Très bonne saison 2020 pour la plus grande colonie européenne de Sternes de Dougall

En 2020, 1 624 couples de Sternes de Dougall ont été comptés sur le petit archipel de Rockabill, situé au nord de Dublin (Irlande), le second meilleur chiffre depuis le début des comptages.

La Sterne de Dougall (Sterna dougallii) ressemble à la Sterne pierregarin (S. hirundo) mais l’adulte en plumage nuptial a le dessus d’un gris bien plus clair, le bec entièrement noir (parfois à base rouge) et le dessous parfois nuancé de rose (lire L’origine de la teinte rosée de certaines mouettes et sternes), les rectrices externes très longues et deux à quatre rémiges sont noirâtres et forment un triangle sombre bien visible en vol. En plumage internuptial, le front est blanc, le bord antérieur des ailes est sombre et le bec est noir à base rouge. Le juvénile est a le dessus pâle avec des motifs sombres, une calotte, des pattes et un bec noirâtres.

Son aire de répartition est fragmentée (ouest de l’Europe, est de l’Amérique du Nord et îles et archipels de l’Atlantique Nord, des Antilles, de l’océan Indien, d’Asie du Sud-est et d’Océanie). C’est l’un des oiseaux marins nicheurs les plus rares d’Europe, avec moins de 2 000 couples, un effectif qui a beaucoup baissé depuis une quarantaine d’années. L’espèce se reproduit actuellement en Grande-Bretagne (Écosse, Pays de Galles, Irlande du Nord et Angleterre), en Irlande, qui accueille plus de 60 % de la population du continent, dans l’archipel portugais des Açores (lire Observer les oiseaux aux Açores), où se reproduisent plus de 50 % des couples de l’Union Européenne, dans le  Canaries et en France.

Dans l’hexagone, de 36 à 38 couples ont été comptés seulement en 2018, contre 53 en 2017, soit un déclin de près de 30 %. Ils sont répartis dans trois sites : quatre couples ont niché sur l’îlot de La Colombière (Côtes-d’Armor) en compagnie de Sternes caugek (Thalasseus sandvicensis) et pierregarin, de 0 à deux couples sur l’île Rikard en baie de Morlaix (Finistère) au sein d’une colonie de Sternes pierregarins, et 32 couples sur l’île aux Moutons (Finistère), parmi les Sternes caugek et pierregarin. En août et en septembre, avant de migrer vers l’Afrique de l’Ouest, une partie de ces oiseaux se disperse et se rassemble sur quelques sites traditionnels avant de migrer vers le Sud, par exemple le long de la rivière de Morlaix (Finistère), dans le golfe du Morbihan (lire Où observer la Sterne de Dougall en Bretagne ?) et en Loire-Atlantique (lire Observer les oiseaux sur la pointe Saint-Gildas ).

En Grande-Bretagne, la Sterne de Dougall est également un nicheur rare, mais sa situation s’améliore : la dernière colonie, installée sur Coquet Island (Northumberland), comptait 118 couples en 2018, contre 111 en 2015, et pour la première fois depuis 12 ans, l’espèce a niché avec succès (deux jeunes sont nés) en 2018 dans le petit archipel des Skerries, au large de l’île Anglesey (Pays de Galles) (lire Bonnes nouvelles pour la Sterne de Dougall en Grande-Bretagne en 2018)….

Source : Ornithomedia.com

 

photo : Sternes de Dougall (Sterna dougallii) adulte et poussin sur l’archipel de Rockabill (Irlande) en juillet 2015. Notez à droite l’un des nombreux nichoirs installés pour favoriser la nidification de cette espèce.
Source : Brian Burke