Ségolène Royal met le paquet sur son projet de loi biodiversité

En attendant que sa loi de transition énergétique finisse son pénible parcours parlementaire, Ségolène Royal a dévoilé ce jeudi lors d’une conférence de presse l’autre bébé de son ministère: la loi biodiversité, qui sera présentée dès lundi à l’Assemblée nationale.

Comme souvent en matière d’écologie, l’ambition est vaste: cette loi doit selon la ministre «consacrer une nouvelle approche de la préservation de la biodiversité», car c’est «un nouveau modèle de développement, de société, de civilisation qui est en jeu». Carrément. Mais il faut le reconnaître, le projet de loi n’a rien d’un gadget.

Il est axé autour de grands thèmes et autant d’objectifs, allant de la simplification administrative à la protection de la faune et de la flore (les sanctions seront renforcées contre les trafics d’espèces) en passant par le renforcement du lien entre biodiversité et développement économique -«la biodiversité est un levier de croissance», souligne la ministre. Un appel à projet lancé en juin consacrera d’ailleurs 60 millions d’euros à des projets innovants en matière de biodiversité.

Cette enveloppe sera à terme gérée par la future Agence française pour la biodiversité (AFB, retenez ce sigle), parrainée par Hubert Reeves présent ce jeudi au côté de la ministre. Créée dans le cadre du projet de loi, cette agence sera dotée d’un budget de fonctionnement de 226 millions d’euros et de 1.200 agents. Elle deviendra LE référent en matière de biodiversité, à l’image de l’Ademe pour l’énergie, en regroupant de nombreux organismes acteurs de la biodiversité.

Exception notable: l’Office national de la chasse, absent du dispositif au grand regret d’Hubert Reeves, pour qui cet office et ses quelque 1.800 agents sont un acteur crucial des projets en matière de biodiversité. Au cours de la conférence de presse, l’astrophysicien en a ouvertement mais gentiment fait le reproche à Ségolène Royal, tout en la remerciant pour son «énergie qu’on voit peu souvent dans le monde politique». Un reproche auquel la ministre a habilement répondu, assurant que même si le côté institutionnel bloquait pour le moment, la convergence entre la future AFB et l’Office de la chasse «se fera sur le terrain». Voilà un premier obstacle franchi pour la biodiversité. Les autres apparaîtront dès lundi lors des débats à l’Assemblée.

Source 20 minutes.fr

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