jour (dont un quart est unique à la région) Cet écosystème unique au monde génère aussi 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, principalement dans le tourisme, la pêche et l’aquaculture.

Mais la médaille a son revers. Un exemple : plus de 220 millions de vacanciers se pressent chaque année sur ses côtes (et 630 millions, selon les prévisions, en 2025). Ce qui s’accompagne d’une urbanisation accrue, avec à la clef des atteintes à la biodiversité et une multiplication des pollutions…..

Voir Les Echos du 6 décembre