La convention de Minamata, nouvel outil face au défi de la contamination mercurielle sur les Guyanes

Le WWF France appelle les gouvernements à ratifier et appliquer la convention, afin de préserver les écosystèmes et la santé des populations locales.<br />© WWF / Mike Goldwater

La Convention de Minamata sur le mercure, ratifiée par seulement 81 pays, réunit à partir du 24 septembre 2017 sa première Conférence des Parties (COP) à Genève. A cette occasion, le WWF France appelle les gouvernements, au-delà des décisions positives déjà prises, à signer, ratifier et appliquer cette convention, afin de préserver les écosystèmes et la santé des populations locales. Notamment utilisé dans l’orpaillage, le mercure induit en effet des impacts majeurs sur les écosystèmes et sur les populations dans la région des Guyanes.

Si l’orpaillage illégal représente un enjeu environnemental et transfrontalier majeur pour les Guyanes, l’énorme défi consiste donc à le transformer en priorité de collaboration régionale autour de la mise en œuvre de la Convention de Minamata. Cela pourrait ouvrir la voie à une coopération internationale plus étendue autour du problème du mercure, qui concerne une grande partie de l’Amazonie, et le WWF entend jouer un rôle moteur dans cette direction.
 

Un enjeu environnemental et sanitaire majeur pour les Guyanes

Au niveau mondial, le secteur de l’orpaillage « artisanal » (souvent informel ou illégal) est responsable de 37% des émissions mondiales de mercure (PNUE, 2013), notamment dans les milieux aquatiques. Cette situation se vérifie dans l’écorégion du Plateau des Guyanes, une des plus importantes réserve d’eau douce disponible au monde.

Dans cette région d’Amazonie, dénommée historiquement El Dorado, les gisements d’or alluvionnaires sont exploités de façon intensive. On estime que le secteur compte quelque 40 000 mineurs répartis sur l’ensemble de la région, en grande majorité de travailleurs illégaux venant du Brésil, les garimpeiros, qui utilisent le mercure pour concentrer le précieux métal jaune.

Selon une étude publiée par le WWF en 2015, de l’ordre de 80 tonnes de mercure pollueraient chaque année les écosystèmes et les chaînes alimentaires aquatiques des Guyanes, intoxiquant les populations locales et autochtones, dépendantes des ressources en poisson.

Face à ce constat, le WWF France appelle les gouvernements à s’engager dans les Guyanes à la mise en place d’un véritable observatoire régional sur le mercure ainsi qu’au soutien de projets de terrain visant à l’abandon de l’utilisation du mercure sur l’ensemble de la région. 

 

États Généraux de l’Alimentation : les organisations de la « Plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire » rendent publiques leurs demandes

Fruits et légumes de saison, page crowdacting<br />© Michel Gunther / WWF

A l’occasion des Etats Généraux de l’Alimentation, 50 organisations de la société civile se sont rassemblées au sein d’une « Plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire » pour porter ensemble des propositions concrètes à la table des concertations.

Les États Généraux de l’Alimentation doivent être un processus de co-construction des solutions afin de bâtir des filières relocalisées et équitables et obtenir un juste revenu paysan – tout en préservant la santé des agriculteurs et des consommateurs. Ils doivent ainsi permettre la mise en place d’une véritable transition agroécologique et alimentaire, ainsi que l’adaptation de l’agriculture française au changement climatique. De plus, il est nécessaire de voir plus loin que nos propres frontières et d’appuyer cette transition dans les pays du Sud.

Pour cela, nous proposons 63 mesures concrètes autour de 7 thématiques. Ces propositions s’appuient sur des initiatives locales exemplaires et sur l’expertise croisée de nos réseaux d’acteurs. Elles s’adressent aux participants et présidents des ateliers, ainsi qu’au gouvernement qui organise les États Généraux et au Président Emmanuel Macron qui en a fait l’un de ses engagements de campagne.

Les organisations de la Plateforme citoyenne souhaitent rappeler que les États Généraux de l’Alimentation doivent aboutir à un résultat engageant pour le gouvernement et les parties prenantes sur la voie de la transition agroécologique et alimentaire de nos territoires. Ils doivent aussi inciter à une gestion durable de nos ressources halieutiques. Cela permettra alors de répondre de façon concrète aux engagements qui ont été pris par le nouvel exécutif face aux attentes exprimées avec de plus en plus de force par une majorité de citoyens français. Le gouvernement vient de faire exactement l’inverse en supprimant définitivement les aides au maintien pour les agriculteurs bio ce qui va à rebours des attentes de la société et témoigne d’un manque d’anticipation et de réflexion sur l’avenir de l’agriculture française.

La voix des citoyens doit être prise en compte. Il en va de la crédibilité des États Généraux de l’Alimentation. Si le gouvernement échouait à enclencher un véritable changement de modèle et une juste répartition de la valeur, ces États Généraux seraient considérés comme un échec.

 

WWF et Sodexo renouvellent leur partenariat pour réduire l’impact environnemental du Groupe

Le renouvellement du partenariat se concentre maintenant sur la mise en œuvre opérationnelle et la généralisation des engagements au niveau du Groupe<br />© Martin Harvey / WWF

Partenaires depuis six ans, Sodexo et le WWF ont développé de concert une méthodologie de suivi des émissions carbone sur la chaîne de valeur de Sodexo, défini une cible carbone alignée sur les objectifs de l’Accord de Paris et identifié des leviers d’amélioration d’une politique d’achat responsable.

Le renouvellement du partenariat se concentre maintenant sur la mise en œuvre opérationnelle et la généralisation des engagements au niveau du Groupe. La réduction effective des émissions de gaz à effet de serre du Groupe à hauteur de 34% d’ici 2025 se traduit par une transformation de l’offre de restauration du Groupe vers plus de durabilité, une politique d’approvisionnement plus responsable, basée sur des matières premières à faible impact environnemental, et une réduction du gaspillage alimentaire.

Neil Barrett, SVP Corporate Responsibility de Sodexo explique :
« Dans le monde actuel, marqué par l’accroissement démographique, les enjeux environnementaux et les changements sociétaux, il est essentiel pour les organisations d’avoir un impact positif. Pour être source de valeur, les grandes entreprises doivent agir dans l’intérêt de tous. Renouveler notre partenariat avec le WWF démontre la force de notre engagement transcrit dans notre feuille de route, le Better Tomorrow 2025, qui se concentre autour de 9 engagements clairement définis, assortis d’objectifs mesurables ».

Marie-Christine Korniloff, Directrice déléguée au Monde Économique pour le WWF France :
« Nous nous réjouissons de la signature du renouvellement de ce partenariat avec le leader des services de qualité de vie. Sodexo sert des millions de consommateurs chaque jour à travers le monde. En accompagnant l’évolution de l’offre de Sodexo notre partenariat vise à influencer les pratiques de l’ensemble du secteur ».

Montagne d’Or : un mirage économique ?

Cette mine, par son ampleur et les procédés utilisés, aurait évidemment un impact désastreux sur l'environnement.<br />© WWF-Brazil / Adriano Gambarini

A l’occasion du déplacement en Guyane d’Annick Girardin, ministre des Outre-Mer, le WWF France dénonce le non-sens économique du projet Montagne d’Or, projet de mine d’or industrielle porté par le promoteur russe Nordgold et envisagé en pleine Amazonie, près de deux réserves biologiques. Il s’agirait de la première mine industrielle en Guyane et, de très loin, de la plus importante mine d’or en France.

Cette mine, par son ampleur et les procédés utilisés, aurait évidemment un impact désastreux sur l’environnement. Selon l’opérateur, pour extraire l’or, 57 000 tonnes d’explosifs, 46 500 tonnes de cyanure et 142 millions de litres de fuel seront nécessaires pour les 12 ans de durée de vie du projet.

C’est conscient de cette menace sur un écosystème exceptionnel, grâce à son expertise et sa présence sur le terrain, que le WWF France a voulu savoir si le projet représentait un réel levier économique, et notamment la meilleure option d’investissement de l’argent public, argent qui ne pourra être dépensé qu’une fois.

Pour réaliser son étude, le WWF France s’est appuyé sur deux documents publics, réalisés pour Nordgold, et qui n’avaient jusqu’à présent pas fait l’objet d’analyse publique : l’évaluation économique préliminaire publiée en juillet 2015 et l’étude de faisabilité bancaire publiée en avril 2017.

 

Les conclusions de notre analyse sont claires : le projet Montagne d’Or est un mirage en termes de développement pour la Guyane et un gouffre pour l’argent des contribuables.

 

  • L’analyse économique du projet repose sur plusieurs hypothèses particulièrement favorables. La volatilité du cours de l’or et la dépendance au taux de change euro-dollar créent une incertitude réelle sur la rentabilité de l’ensemble du projet. Si les résultats économiques du projet minier venaient à baisser, l’impôt sur les sociétés payé par l’entreprise baisserait également. Cette rentrée fiscale qui est la principale retombée attendue du projet pour les finances publiques est donc très fragile.
    Par ailleurs, si la rentabilité se dégradait il y a fort à parier que les promoteurs feraient tout pour la rétablir, notamment en réduisant les dépenses, en premier lieu celles sur lesquelles ils ont des marges de manœuvre à savoir le social et l’environnement.
  • Le projet engloutirait au moins 420 millions d’euros publics soit un coût aberrant de 560 000 euros publics pour chaque emploi direct annoncé. La fourchette basse des subventions atteindrait 420 millions d’euros (alors que les bénéfices espérés du projet s’élèvent à 352 millions d’euros). Pour chacun des 750 emplois directs annoncés, cela reviendrait à un coût de 560 000€ pour la durée du projet.

« Les défenseurs du projet minier Montagne d’Or mettent en avant ses avantages économiques pour faire oublier ses impacts écologiques. Ce projet est-il le « bon » pour le développement économique de la Guyane ? C’est pour répondre à cette question, que le WWF France a réalisé l’étude « Montagne d’Or : un mirage économique ». Les conclusions sont claires : le projet est à la fois un non-sens écologique et un non-sens économique. C’est un mirage économique qui consommera des quantités astronomiques d’argent public, argent qui ne serait plus là pour financer de vrais projets créateurs d’emplois de long terme pour les Guyanaises et les Guyanais. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

Assises de la mobilit&#233; : le WWF France demande aux participants de s’engager clairement pour un avenir sans carbone

Mobilité durable pour page crowdacting<br />© Katrin Havia / WWF-Finland

Le gouvernement ouvrira ce 19 septembre les Assises nationales de la mobilité pour un travail qui devrait se dérouler jusqu’en décembre. Elles constituent pour le WWF France un moment charnière pour accélérer enfin la cadence de la transition écologique nécessaire en France dans les transports, avec les Français et l’ensemble des parties prenantes concernées. 

Cinq priorités ont été identifiées par le WWF France :

  • Faire passer à 30% les ventes de véhicules à faibles et très faibles émissions d’ici la fin du quinquennat
  • Viser l’instauration progressive et concertée de zones à faibles émissions dans les territoires de plus de 100 000 habitants
  • Imaginer de nouveaux partenariats réunissant les acteurs de la mobilité, de l’énergie et du numérique pour repenser les déplacements dans les zones rurales et périurbaines
  • Déployer les solutions financières innovantes et ciblées aux différents enjeux de la mobilité durable
  • Poser les bases d’un dialogue inclusif pour que l’ensemble des acteurs du secteur embraye la transition écologique et avance vers la loi d’orientation de la mobilité

 

Les priorités identifiées par le WWF France : 

Première source d’émission de gaz à effet de serre en France, la mobilité pèse lourd dans notre bilan carbone avec près de 33% de notre consommation annuelle énergétique et 29% de nos émissions de gaz à effet de serre. Le secteur est aussi l’une des principales causes de dégradation de la qualité de l’air. En ce sens, le trafic routier constitue un fardeau pour la santé des citoyens en étant l’origine de la moitié des émissions d’oxydes d’azote et un tiers des particules, et, de fait responsable de près d’un tiers des 48 000 morts prématurées par an en France dues à la pollution atmosphérique.

Dans le même temps, la mobilité représente un enjeu fondamental de cohésion et d’intégration sociale de nos territoires, vecteur essentiel du développement social. Les Français parcourent au quotidien, en un peu moins d’une heure, 25 kilomètres en moyenne, en direction des bassins d’emplois, des services et des commerces. Enfin, le secteur est inscrit au cœur de l’économie avec près de 152 milliards d’euros dépensés par les Français par an pour se déplacer, soit 13% de leurs dépenses de consommation. Le secteur des transports emploie (hors intérim) 1,3 millions de personnes et pèse pour près de 9% du PIB.
 

Cinq objectifs majeurs doivent guider les Assises nationales de la mobilité :

1. Relever le défi de la transition vers une mobilité décarbonée

Dans son nouveau Plan Climat, le gouvernement a avancé d’ici 2040 la fin de la vente des véhicules thermiques. Le WWF appelle maintenant à ce que cette annonce puisse être concrétisée par un plan d’action dédié à court terme, pour accélérer la transition vers les véhicules à faibles et très faibles émissions, avec un point intermédiaire de rendez-vous national d’ici la fin du quinquennat pour faire le bilan et préparer la suite. Le WWF France estime que la part de ces véhicules devrait passer à 30% des ventes d’ici à 2022 pour honorer cet engagement. Pour ce faire, des synergies, aussi bien locales que nationales, doivent être renforcées entre les secteurs de l’énergie et des transports, et renvoient aux enjeux du développement des énergies renouvelables, de stockage et de gestion intelligente de l’électricité et de l’avènement du numérique.

Cet objectif appelle à une vraie transition industrielle en France, qui pourrait créer d’ici 2030 plus de 60 000 emplois, réduire la sortie de capitaux de l’économie française en allégeant la facture pétrolière du pays de quelques 6 milliards d’euros. Cette transition doit être accompagnée des deux autres leviers majeurs de la mobilité durable : la réduction de notre besoin de déplacement et le développement des autres modes et usages de déplacements à moindre impact environnemental.
 

2. Retrouver un air sain dans nos territoires

Il est impératif que la France rattrape son retard dans ce domaine, au regard des 200 villes en Europe qui ont déjà mis en place des zones de circulation restreintes, de Londres à Barcelone en passant par Berlin. Les Assises sont l’occasion pour les territoires de se saisir de l’enjeu crucial de la qualité de l’air en favorisant les collaboration multipartites autour des instruments de la loi sur la transition énergétique, mis à disposition des acteurs locaux (zones de circulation restreinte, élaboration des Plan Climat-Air-Energie Territoriaux, etc).

Face aux pics de pollution chroniques, le WWF invite le gouvernement à inscrire cet enjeu au cœur des Assises, en visant la généralisation progressive et concertée de zones à faibles émissions dans les territoires de plus de 100 000 habitants, pour trouver un second souffle en France sur cet enjeu qui, pour l’instant, reste trop marginal ou conflictuel dans son traitement.
 

3. Rendre compatible mobilité et transition énergétique dans les territoires périurbains et ruraux

4 français sur 10 vivent en dehors de grands pôles urbains, en milieu périurbain ou rural, où la voiture est rendue indispensable dans la mobilité quotidienne. La mobilité durable ne peut-être pensée sans une approche urbanistique des enjeux et des réponses adaptées à l’ensemble des Français. Les Assises sont pour le WWF l’opportunité de se consacrer aux mobilités dans les territoires ruraux, en imaginant de nouveaux partenariats entre les collectivités et les acteurs de la mobilité, de l’innovation numérique, de l’économie de plateforme et du développement des énergies renouvelables décentralisées. Les nombreuses initiatives locales qui ont vu le jour localement demandent à être amplifiées pour le bien-être des habitants et leurs besoins en mobilité.
 

4. Repenser les façons de financer et d’investir dans les infrastructures pour la mobilité durable

L’accompagnement des acteurs du secteur dans la transition écologique doit pouvoir être développé grâce à de nouveaux instruments financiers pour l’avènement de services et d’infrastructures durables de transports. Le WWF compte sur les Assises pour identifier les priorités à dégager pour le prochain plan d’investissement, les instruments innovants pour financer les nouveaux services de la mobilité durable quotidienne (mécanismes de financement participatif, outils de tiers-financement, obligations vertes, fiscalité environnementale…).
 

5. Poser les bases d’un dialogue inclusif, constructif et pérenne vers la mobilité durable

Après le traumatisme du Dieselgate, du fait de la fracture sociale observée dans les territoires liée aux mobilités, après la recrudescence des pics de pollution, les Assises doivent poser les bases saines d’un dialogue inter-acteurs pour avancer plus vite la transition du secteur. La France a les moyens et le potentiel de s’inscrire dans l’avenir pour devenir championne d’une mobilité à faible impact environnemental et accessible à tous, à condition qu’elle sache poser les jalons dans cette direction et avancer un dialogue inclusif, constructif et pérenne.

Assises de la mobilité : le WWF France demande aux participants de s’engager clairement pour un avenir sans carbone

Mobilité durable pour page crowdacting<br />© Katrin Havia / WWF-Finland

Le gouvernement ouvrira ce 19 septembre les Assises nationales de la mobilité pour un travail qui devrait se dérouler jusqu’en décembre. Elles constituent pour le WWF France un moment charnière pour accélérer enfin la cadence de la transition écologique nécessaire en France dans les transports, avec les Français et l’ensemble des parties prenantes concernées. 

Cinq priorités ont été identifiées par le WWF France :

  • Faire passer à 30% les ventes de véhicules à faibles et très faibles émissions d’ici la fin du quinquennat
  • Viser l’instauration progressive et concertée de zones à faibles émissions dans les territoires de plus de 100 000 habitants
  • Imaginer de nouveaux partenariats réunissant les acteurs de la mobilité, de l’énergie et du numérique pour repenser les déplacements dans les zones rurales et périurbaines
  • Déployer les solutions financières innovantes et ciblées aux différents enjeux de la mobilité durable
  • Poser les bases d’un dialogue inclusif pour que l’ensemble des acteurs du secteur embraye la transition écologique et avance vers la loi d’orientation de la mobilité

 

Les priorités identifiées par le WWF France : 

Première source d’émission de gaz à effet de serre en France, la mobilité pèse lourd dans notre bilan carbone avec près de 33% de notre consommation annuelle énergétique et 29% de nos émissions de gaz à effet de serre. Le secteur est aussi l’une des principales causes de dégradation de la qualité de l’air. En ce sens, le trafic routier constitue un fardeau pour la santé des citoyens en étant l’origine de la moitié des émissions d’oxydes d’azote et un tiers des particules, et, de fait responsable de près d’un tiers des 48 000 morts prématurées par an en France dues à la pollution atmosphérique.

Dans le même temps, la mobilité représente un enjeu fondamental de cohésion et d’intégration sociale de nos territoires, vecteur essentiel du développement social. Les Français parcourent au quotidien, en un peu moins d’une heure, 25 kilomètres en moyenne, en direction des bassins d’emplois, des services et des commerces. Enfin, le secteur est inscrit au cœur de l’économie avec près de 152 milliards d’euros dépensés par les Français par an pour se déplacer, soit 13% de leurs dépenses de consommation. Le secteur des transports emploie (hors intérim) 1,3 millions de personnes et pèse pour près de 9% du PIB.
 

Cinq objectifs majeurs doivent guider les Assises nationales de la mobilité :

1. Relever le défi de la transition vers une mobilité décarbonée

Dans son nouveau Plan Climat, le gouvernement a avancé d’ici 2040 la fin de la vente des véhicules thermiques. Le WWF appelle maintenant à ce que cette annonce puisse être concrétisée par un plan d’action dédié à court terme, pour accélérer la transition vers les véhicules à faibles et très faibles émissions, avec un point intermédiaire de rendez-vous national d’ici la fin du quinquennat pour faire le bilan et préparer la suite. Le WWF France estime que la part de ces véhicules devrait passer à 30% des ventes d’ici à 2022 pour honorer cet engagement. Pour ce faire, des synergies, aussi bien locales que nationales, doivent être renforcées entre les secteurs de l’énergie et des transports, et renvoient aux enjeux du développement des énergies renouvelables, de stockage et de gestion intelligente de l’électricité et de l’avènement du numérique.

Cet objectif appelle à une vraie transition industrielle en France, qui pourrait créer d’ici 2030 plus de 60 000 emplois, réduire la sortie de capitaux de l’économie française en allégeant la facture pétrolière du pays de quelques 6 milliards d’euros. Cette transition doit être accompagnée des deux autres leviers majeurs de la mobilité durable : la réduction de notre besoin de déplacement et le développement des autres modes et usages de déplacements à moindre impact environnemental.
 

2. Retrouver un air sain dans nos territoires

Il est impératif que la France rattrape son retard dans ce domaine, au regard des 200 villes en Europe qui ont déjà mis en place des zones de circulation restreintes, de Londres à Barcelone en passant par Berlin. Les Assises sont l’occasion pour les territoires de se saisir de l’enjeu crucial de la qualité de l’air en favorisant les collaboration multipartites autour des instruments de la loi sur la transition énergétique, mis à disposition des acteurs locaux (zones de circulation restreinte, élaboration des Plan Climat-Air-Energie Territoriaux, etc).

Face aux pics de pollution chroniques, le WWF invite le gouvernement à inscrire cet enjeu au cœur des Assises, en visant la généralisation progressive et concertée de zones à faibles émissions dans les territoires de plus de 100 000 habitants, pour trouver un second souffle en France sur cet enjeu qui, pour l’instant, reste trop marginal ou conflictuel dans son traitement.
 

3. Rendre compatible mobilité et transition énergétique dans les territoires périurbains et ruraux

4 français sur 10 vivent en dehors de grands pôles urbains, en milieu périurbain ou rural, où la voiture est rendue indispensable dans la mobilité quotidienne. La mobilité durable ne peut-être pensée sans une approche urbanistique des enjeux et des réponses adaptées à l’ensemble des Français. Les Assises sont pour le WWF l’opportunité de se consacrer aux mobilités dans les territoires ruraux, en imaginant de nouveaux partenariats entre les collectivités et les acteurs de la mobilité, de l’innovation numérique, de l’économie de plateforme et du développement des énergies renouvelables décentralisées. Les nombreuses initiatives locales qui ont vu le jour localement demandent à être amplifiées pour le bien-être des habitants et leurs besoins en mobilité.
 

4. Repenser les façons de financer et d’investir dans les infrastructures pour la mobilité durable

L’accompagnement des acteurs du secteur dans la transition écologique doit pouvoir être développé grâce à de nouveaux instruments financiers pour l’avènement de services et d’infrastructures durables de transports. Le WWF compte sur les Assises pour identifier les priorités à dégager pour le prochain plan d’investissement, les instruments innovants pour financer les nouveaux services de la mobilité durable quotidienne (mécanismes de financement participatif, outils de tiers-financement, obligations vertes, fiscalité environnementale…).
 

5. Poser les bases d’un dialogue inclusif, constructif et pérenne vers la mobilité durable

Après le traumatisme du Dieselgate, du fait de la fracture sociale observée dans les territoires liée aux mobilités, après la recrudescence des pics de pollution, les Assises doivent poser les bases saines d’un dialogue inter-acteurs pour avancer plus vite la transition du secteur. La France a les moyens et le potentiel de s’inscrire dans l’avenir pour devenir championne d’une mobilité à faible impact environnemental et accessible à tous, à condition qu’elle sache poser les jalons dans cette direction et avancer un dialogue inclusif, constructif et pérenne.

Le l&#233;opard des neiges au c&#339;ur d’un d&#233;bat

Le WWF oeuvre pour atteindre cet objectif, en s'appuyant sur l'expertise d'autres organisations qui étudient les léopards des neiges et leurs habitats.<br />© David Lawson / WWF-UK

Le débat autour du léopard des neiges met en lumière la réelle nécessité d’études approfondies sur ce félin insaisissable. Tout le monde s’accorde sur un point néanmoins : les léopards des neiges sont menacés et font face à un risque d’extinction élevé.

De récents débats ont émergé autour du léopard des neiges ; suite à la réévaluation des espèces, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) a annoncé que le léopard des neiges serait déclassé de « En danger » à « Vulnérable » sur la Liste rouge des espèces menacées.
Certains scientifiques contestent cette décision, les données récoltées étant selon eux plus révélatrices d’une espèce « En danger ». Ce débat n’est pas une surprise puisque la plus grande partie de la population de léopard des neiges n’a pas été encore recensée. Cela met en exergue le besoin urgent d’études approfondies sur les populations de léopards des neiges vivant dans ces montagnes isolées.

« Il ne doit pas y avoir de tergiversation sur la la vulnérabilité du léopard des neiges sauvage. Contrairement à d’autres succès de conservation, cette déclassification de « En danger » à « Vulnérable » est dûe à une réévaluation des espèces, et non – pour l’instant en tout cas – à un accroissement du nombre d’individus. La liste rouge des espèces menacées de l’UICN n’est malheureusement réservée qu’aux espèces faisant face à un risque élevé d’extinction. » 
Margaret Kinnaird, Responsable du programme Vie Sauvage au WWF

Cependant, il est important de noter que les scientifiques s’accordent à dire que les léopards des neiges sont bel et bien menacés et qu’ils font face, à minima, à un « risque élevé d’extinction dans la nature ». Les menaces sont évidentes et diverses : augmentation du conflit avec l’homme, braconnage, développement de gigantesques infrastructures qui empiètent sur leur habitat, et le dérèglement climatique qui a déjà commencé à profondément affecter l’espèce.

Margaret Kinnaird ajoute : « Le léopard des neiges devra faire face à des menaces grandissantes qui mettront en péril sa survie dans les années à venir. Nous sommes déterminés à assurer un futur dans lequel les léopards des neiges pourront évoluer dans des habitats sains et voir leur population augmenter . »

Le léopard des neiges est un indicateur clé d’un écosystème unique et complexe alliant prairies reculées et sommets enneigés qui s’étend de la Sibérie du Sud au Nord jusqu’aux Himalayas au Sud.
Ces régions de hautes altitudes n’abritent pas seulement une faune sauvage unique qui permet aux communautés locales de vivre, elles stockent aussi plus de neige et de glace que n’importe où sur Terre, exception faite des pôles. Ce « troisième pôle » est la source des plus grandes rivières d’Asie dont bénéficient des milliards de personnes en aval.

Selon les dernières études, on estime que d’ici 2070, 70% de l’habitat naturel des léopards des neiges pourrait être perdu. En cause : le dérèglement climatique. Les peuples d’Asie font déjà face à de profonds dérèglements : conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes, réchauffement trop rapide et précipitations imprévisibles ont dévasté leur habitat, détruit leurs récoltes et entraîné une exode urbaine.
Ces changements accroissent la pression sur ces communautés, ces écosystèmes et les populations de léopard des neiges.

Le WWF interpelle les gouvernements afin qu’ils redoublent d’efforts pour lutter contre le braconnage et apaiser les conflits homme-animal. Un rapport récent publié par TRAFFIC estime que près de 450 léopards des neiges sont tués illégalement chaque année – ce même trafic qui décime les éléphants, les rhinocéros et les tigres à travers l’Asie et l’Afrique.

L’augmentation des conflits entre les hommes et les léopards est en partie dûe à la diminution du nombre de proies sauvages et à la réduction de leur habitat, engendré par le surpâturage et aggravé par la hausse des températures. Le manque de proies sauvages pousse malheureusement les léopards à chasser le bétail, ce à quoi es habitants répondent e plus souvent en les tuant ou en les empoisonnant.
Qu’ils soient « Vulnérables » ou « En danger », la question ne pose pas quant à l’urgence de trouver des solutions face à ces menaces, qui mettent en péril leur survie. Il faut envisager des alternatives durables dont les communautés rurales pourront bénéficier et qui viendront en soutien à la sauvegarde de la biodiversité.

Pour atteindre cet objectif, le WWF s’appuie sur l’expertise d’autres organisations qui étudient les léopards des neiges et leurs habitats.

Le léopard des neiges au cœur d’un débat

Le WWF oeuvre pour atteindre cet objectif, en s'appuyant sur l'expertise d'autres organisations qui étudient les léopards des neiges et leurs habitats.<br />© David Lawson / WWF-UK

Le débat autour du léopard des neiges met en lumière la réelle nécessité d’études approfondies sur ce félin insaisissable. Tout le monde s’accorde sur un point néanmoins : les léopards des neiges sont menacés et font face à un risque d’extinction élevé.

De récents débats ont émergé autour du léopard des neiges ; suite à la réévaluation des espèces, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) a annoncé que le léopard des neiges serait déclassé de « En danger » à « Vulnérable » sur la Liste rouge des espèces menacées.
Certains scientifiques contestent cette décision, les données récoltées étant selon eux plus révélatrices d’une espèce « En danger ». Ce débat n’est pas une surprise puisque la plus grande partie de la population de léopard des neiges n’a pas été encore recensée. Cela met en exergue le besoin urgent d’études approfondies sur les populations de léopards des neiges vivant dans ces montagnes isolées.

« Il ne doit pas y avoir de tergiversation sur la la vulnérabilité du léopard des neiges sauvage. Contrairement à d’autres succès de conservation, cette déclassification de « En danger » à « Vulnérable » est dûe à une réévaluation des espèces, et non – pour l’instant en tout cas – à un accroissement du nombre d’individus. La liste rouge des espèces menacées de l’UICN n’est malheureusement réservée qu’aux espèces faisant face à un risque élevé d’extinction. » 
Margaret Kinnaird, Responsable du programme Vie Sauvage au WWF

Cependant, il est important de noter que les scientifiques s’accordent à dire que les léopards des neiges sont bel et bien menacés et qu’ils font face, à minima, à un « risque élevé d’extinction dans la nature ». Les menaces sont évidentes et diverses : augmentation du conflit avec l’homme, braconnage, développement de gigantesques infrastructures qui empiètent sur leur habitat, et le dérèglement climatique qui a déjà commencé à profondément affecter l’espèce.

Margaret Kinnaird ajoute : « Le léopard des neiges devra faire face à des menaces grandissantes qui mettront en péril sa survie dans les années à venir. Nous sommes déterminés à assurer un futur dans lequel les léopards des neiges pourront évoluer dans des habitats sains et voir leur population augmenter . »

Le léopard des neiges est un indicateur clé d’un écosystème unique et complexe alliant prairies reculées et sommets enneigés qui s’étend de la Sibérie du Sud au Nord jusqu’aux Himalayas au Sud.
Ces régions de hautes altitudes n’abritent pas seulement une faune sauvage unique qui permet aux communautés locales de vivre, elles stockent aussi plus de neige et de glace que n’importe où sur Terre, exception faite des pôles. Ce « troisième pôle » est la source des plus grandes rivières d’Asie dont bénéficient des milliards de personnes en aval.

Selon les dernières études, on estime que d’ici 2070, 70% de l’habitat naturel des léopards des neiges pourrait être perdu. En cause : le dérèglement climatique. Les peuples d’Asie font déjà face à de profonds dérèglements : conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes, réchauffement trop rapide et précipitations imprévisibles ont dévasté leur habitat, détruit leurs récoltes et entraîné une exode urbaine.
Ces changements accroissent la pression sur ces communautés, ces écosystèmes et les populations de léopard des neiges.

Le WWF interpelle les gouvernements afin qu’ils redoublent d’efforts pour lutter contre le braconnage et apaiser les conflits homme-animal. Un rapport récent publié par TRAFFIC estime que près de 450 léopards des neiges sont tués illégalement chaque année – ce même trafic qui décime les éléphants, les rhinocéros et les tigres à travers l’Asie et l’Afrique.

L’augmentation des conflits entre les hommes et les léopards est en partie dûe à la diminution du nombre de proies sauvages et à la réduction de leur habitat, engendré par le surpâturage et aggravé par la hausse des températures. Le manque de proies sauvages pousse malheureusement les léopards à chasser le bétail, ce à quoi es habitants répondent e plus souvent en les tuant ou en les empoisonnant.
Qu’ils soient « Vulnérables » ou « En danger », la question ne pose pas quant à l’urgence de trouver des solutions face à ces menaces, qui mettent en péril leur survie. Il faut envisager des alternatives durables dont les communautés rurales pourront bénéficier et qui viendront en soutien à la sauvegarde de la biodiversité.

Pour atteindre cet objectif, le WWF s’appuie sur l’expertise d’autres organisations qui étudient les léopards des neiges et leurs habitats.

40 organisations appellent le secteur privé à mettre fin à la destruction du Cerrado

Entre 2013 et 2015, tous les deux mois, une surface équivalente à la superficie de São Paulo ou de Londres a été perdue.<br />© Juan Pratginestos / WWF

Dans un manifeste publié aujourd’hui, 40 organisations appellent les entreprises et les investisseurs impliqués dans les chaînes d’approvisionnement en soja et en bœuf à s’engager pour empêcher la destruction du Cerrado. Ce biome, qui abrite un tiers de la biodiversité du Brésil, est notamment menacé par l’expansion agricole et la spéculation foncière.

Entre 2013 et 2015, 18 962 km2 de Cerrado ont été détruits au Brésil. Cela signifie qu’au cours de cette période, tous les deux mois, une surface équivalente à la superficie de São Paulo ou de Londres a été perdue. La vitesse de cette destruction fait de cette zone l’un des écosystèmes les plus menacés de la planète. Pour ces raisons, plusieurs organisations environnementales ont décidé de publier de manière conjointe le manifeste « The future of the Cerrado in the hands of the market: the conversion of native vegetation must be stopped » (« L’avenir du Cerrado est entre les mains du secteur privé : il faut mettre fin à la conversion de la végétation naturelle »).

La principale cause de la destruction du biome du Cerrado est l’expansion de l’agro-industrie dans des zones de végétation naturelle. Et la situation est préoccupante. En effet, depuis plus de 10 ans maintenant, le taux de conversion de végétation naturelle dans le Cerrado a été plus élevé qu’en Amazonie. C’est pourquoi, le manifeste demande aux entreprises qui achètent du soja et du bœuf provenant du Cerrado, ainsi qu’aux investisseurs qui travaillent dans le secteur, de commencer à défendre ce biome. Ainsi, il est nécessaire que tous ces acteurs prennent des engagements et adoptent des politiques efficaces pour mettre un terme à la conversion de la végétation naturelle, et qu’ils ne s’approvisionnent plus dans des zones récemment déboisées.

Les organisations signataires demandent également le respect des engagements internationaux pris par le gouvernement, ainsi que la mise en place d’instruments et de politiques pour encourager une production plus responsable dans le Cerrado. Elles alertent sur le fait que le simple respect de la loi n’est pas suffisant, car elle permet encore de convertir plus de 40 millions d’hectares du biome. Les organisations demandent aussi aux gouvernements et au secteur privé de développer des incitations et des instruments financiers afin de rétribuer les producteurs qui préservent la végétation naturelle.

Le manifeste présente 15 arguments justifiant ces demandes, parmi lesquels :

  • Le Cerrado abrite les sources d’eau qui alimentent 8 des 12 bassins hydrographiques du Brésil et un tiers de la biodiversité du pays, dont 44% d’espèces végétales endémiques. Il est toutefois menacé et a déjà perdu environ 50% de sa superficie originelle ;
  • Si les bénéfices issus de la production record de soja en 2017 sont réinvestis dans des activités de déforestation dans un but d’expansion agricole, le taux de conversion du biome du Cerrado pourrait être encore plus élevé que celui observé jusqu’à présent.
  • Si la destruction du Cerrado se poursuit au rythme observé entre 2003 et 2013, 480 plantes et espèces animales auront disparu d’ici 2050, et nous perdrons encore 31 à 34% du Cerrado ;
  • Les émissions de gaz à effet de serre résultant de ce processus empêcheront le Brésil de respecter ses engagements internationaux ;
  • La réduction de la taille du biome pourrait entraîner une modification des régimes de précipitations dans la région, et avoir ainsi un impact sur la productivité agricole ;
  • La conversion du Cerrado menace également les droits des communautés locales, qui ne possèdent pas de titres de propriété et sont donc menacées par l’accaparement des terres et la spéculation foncière ;
  • Les atteintes aux droits des populations vont au-delà de l’utilisation des terres. Celles-ci sont également touchées par la réduction du débit des rivières et leur contamination par des produits agrochimiques, par l’épuisement des ressources naturelles en raison de leur exploitation et par l’urbanisation croissante, qui a notamment des conséquences sur les services de santé publique, d’éducation et d’assainissement ;
  • Il est possible de développer les activités agricoles sans causer autant de destruction. Environ 40 millions d’hectares ont déjà été défrichés, et ils peuvent être utilisés pour la production de soja au Brésil. Cette surface est suffisante pour que la Brésil atteigne ses objectifs d’expansion de la production de soja pour les 50 prochaines années.
  • L’un des arguments du secteur privé justifiant l’absence de suivi des chaînes de production est l’absence d’un programme de suivi de la déforestation dans le Cerrado. Le Ministère brésilien des Sciences, des Technologies, de l’Innovation et de la Communication a déjà publié les données officielles jusqu’en 2015 et a déclaré que le suivi de cette zone se fera maintenant annuellement, comme c’est déjà le cas pour l’Amazonie.

Le tigre revient au Kazakhstan 70 ans apr&#232;s sa disparition

Le programme de réintroduction du tigre au Kazakhstan est unique et sans précédent<br />© naturepl.com / Edwin Giesbers / WWF

La république du Kazakhstan a annoncé aujourd’hui un projet de réintroduction du tigre dans son habitat historique d’Ili-Balkhash et a signé avec le WWF un accord pour mettre en œuvre un programme conjoint de réintroduction du tigre.

« Le Kazakhstan progresse sur la voie du développement vert. Nous sommes honorés d’être le premier pays d’Asie centrale à mettre en œuvre un projet d’aussi grande envergure, qui ne se contentera pas de réintroduire le tigre dans son habitat historique, mais protégera également l’écosystème unique de la région d’Ili-Balkhash », a relevé Askar Myrzakhmetov, ministre de l’agriculture de la République du Kazakhstan.

La cérémonie de signature a eu lieu dans le pavillon de l’ambassade néerlandaise du Kazakhstan, dans le cadre de l’EXPO 2017, avec la participation du ministre de l’agriculture de la République du Kazakhstan Askar Myrzakhmetov, du directeur général de WWF International, Marco Lambertini et du directeur de WWF Russie, Igor Chestin

« Je suis fier d’être le témoin de la signature de cet accord entre le ministère de l’agriculture de la République du Kazakhstan et le WWF, ici, dans le pavillon néerlandais de l’EXPO 2017. Les Pays-Bas ont été parmi les premiers soutiens et sponsors de ce projet novateur et de grande envergure, et nous sommes extrêmement heureux de participer à cette étape historique », a souligné Dirk Jan Kop, ambassadeur du Royaume des Pays-Bas en République du Kazakhstan, lors de l’ouverture de la cérémonie de signature

Le programme de réintroduction du tigre au Kazakhstan contribuera au Tx2, l’objectif mondial de doubler le nombre de tigres d’ici à 2020, un engagement pris les gouvernements de plusieurs pays abritant le tigre lors du Sommet du tigre de Saint-Pétersbourg, en 2010.

En cas de succès, le Kazakhstan sera le premier pays au monde à réintroduire le tigre dans une région entière d’où il a disparu pendant plus d’un demi-siècle. Jusqu’ici, des projets de déplacements du tigre ont uniquement été réalisés à l’intérieur de frontières nationales et dans des régions considérées comme des habitats actuels du tigre. Le programme de réintroduction du tigre au Kazakhstan est unique et sans précédent, et exige la restauration d’une vaste forêt ripicole faisant partie de l’habitat historique du tigre.

« Nous félicitons la République du Kazakhstan pour sa vision et le leadership dont elle fait preuve en s’impliquant dans un projet de préservation ambitieux et passionnant, destiné à réintroduire ce majestueux prédateur dans le pays. C’est là une contribution majeure pour l’avenir du tigre dans son milieu naturel et un pas décisif pour la protection de la région d’Illi-Balkhash pour sa biodiversité unique et les systèmes naturels qui assurent la subsistance des populations locales », a ajouté Marco Lambertini, directeur général de WWF International.

Afin de préparer le retour du tigre, le gouvernement du Kazakhstan délimitera une nouvelle réserve naturelle dans le sud-ouest d’Ili-Balkhash, de manière à restaurer l’habitat unique constitué par la forêt ripicole du lac Balkhash. Cela comprendra la protection de la faune existante et la réintroduction d’importantes espèces servant de proie au tigre comme le kulan (âne sauvage) et le cerf de Bactriane, deux espèces originaires d’Asie centrale, mais actuellement disparues du Kazakhstan en raison du braconnage et de la perte d’habitat.

La restauration du tigre contribuera également à protéger le lac Balkhash – l’un des plus grands lacs d’Asie et une importante réserve d’eau du bassin de la rivière Ili – et à lui éviter le destin de la mer d’Aral, autrefois le quatrième plus grand lac du monde, aujourd’hui réduit à 10 pour cent de sa superficie initiale.

« Grâce aux années d’étroite collaboration entre les spécialistes en conservation de la nature du Kazakhstan et de la Russie, nous avons identifié le meilleur territoire possible dans la région d’Ili-Balkhash pour la réintroduction d’une population sauvage prospère de tigres. La poursuite de notre coopération sera la clé du succès pour la création de cette nouvelle réserve naturelle, la repeuplement d’espèces indigènes rares et, dans quelques années, le déplacement transnational sans précédent du tigre en Asie centrale », a estimé Igor Chestin, directeur de WWF Russie

Depuis le début du XXe siècle, les tigres ont perdu plus de 90 pour cent de leur habitat ancestral, qui comprend l’Asie centrale (de la Turquie moderne et l’Iran au nord-ouest de la Chine). Le tigre a complètement disparu de la région depuis la fin des années 1940 en raison du braconnage et de la perte des plaines d’inondation et des habitats côtiers.

« Le plus gros travail reste à faire. Nous devons accroître nos efforts pour préparer cette région à accueillir le tigre et, pour cela, impliquer toutes les parties prenantes. Dans ce but, nous devons lutter contre le braconnage et les activités illégales, disposer de gardes formés et bien équipés, maintenir une population de proies dynamique et engager les communautés locales », a encore précisé Ekaterina Vorobyeva, directrice du programme de WWF Russie en Asie centrale.