Synthèse du GIEC sur le climat : un électrochoc aux décideurs vers plus d'action

IPCC<br />© IPCCCe 5ème rapport vient d’abord renforcer la certitude de la responsabilité des activités  humaines de l’Homme dans le réchauffement de l’atmosphère et de l’océan. Des concentrations record des gaz à effet de serre ont été mesurées dans l’atmosphère depuis plus de 800 000 ans, avec la plus forte hausse observée cette dernière décennie.`

Le dérèglement climatique est déjà là. Il affecte les écosystèmes, les espèces et les activités humaines.

De 1880 à 2012, les mesures de température moyenne de la surface des océans et terrestre montrent un réchauffement de 0,85°C

Les océans, qui jouent un rôle clef dans la stabilisation du climat, sont particulièrement affectés : plus de 90% de l’énergie accumulée entre 1971 et 2010 par le système climatique l’a été sous forme de réchauffement des océans. Les océans ont aussi absorbé 30% des émissions provenant des activités humaines de CO2, entrainant leur acidification. L’acidité des océans a ainsi augmenté de 26% depuis le début de l’ère industrielle.

Plusieurs espèces terrestres, d’eau douce et marines ont changé de périmètre géographique, d’activité saisonnière, de modèle de migration, d’abondance et d’interactions entre elles en réponse aux changements climatiques en cours. Les extinctions d’espèces seront notamment dues à plusieurs facteurs liés au climat (réchauffement, perte des glaces, variations des précipitations, réduction des flux de rivière, acidification des océans).

Des impacts sur l’Homme, avec des sociétés encore trop mal préparées

Les vagues de chaleur ont augmenté en Europe, en Asie et en Australie, tout comme la fréquence et l’intensité des évènements de fortes précipitations en Europe et en Amérique du Nord. Les impacts des évènements climatiques extrêmes qui se sont produits, comme les vagues de chaleur, les sècheresses, les inondations, les cyclones ou les feux de forêts, révèlent la vulnérabilité et l’exposition de certains écosystèmes et des sociétés humaines aux variations du climat. Nos sociétés doivent ainsi mieux se préparer pour faire face aux dérèglements à venir. Mais les mesures d’adaptation ont leurs limites : il faut donc réussir à réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.

Les causes des changements climatiques sont connues et les transitions vers des sociétés plus résilientes et à faible empreinte carbone sont encore possibles. Ces quarante dernières années, les émissions de CO2 issues de la combustion d’énergies fossiles et de processus industriels ont contribué à hauteur de 78% du total de la hausse des émissions de GES. Sans effort supplémentaire de réductions de gaz à effet de serre, nous sommes sur une hausse allant de 3,7°C à 4,8°C.

Pour avoir une chance de rester en dessous du seuil de 2°C, le rapport relève le besoin d’aller vers une amélioration rapide de l’efficacité énergétique et d’une multiplication par trois, voire quatre, de l’approvisionnement en énergie à faible empreinte ou à empreinte carbone nulle comme les énergies renouvelables.

Pour Pierre CANNET, Responsable du Programme Climat et Energie au WWF-France, « A moins de 13 mois de la conférence Paris Climat 2015, ce rapport du GIEC doit servir d’électrochoc aux décideurs vers plus d’action. L’action requise coûtera moins cher que l’inaction et présente de nombreux co-bénéfices Sur cette base, la France qui accueillera la conférence doit œuvrer à convaincre ses partenaires vers plus d’ambition.»

Il n’est pas trop tard pour agir, mais nous devons faire vite prévient le GIEC. Le WWF appelle donc les gouvernements à bien préparer ces prochaines semaines leurs contributions vers la Conférence Paris Climat 2015.

Twitter : #GIEC

Madame la Ministre, donnez des femelles à nos ours des Pyrénées occidentales !

Photo automatique FIEP- Groupe ours Pyrénées<br />© Photo automatique FIEP- Groupe ours PyrénéesIl y a  dix ans, le 1er novembre 2004, Cannelle, ours femelle, tombait sous les balles d’un chasseur qui a été condamné.

Depuis la population d’ours dans les Pyrénées occidentales est réduite à 2 ours mâles : le fils de Cannelle et Néré, son père, d’origine slovène. Or, sans femelle, comment perpétuer l’espèce ?

Malgré la promesse de relâcher une ourse en 2011, l’Etat est revenu sur sa décision, condamnant inéluctablement les ours du Béarn à disparaître.

A l’occasion de ce triste anniversaire, les protecteurs de la biodiversité rappellent l’urgence de réintroduire des femelles pour permettre la pérennité de l’espèce dans les Pyrénées occidentales.

Le WWF, première organisation mondiale de protection de la nature soutient depuis plus de 30 ans la conservation des ours dans les Pyrénées et les associations qui œuvrent pour éviter l’extinction de l’espèce dans les Pyrénées.

Conférence internationale de la Guadeloupe sur la biodiversité et le changement climatique dans les outre-mer européens

Conférence internationale sur la biodiversité et le changement climatique du 22 au 25 octobre 2014 en Guadeloupe<br />© Conférence internationale sur la biodiversité et le changement climatique

Un sentiment d’inachevé ?

Le WWF a participé à la Conférence Internationale sur la Biodiversité et le Changement climatique dans les Outre-mer européens, qui s’est tenue en Guadeloupe du 22 au 25 octobre 2014. Si le WWF salue les engagements pris par la France pour protéger la biodiversité dans les Outre-mer français et se félicite de la prise en compte de nouvelles thématiques dans les échanges (adaptation au changement climatique, services rendus par les écosystèmes, etc.), il regrette en revanche que cette Conférence n’ait pas abouti à la formulation de propositions concrètes d’actions.

Tout reste donc à réaliser. Le WWF France sera un partenaire actif qui prendra sa part dans la mise en œuvre du « Message de la Guadeloupe » et qui restera vigilant quant à la traduction concrète des ambitions affichées.

Les Ultra-marins en première ligne de la lutte contre les changements climatiques et la protection de la biodiversité

Les Outre-mer européens sont particulièrement exposés aux impacts de ces deux phénomènes interdépendants que sont le déclin de la biodiversité et le changement climatique. Deux phénomènes dont la dernière édition du rapport Planète Vivante a montré l’importance.

En 2008, la « Conférence de la Réunion » avait constitué une étape importante dans la définition d’une stratégie pour ces territoires dans les domaines de la protection de la biodiversité et de l’adaptation aux changements climatiques.

Six ans après, la « Conférence de Guadeloupe » a de nouveau porté la voix commune des RUP (Régions Ultrapériphériques) et des PTOM (Pays et Territoires d’Outre-mer) auprès de la Commission Européenne et des Etats membres. Cette édition avait pour ambition d’entrer davantage dans l’opérationnalité, en proposant des actions concrètes et en réfléchissant aux modalités de nouveaux outils financiers pérennes et innovants afin d’aboutir à une feuille de route pour les 5 à venir.

Pour le WWF France, la « Conférence de Guadeloupe » a été marquée par la montée en puissance d’approches concrètes et de conceptions plus innovantes et transversales de la préservation de la biodiversité en Outre-mer : développement de stratégies d’adaptation et d’atténuation au changement climatique qui s’appuient sur des solutions fondées sur la nature ; appel au renforcement des connectivités écologiques et à la gestion effective des aires protégées; promotion de l’importance des services rendus par la nature et de leur valorisation par la mise en place de mécanismes de paiements pour services écosystémiques (PSE) ; etc.

Des engagements qui doivent désormais se concrétiser

Le WWF France salue les engagements pris par la Ministre française de l’Ecologie dans son message « Message de la Guadeloupe » délivré à l’ensemble des participants vendredi 24 Octobre. Parmi les annonces faîtes par Ségolène Royal qui ont retenu l’attention du WWF France, on peut noter :

–   La généralisation de la méthode EFESE (Evaluation Française des Ecosystèmes et Services Ecosystémiques) à l’ensemble des Outre-mer français comme « outil concret d’aide à la décision » ;

– L’appui annoncé du gouvernement français au gouvernement calédonien pour l’établissement du plan de gestion du Parc naturel de la Mer de Corail et auquel le WWF participe ;

– L’examen attentif que la Ministre de l’Ecologie donnera au projet de création d’un Parc national «zone humide » sur les marais de Kaw en Guyane française et que le WWF France soutient ;

– La mise en place d’une coopération renforcée entre les aires marines protégées de Crozet (France) et des Iles Edwards (Afrique du Sud), que le WWF porte depuis le déplacement du Président Hollande en Afrique du Sud en Octobre 2013 et auquel Philippe Germa, directeur général du WWF France, avait participé.

Les espoirs déçus de la Conférence

En revanche, le WWF France regrette fortement que le « Message de la Guadeloupe » se cantonne à l’édiction de principes encore trop généraux et peu opérationnels.  Les réflexions autour de la mise en place de mécanismes de financements pérennes et adaptés aux Outre-mer n’ont pas abouti, ce qui soulève de vives inquiétudes au sein de la société civile.

Bien que la Ministre de l’Ecologie ait indiqué sa vigilance « sur la cohérence des investissements publics et de leurs impacts sur l’environnement », la prise en compte des enjeux climatiques et de biodiversité dans toutes les politiques publiques, schémas d’aménagement et de planification n’a pas été réaffirmé dans la feuille de route de la Conférence.

Si la « Conférence de la Guadeloupe » permettra peut-être de resserrer les liens entre les Outre-mer européens, elle laisse derrière elle un sentiment d’inachevé et révèle l’ampleur de la tâche et du chemin qui restent à parcourir pour faire de la préservation de la biodiversité des Outre-mer un pilier de développement durable des territoires ultramarins.

Cadre européen Climat-Énergie 2030 : 
L'Europe échoue au test de crédibilité

UE<br />© UELe Conseil européen est parvenu dans la nuit de jeudi à vendredi un accord sur son cadre Climat-Énergie pour 2030 : au moins 40% de réduction des gaz à effet de serre, au moins 27% d’énergies renouvelables et au moins 27% d’économies d’énergie.

En se contentant de cet accord, les dirigeants de l’UE ont manqué l’occasion de construire un avenir meilleur pour les citoyens européens, qui auraient bénéficié d’un accord plus ambitieux. En ralentissant le rythme de l’action climatique de l’UE, le Conseil européen est resté bien en-deçà de ses ambitions et des attentes nourries à l’égard de l’Europe à l’échelle internationale.

Selon Jason Anderson, chef des politiques climat-énergie au bureau européen du WWF, « Les dirigeants européens sacrifient notre avenir sur l’autel de la politique. Les résultats d’aujourd’hui semblent avoir été obtenus pour ménager les intérêts de la « vieille économie », au détriment du bien-être des citoyens et des industries propres d’avenir. L’accord sera bien accueilli par les grands pollueurs car il leur permet d’échapper à des contraintes financières en cas de pollution significative, pour au moins une décennie.

Avec des objectifs d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables à peine au-dessus des tendances actuelles, un marché européen du carbone qui restera inefficace pour la prochaine décennie et l’absence de solution pour enrayer le charbon, les efforts européens en matière de lutte contre le changement climatique et de promotion des énergies propres ont été passés au second plan par le Conseil européen ».

Selon Diane Simiu, Directrice des programmes de conservation du WWF-France, « C’est un pays européen qui recevra la conférence des nations unies sur le climat décisive en décembre 2015 : la France. Il lui faudra donc une position plus forte pour assoir sa crédibilité. Les mois à venir seront déterminants car ils pourront servir à atténuer les points les plus néfastes de cette décision. »

Pierre Cannet, Responsable du programme Climat et Energie de WWF-France juge quant à lui « qu’au moins l’Europe ne ferme pas totalement la porte à plus d’ambition. C’est une première de voir ainsi trois objectifs précédés de la mention « au moins ». L’UE devra réussir à décoller de ces objectifs plancher. La France qui présidera la conférence Paris Climat 2015 aura un rôle moteur à jouer dans cet exercice politique européen clef« .

L’UE devra revoir sa copie, car elle-même formule des exigences sur le climat auprès des États-membres des Nations Unies. Les pays membres qui ont compris les avantages d’une action climatique claire vont essayer de combler le vide politique intérieur, mais l’action sera fracturée, et une réponse politique de l’UE sera nécessaire.

Les prochaines étapes :

plusieurs éléments sont nécessaires pour éviter les décisions du conseil ne bloquent les progrès européens en matière de climat et d’énergie :

  • dans les discussions à l’ONU, l’UE appuie une évaluation du fossé entre les réductions prévues et celles qui seraient nécessaires pour rester en dessous de 2*C de réchauffement climatique. Cela sera utilisé pour pousser les pays à accentuer leurs engagements – faisant de l’UE un candidat idéal pour réaliser une telle révision à la lumière de la faible ambition affichée au Conseil.

 

  • l’UE doit avancer une suite de mesures, pas seulement portées sur son marché de quotas d’émissions. Une révision de sa directive efficacité énergétique et des améliorations des marchés et des infrastructures permettant plus de renouvelables seront essentiels. L’introduction de critères de performance d’émission permettrait d’éviter les pires pilleurs d’affaiblir les changements vers une énergie propre.

 

  • la réserve du marché de stabilité de quotas acté par le ce doit être amendée pour intervenir plus tôt et accélérer l’annulation de l’excès de tonnes toxiques qui empoisonnent le fonctionnement du marché du carbone.

 

  • en échappant aux objectifs nationaux contraignants pour les renouvelables et en échouant à faire de l’objectif d’efficacité un objectif contraignant soit au niveau national ou européen, les Etats membres ont mis leur mise en œuvre en danger et ajouté de l’incertitude. La gouvernance devra être très bien pensée permettant à la fois une mise en œuvre au niveau domestique et également de rentre comptables les Etats membres pour leurs politiques pour les renouvelables et les économies d’énergie.

Twitter: #UE2030

Cadre européen Climat-Energie 2030 : </br> un test de crédibilité pour l'Europe

#UE2030<br />© Istockphoto / kinugraphikLes 23 et 24 octobre, les chefs d’Etat et de gouvernements européens se réuniront à Bruxelles pour définir le nouveau cadre d’action européen sur le climat et l’énergie pour la prochaine décennie.

Le Conseil européen semble s’orienter vers un appui des objectifs suivants : 40% de réduction des gaz à effet de serre, au moins 27% d’énergies renouvelables et 30% d’économies d’énergie. Cependant des rumeurs laissent penser que tout resterait ouvert, en bien comme en mal, dans cette dernière ligne droite vers le Conseil européen.

Des craintes existent

Notamment celle de voir la Pologne et un certain nombre de pays d’Europe de l’Est « torpiller » un possible accord s’ils n’obtiennent pas des soutiens financiers supplémentaires pour aider leurs efforts de réductions d’émissions.

En parallèle, des désaccords commencent à prendre forme sur les propositions faites en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. Alors que certains États membres continuent à faire pression pour que ces deux objectifs soient juridiquement contraignants et appliqués à l’échelle nationale, d’autres estiment qu’ils ne doivent pas être imposés au niveau des Etats.

Pour le WWF, l’adoption d’un cadre climat-énergie ambitieux pour 2030 est une ultime mise à l’épreuve pour l’Europe. Ces négociations permettront de mesurer la crédibilité réelle des ambitions affichées par l’Europe et sa capacité à être un leader mondial dans la lutte contre le changement climatique. Cette rencontre au sommet permettra aussi de mesurer si les dirigeants européens peuvent être moteurs dans la conduite de la transition industrielle et économique nécessaire, aux co-bénéfices sur les emplois, la santé et le bien-être des citoyens.

Un Eurobaromètre récent révèle que 90% des Européens considèrent que le changement climatique est un problème sérieux, tandis que 92% pensent qu’il est important que leurs gouvernements s’engagent à améliorer l’efficacité énergétique d’ici 2030 et que 90% estiment qu’il est important pour leur gouvernement de fixer des objectifs visant à accroître l’utilisation des énergies renouvelables d’ici 2030. Des résultats confortés en France par un sondage IFOP-WWF, ou 90% des Français estiment que l’Europe doit développer un modèle énergétique basé sur les énergies renouvelables et les économies d’énergie.

Le WWF appelle ainsi pour 2030 à la mise en place d’objectifs européens en matière de réduction de gaz à effet de serre (avec un minimum de 55% de réduction à atteindre au niveau national), d’énergies renouvelables (au moins 45%) et des économies d’énergie (au moins 40%), qui soient juridiquement contraignants et dont l’effort est partagé entre les Etats membres.

Selon Jason Anderson, chef des politiques européennes climat et énergie au bureau européen du WWF, « A moins que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE aient la force de persuasion et le caractère nécessaires pour résister aux tentations de court-terme et aux intérêts particuliers des industries les plus polluantes, l’Europe s’enfermerait pour la prochaine décennie dans une faible action climatique, une stagnation du secteur énergétique, et des pertes sociales, environnementales, et d’opportunités économiques. »

Pour Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF-France, « A 404 jours de la conférence des Nations unies Paris Climat 2015, la France doit parvenir à un accord à la hauteur des enjeux climatiques pour l’Europe et réussir à rehausser le niveau dans cette dernière ligne droite vers le Conseil. Le 21 septembre dernier, 600 000 personnes se sont mobilisées à travers le monde pour demander plus d’action climatique. Au tour de l’Europe de montrer qu’une autre trajectoire est possible. La France prendra-t-elle la tête de la marche pour le climat vers la COP21 ? Résultats dès demain dans les négociations.« 

Plus d’informations sur www.wwf.fr/ue2030

Twitter: #UE2030

Le poumon alpin est au bord de l'asphyxie !

Lit de la rivière Soca en Slovénie<br />© Irena Kavcic / WWF

Le WWF plaide pour une stratégie de sauvegarde des cours d’eau alpins encore intacts

« Les interventions humaines compromettent les fonctions vitales des rivières », avertit une nouvelle étude pan-alpine conduite par le WWF. Cette étude complète sur l’état des rivières alpines conclut que seul un cours d’eau sur dix présente une résilience naturelle suffisante pour garantir un approvisionnement en eau constant, maintenir les services écosystémiques et surmonter les dérèglements climatiques.

Bien qu’elles soient l’un des écosystèmes montagneux les plus densément peuplés de la planète, les Alpes n’en abritent pas moins une grande diversité de sites sauvages parfaitement préservés. Les hauts massifs constituent par ailleurs de véritables châteaux d’eau alimentant près de 14 millions d’habitants de huit pays différents. En plus de façonner le paysage, les rivières qui les parcourent fournissent l’eau pour les besoins domestiques et agricoles, l’alimentation, l’énergie, les loisirs et revêtent une importance cruciale pour la biodiversité.

Pourtant, à l’échelle de l’arc alpin, les pressions humaines et le réchauffement climatique ont mis les cours d’eau en péril. Victimes de la construction de nombreux barrages et d’altérations morphologiques, ils pâtissent aussi de la conversion de leurs plaines alluviales en terres agricoles ou en aires urbaines, réduisant ainsi leur capacité naturelle à réguler les crues.

Un constat alarmant : 89 % des rivières alpines sont fortement affectées par les interventions humaines

L’étude baptisée « Save The Alpine Rivers ! » est la première du genre depuis 20 ans. Réalisée en partenariat avec l’Université des Ressources Naturelles et des Sciences de la Vie basée à Vienne en Autriche, elle évalue l’état de 57 000 kilomètres de cours d’eau et établit les grandes priorités de protection des rivières à partir de trois critères : l’état écologique au sens de la Directive Cadre européenne sur l’Eau,  les aires protégées au sens de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et l’existence de plaines alluviales.

Le constat est préoccupant : en raison des interventions humaines subies ces 150 dernières années, seule une rivière alpine sur dix conserve aujourd’hui son intégrité. Pour les grands cours d’eau, la situation est particulièrement dramatique : dans les Alpes, seuls 340 km de berges demeurent écologiquement intacts, contre 2 300 km fortement modifiés, voire déjà classés comme artificialisés. Et la situation des rivières alpines ne cesse de s’aggraver. « La plupart des projets de barrages hydroélectriques sont prévus dans des zones protégées, comme sur la Soča en Slovénie, ou sur les rares cours d’eau intacts, comme l’Isel en Autriche. Ils vont donc à l’encontre des efforts de protection menés au niveau national et européen », déclare Christoph Litschauer, Responsable Eau douce du Programme alpin européen du WWF.

A l’échelle de l’arc alpin français, ce sont seulement une dizaine de rivières qui répondent aux critères de l’étude. L’Estéron, dans les Alpes-Maritimes, est l’une d’entre elles et bénéficie actuellement d’une attention toute particulière de la part du WWF pour lequel elle constitue l’une des dernières « zones refuges » à préserver. Ses 67 km presque entièrement préservés font figure d’exception. Un travail conjoint avec les acteurs locaux est mené afin de porter à connaissance le patrimoine naturel unique que constitue cette rivière et de faire émerger une volonté du territoire de la protéger durablement.

Le WWF appelle à une réflexion sur les modes de préservation et de restauration des rivières alpines

Face aux conclusions de l’étude « Save The Alpine Rivers ! », le WWF recommande des mesures de sauvegarde urgentes à prendre sur le terrain politique.  « Lorsqu’ils sont sains, fleuves, ruisseaux et plaines alluviales fournissent de nombreux services liés aux écosystèmes, notamment un approvisionnement en eau potable et une protection contre les crues », poursuit Christoph Litschauer. « Il faut donc les regarder comme des composantes essentielles des moyens d’existence des êtres humains et non comme des sources d’énergie. Mais le plus important, c’est de faire de la santé des cours d’eau naturels l’une de nos meilleures assurances-vie contre les effets du changement climatique ».

Face aux inondations aussi tragiques que coûteuses ayant frappé l’Europe ces dernières années, le WWF souligne la nécessité de renforcer la résilience des écosystèmes aquatiques dans différents scénarios climatiques. « Les événements météorologiques extrêmes étant censés devenir de plus en plus fréquents, nous devons protéger notre ‘réseau vert’, rivières et zones humides en tête, pour qu’elles apportent la meilleure réponse possible aux mutations de l’environnement », ajoute Christoph Litschauer. A l’instar des pôles, les hautes chaînes de montagnes sont beaucoup plus affectées par le réchauffement climatique que les régions équatoriales, comme en témoigne l’élévation moyenne des températures de 2,00°C notée dans les Alpes au cours des deux derniers siècles, contre 0,85°C à l’échelle mondiale.

Le WWF invite donc les pays alpins à participer et à préparer un plan d’action combinant l’ensemble des efforts destinés à préserver et protéger les tronçons fluviaux intacts, à restaurer les cours d’eau dégradés et à instaurer un équilibre entre protection de la nature et satisfaction des besoins humains.
 
Twitter: #SaveAlpineRivers

Les gouvernements doivent redoubler d'efforts pour faire face à une biodiversité divisée par deux

Récif corallien, Mast Head Island, Queensland, Australie<br />© WWF-Canon / James Morgan Un rapport d’étape sur la biodiversité destiné à évaluer les progrès réalisés depuis la conférence de Nagoya au Japon en 2010, qui avait fixé une vingtaine de grands objectifs pour 2020, a été publié aujourd’hui, en ouverture de la Convention sur la diversité biologique à Pyeongchang, en Corée du Sud. Ses conclusions sont sans appel : sans la conduite d’actions concertées pour réduire les différentes pressions qui pèsent sur les systèmes naturels, on ne parviendra pas à enrayer le déclin de la biodiversité. 



Ce rapport, quatrième édition des Perspectives mondiales de la diversité biologique, montre que certains progrès ont tout de même été réalisés en matière de protection de la biodiversité. Toutefois, le WWF craint que, dans la plupart des cas, ces progrès restent dérisoires tant les mesures les plus essentielles n’ont toujours pas été mises en œuvre.

« Les gouvernements doivent décupler leurs efforts s’ils veulent être à la hauteur de leur promesse de renforcer la protection de la nature d’ici 2020« , a déclaré Susan Brown, directrice du Global Policy du WWF de la politique mondiale. « Les 194 pays membres de la Convention sur la diversité biologique n’ont pas le droit à l’erreur. Cette réunion doit mettre un terme à l’inertie générale et permettre de conjuguer les volontés et les ressources afin de protéger le peu qu’il reste de notre nature« .

En 2010, les Parties à la Convention sur la diversité biologique ont adopté un plan stratégique incluant les objectifs d’Aichi, un ensemble de 20 objectifs visant à endiguer le déclin des espèces et la destruction des habitats naturels d’ici 2020. Toujours selon le rapport Perspectives mondiales de la diversité biologique, l’objectif de réduction des impacts des activités humaines sur les récifs coralliens et autres écosystèmes impactés par les changements climatiques ou par l’acidification des océans ne sera pas atteint à la date butoir de 2015.

« Les fondamentaux de la vie sur terre – l’océan, l’eau douce, les forêts – sont généralement dépréciés lorsque les gouvernements font leurs comptes« , a déclaré M. Brown. « Nous avons tendance à sortir de l’apathie et à entrer en panique complète quand nous réalisons à quel point ces mêmes systèmes naturels sont endommagés et plus encore, quand les coûts économiques et sociaux réels causés par la perte de biodiversité sont chiffrés. Nous devons investir dans « nos infrastructures naturelles » avant de les perdre définitivement. » 



La semaine dernière, le Rapport Planète Vivante 2014 du WWF a révélé que le nombre d’animaux sauvages, terrestres ou marins, vivant sur la Terre a été divisé par deux entre 1970 et 2010. Les espèces d’eau douce ont subi des pertes presque deux fois plus importantes que les espèces terrestres et marines. C’est en Amérique du Sud qu’on enregistre le déclin le plus spectaculaire.

Actuellement présent en Corée du Sud, le WWF appelle à l’extension des zones protégées qui sont indispensables pour préserver des espaces naturels et de la faune. L’accent devrait être mis sur les systèmes côtiers dont dépendent directement les communautés locales, à la fois au plan alimentaire et économique. Le WWF demande également aux gouvernements de mettre un terme à la déforestation et d’enrayer la réduction des surfaces d’habitats naturels.

#CBDCOP12

Face au grave déclin de la biodiversité planétaire, des solutions restent à notre portée

Rapport Planète Vivante 2014<br />© WWF FranceUne chute de plus de moitié des populations mondiales d’espèces sauvages en l’espace d’à peine quatre décennies : tel est le constat auquel aboutissent les calculs du Rapport Planète Vivante 2014 du WWF. Ce déclin continu de la vie sauvage souligne plus que jamais la nécessité de solutions durables pour mettre fin à une véritable hémorragie planétaire.

Le Rapport Planète Vivante 2014 montre parallèlement que l’Empreinte écologique (indicateur exprimant la demande de ressources naturelles de la part de l’humanité) poursuit sa tendance à la hausse. Si l’érosion de la biodiversité et le maintien d’une empreinte insoutenable menacent tous deux les systèmes naturels et le bien-être humain, ils nous invitent aussi à prendre des actions pour inverser les tendances à l’œuvre.

« La biodiversité est une composante cruciale des systèmes permettant la vie sur Terre, mais elle est aussi le baromètre de ce que nous faisons subir à notre planète, notre unique demeure. Ce qu’il nous faut de toute urgence, c’est une action planétaire dans tous les secteurs de la société pour bâtir un avenir plus durable », déclare le Directeur du WWF-International, Marco Lambertini.

Le Rapport Planète Vivante 2014 est la dixième édition de la publication bisannuelle phare du WWF. Intitulé Des hommes, des espèces, des espaces, et des écosystèmes, il suit l’évolution de plus de 10 000 populations d’espèces vertébrées (regroupées dans une base de données tenue par la Zoological Society of London) entre 1970 et 2010 pour établir l’Indice Planète Vivante. Le calcul de l’Empreinte écologique de l’humanité est quant à lui effectué par le Global Footprint Network.

L’Indice Planète Vivante calculé cette année s’appuie sur une méthodologie révisée qui reflète plus fidèlement la biodiversité mondiale et brosse un tableau plus précis de l’état de santé de notre environnement naturel. Si elle révèle une nouvelle dégradation du sort des espèces du globe depuis la publication des rapports précédents, l’étude s’attache aussi à exposer plus en détail les solutions existantes.

« Les conclusions de ce Rapport Planète Vivante montrent plus que jamais que la complaisance n’a pas lieu d’être. Pour nous, il est essentiel de saisir l’occasion (tant que nous le pouvons) de nous développer durablement et de créer un avenir où les individus peuvent vivre et prospérer en harmonie avec la nature », avertit Marco Lambertini.

Recul critique des espèces sauvages

Selon le rapport, les populations de poissons, d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles ont régressé en moyenne de 52 % depuis 1970. Les espèces d’eau douce sont les plus touchées, puisqu’avec une baisse de 76 %, elles subissent un déclin près de deux fois supérieur à celui des espèces terrestres et marines. Ces pertes sont survenues pour l’essentiel dans les régions tropicales, l’Amérique latine ayant payé le plus lourd tribut.

De l’étude, il ressort que la première menace pesant sur la biodiversité est constituée par les impacts combinés de la disparition et de la dégradation des habitats. Si la pêche et la chasse représentent aussi des facteurs notables, le changement climatique tend néanmoins à devenir de plus en plus préoccupant, au point que les études citées dans le rapport en font l’une des causes possibles de l’extinction des espèces.

« L’ampleur de la perte de biodiversité et les dégâts subis par des écosystèmes tout simplement essentiels à notre existence sont alarmants », conclut Ken Norris, Directeur scientifique à la Zoological Society of London. « Ces dégâts ne sont pas inévitables, car ils sont une conséquence du mode de vie que nous choisissons. Certes, le rapport montre que la situation est grave, mais il y a encore de l’espoir. La protection de la nature passe par une action de conservation ciblée, par la volonté politique et par le soutien de l’industrie. »
 
Même si le recul de la biodiversité dans le monde atteint un niveau critique, le Rapport Planète Vivante 2014 montre comment la gestion efficace de certaines aires protégées a permis de soutenir les espèces sauvages, en évoquant entre autres l’exemple du Népal, où la renaissance des populations de tigres est bien réelle depuis plusieurs années. Il insiste aussi sur le fait que, de manière générale, les populations des aires terrestres protégées connaissent un rythme de déclin moitié moins rapide que celles des zones non-protégées.

Une Empreinte écologique sans cesse plus large

Selon le rapport, la demande de ressources planétaires de l’humanité dépasse de plus de 50 % l’offre renouvelable de la nature : en d’autres termes, il nous faut 1,5 Terre pour produire les ressources correspondant à notre Empreinte écologique du moment. Cet état de « dépassement global » signifie, par exemple, que le rythme auquel nous exploitons les forêts, pompons l’eau douce et rejetons du CO2 dépasse celui auquel les arbres repoussent, les aquifères se reconstituent et la nature séquestre nos émissions.

« Le dépassement écologique, c’est LE défi du 21e siècle », prévient Mathis Wackernagel, Président et co-fondateur de Global Footprint Network. « Près des trois quarts de la population mondiale vit dans des pays présentant à la fois des déficits écologiques et de faibles revenus. Les contraintes de ressources font que nous devons avant tout chercher comment améliorer le bien-être humain autrement que par la simple croissance. »

C’est la raison pour laquelle le découplage entre empreinte et développement apparaît comme une priorité mondiale fondamentale. L’Empreinte écologique par habitant des pays à haut revenu a beau être cinq fois supérieure à celle des pays à bas revenu, les études prouvent cependant qu’il est possible d’accroître le niveau de vie tout en abaissant la consommation de ressources.

Les 10 pays présentant l’Empreinte écologique par habitant la plus forte sont, dans l’ordre, le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Danemark, la Belgique, Trinité-et-Tobago, Singapour, les Etats-Unis, Bahreïn et la Suède.
La connexion climatique

Le rapport suit de quelques mois la publication d’une étude des Nations unies soulignant les impacts croissants du changement climatique et corrobore la conclusion selon la
quelle le climat affecte déjà la santé de la planète.
 
Selon le Rapport Planète Vivante 2014, plus de 200 bassins fluviaux abritant quelque 2,5 milliards d’habitants connaissent une grave pénurie hydrique pendant au moins un mois par an. Sachant que près d’un milliard de personnes souffrent déjà de la faim, il montre comment l’évolution du climat, associée aux changements d’utilisation des sols, menace la biodiversité et pourrait conduire à l’aggravation des pénuries alimentaires.

La tenue de négociations constructives débouchant sur une convention climatique internationale fait justement partie des pistes portant la promesse d’une inflexion de ces tendances.

La conclusion d’un accord mondial ouvrant la voie à une économie faiblement carbonée est en tout état de cause essentielle, la consommation de combustibles fossiles étant aujourd’hui le facteur dominant de l’Empreinte écologique.



Pour Philippe Germa, Directeur général du WWF France, « les impacts du dérèglement climatique se font déjà sentir sur les espèces, les écosystèmes, et nos sociétés qui en dépendent. Si nous n’agissons pas de manière  ambitieuse pour réduire nos émissions, nous franchirons les limites dans lesquelles la nature et les hommes peuvent s’adapter au changement climatique. Le sommet du secrétaire général des Nations Unies sur le climat   qui vient de s’achever à New York a permis de montrer que les entreprises, les collectivités, les gouvernements  qui font les bons choix pour réduire leur empreinte sont déjà nombreux et qu’ils en tirent des avantages économiques et sociaux : le WWF va entretenir cette dynamique en vue d’atteindre un accord satisfaisant lors  de la Conférence des Nations Unies sur le climat qui se tiendra à Paris fin 2015 ».

Un autre cycle de négociations consacré à la définition d’une série d’objectifs de développement donne par  ailleurs l’occasion aux Etats de se pencher sur les moyens de protéger les systèmes naturels d’une planète appelée à compter plus de 9,5 milliards d’habitants dans les décennies à venir.



Des solutions durables

Le Rapport Planète Vivante 2014 joue le rôle de plateforme globale de dialogue, de prise de décision et d’action pour les gouvernements, les entreprises et les sociétés civiles à une heure critique pour la planète.
Il expose la Perspective Une seule planète du WWF en proposant des stratégies visant à préserver, produire et consommer plus raisonnablement, tout en donnant des exemples de la manière dont les communautés font déjà les bons choix pour réduire leur empreinte et la perte de biodiversité.

« La nature, c’est à la fois une bouée de sauvetage et un tremplin vers la prospérité. Mais au-delà de ça, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que nous sommes tous concernés : où que nous vivions sur le globe, nous avons tous besoin de nourriture, d’eau douce et d’air pur. A l’heure où tellement d’individus vivent encore dans la pauvreté, il est essentiel de travailler ensemble pour trouver des solutions utiles à chacun de nous », déclare Marco Lambertini.

En Asie, le rapport décrit les innovations adoptées par les villes pour réduire leurs émissions carbonées, intégrer les énergies renouvelables et promouvoir la consommation durable. En Afrique, il donne un aperçu de la manière dont les gouvernements peuvent travailler avec l’industrie pour protéger les aires naturelles. Et à travers d’autres exemples tirés de l’ensemble du globe, il présente des initiatives destinées à lutter contre la pollution, transformer les marchés et améliorer la vie de tous.

L’intérêt de la Perspective Une seule planète du WWF est unique : il s’agit de montrer que chaque coin du globe peut contribuer au maintien de l’empreinte globale dans les limites des capacités de la Terre à renouveler ses ressources. En suivant le programme du WWF, la société se donne bel et bien les moyens de commencer à renverser les tendances décrites dans le Rapport Planète Vivante 2014.

Le rapport complet, la synthèse et les supports d’accompagnement sont disponibles à l’adresse wwf.fr/lpr2014

L'environnement, victime de la nouvelle Commission européenne Juncker 

L'environnement, victime de la nouvelle Commission européenne Juncker<br />© European UnionL’annonce de l’équipe de M. Juncker a suscité une vive réaction des associations environnementales qui ont adressé une lettre ouverte au président de la Commission européenne. La prochaine Commission risque en effet de remettre en cause 25 ans de politiques environnementales européennes.

Organisation de la Commission,  lettres de mission des commissaires : un recul pour l’environnement

De sérieux doutes peuvent être émis sur les engagements environnementaux de la future Commission européenne. L’organisation et les orientations annoncées pourraient conduire à  revenir sur des acquis environnementaux européens fondamentaux :

–    Le commissaire en charge de l’Environnement, des Affaires maritimes et de la Pêche, le maltais Karmenu Vella, a pour mission de procéder à une évaluation des directives Oiseaux et Habitats, piliers de la politique environnementale communautaire, en vue d’une  inquiétante « modernisation ». Ceci est d’autant plus troublant que ce mandat est donné au représentant d’un pays déjà condamné par la Cour Européenne de Justice pour non-respect de la directive Oiseaux, et qui devra très probablement faire face à des nouvelles procédures d’infraction dans un avenir proche.

–    L’organisation des vice-présidences n’intègre pas la soutenabilité. La désignation d’un vice-président Energie uniquement, et non « Climat et Energie », subordonne les questions climatiques à celles de l’énergie.  L’absence d’une vice-présidence dédiée au développement durable est révélatrice : ainsi le commissaire en charge de  l’Environnement, des Affaires Maritimes et de la Pêche dépend du vice-président à l’Emploi, la Croissance, l’Investissement et la Compétitivité ainsi que de celui à l’Energie !  Le fait que l’environnement et le développement durable soient absents des vice-présidences est le signe d’une Commission qui travaillera sur la base d’un modèle économique dépassé, sans considération de la raréfaction des ressources naturelles et de la dépendance de notre économie aux services gratuits rendus par la nature.

–    Les commissaires en charge de l’Environnement et de la Santé voient leurs compétences restreintes, tandis que le commissaire en charge des Entreprises récupère plusieurs dossiers sensibles : relations avec l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), cosmétiques, technologies de la santé, médicaments…

Lettre ouverte à Jean-Claude Juncker

Le 11 septembre, dix ONG environnementales actives dans les 28 Etats membres, soutenues par plus de 20 millions de personnes et regroupées dans l’alliance « Green 10 » ont adressé une lettre ouverte à Jean-Claude Juncker afin de lui faire part de leurs profondes inquiétudes sur les orientations que prend la future Commission. Ces orientations vont radicalement à l’encontre de l’importance que 95% des Européens attachent à la protection de l’environnement (Eurobaromètre 416, septembre 2014).

La LPO, le WWF France, FNE, Greenpeace, les Amis de la Terre, WECF France appellent le Parlement européen à réagir avec force et à exiger que la Commission européenne non seulement préserve les acquis environnementaux mais inscrive l’environnement, le développement durable et la santé publique au cœur des politiques européennes. Et ce, dès les auditions des futurs commissaires européens qui se tiendront à partir du 29 septembre.


Le Parlement européen : dernier recours pour bloquer ces orientations

Lors des auditions en vue du vote d’approbation, les associations environnementales appellent les députés européens à demander :

–    la nomination d’un vice-président au Développement Durable, coordinateur des portefeuilles de l’environnement, de la pêche, de l’agriculture et des politiques régionales,

–    l’intégration de l’environnement dans le mandat du vice-président pour l’Emploi, la Croissance, l’Investissement et la Compétitivité,

–    un vice-président à l’Energie et au Climat (et pas uniquement à l’énergie) avec une lettre de mission qui intègre la lutte contre les changements climatiques,

–    le rétablissement d’un portefeuille pleinement consacré à l’environnement au sein de la Commission européenne,

–    la révision du mandat du commissaire à l’Environnement qui, au lieu de viser à affaiblir les directives Oiseaux et Habitat, doit au contraire permettre de:

  • préserver le travail accompli par le Parlement européen sur les sujets environnementaux et la santé environnementale,
  • veiller à la bonne mise en œuvre des directives Habitats et Oiseaux par les Etats membres,
  • atteindre les objectifs du 7e Programme d’Action pour l’Environnement ainsi que de la Stratégie européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2020,
  • renforcer – et non affaiblir – les législations sur les substances chimiques et la qualité de l’air ; et ramener les produits biocides, les pesticides et les relations avec l’ECHA dans le portefeuille de la DG Environnement – et non de la DG Entreprises ou de la DG Santé.

Sommet sur le Climat : des annonces ambitieuses pour éviter un "Sommet pour rien"

Laissons une trace dans l'Histoire, pas sur la Planète<br />© WWF FranceLe Sommet sur le climat du Secrétaire général des Nations Unies qui s’ouvrira à New York mardi 23 septembre devrait réunir plus d’une centaine de Chefs d’Etat et de gouvernements, ainsi que des milliers d’acteurs de la société civile.

Il s’agit d’une étape décisive vers la COP21 – Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, qui se tiendra à Paris en décembre 2015. En toile de fond de cette rencontre : la plus importante mobilisation de la société civile jamais organisée autour des questions climatiques.

Pour le WWF, ce rendez-vous est capital
et il ne peut se clore sans que des engagements clairs et ambitieux aient été pris par les différents Chefs d’Etat. Le WWF exhorte les participants à ce Sommet à acter de réels engagements immédiats afin d’augmenter l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, ainsi que leur financement, et réduire les énergies fossiles et leurs investissements.


Faire pression sur le sommet climatique de l’ONU

« L’échec des négociations de Copenhague est maintenant derrière nous » selon Samantha Smith, Directrice de la Global Climate & Energy Initiative du WWF International. « Le 23 septembre, c’est une rencontre au Sommet qui va se jouer et où il est impératif que des messages politiques forts soient formulés et que les gouvernements s’engagent à atteindre leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Société civile et responsables économiques vont unir leurs efforts et parler d’une même voix afin d’adresser un message clair : les Etats doivent « marcher » avec eux dans cet élan global dans la lutte contre les dérèglements climatiques ».

Une étape capitale avant Lima en novembre … et Paris, en 2015

Ce Sommet de New York est un tremplin vers la COP20 qui se tiendra en novembre prochain à Lima, au Pérou mais plus encore, il est l’occasion d’obtenir dès maintenant les garanties qu’un accord global majeur sera obtenu à Paris, au Bourget, fin 2015, dans le cadre de la COP21, l’évènement le plus important des négociations climatiques internationales depuis le premier Sommet de la terre de Rio en 1992.

Dès mardi à New York, des engagements devront être pris en matière de réduction de la déforestation, de réduction des émissions de CO2 issues de l’industrie et trouver les voies de financement qui permettent d’aider les pays les plus impactés par les conséquences néfastes du changement climatique.

« Pour tout changer, nous avons besoin de tout le monde »

Pendant le Sommet, un mouvement citoyen d’ampleur majeure se déroulera dans la ville, dans le cadre de la Marche mondiale pour le climat qui aura lieu simultanément à New York, Londres, Berlin, Rio, New Delhi, Melbourne, Vancouver et à Paris. Le WWF France rejoindra les rangs de « Paris Marche pour le Climat » organisé par le mouvement citoyen mondial Avaaz, ce dimanche, le 21 septembre 2014, à 14h à la Place de la République et qui mènera les participants au parvis de l’Hôtel de Ville, où un concert du chanteur Patrice sera donné. Le WWF sera également présent à la Climate March de New York.

La mobilisation du WWF est également digitale

Dans le cadre de la mobilisation autour du Climat, le WWF France lance une campagne de mobilisation digitale à partir du site earthhour.fr, avec pour but d’appeler les dirigeants à prendre des engagements forts en faveur du climat et de mobiliser à travers une Marche Climat Digitale parallèle à la manifestation physique.

Ainsi, il est possible d’interpeller via Twitter les décideurs sur le site Earth Hour, comme François Hollande, Ségolène Royal ou Jean-Paul Juncker.

Il est également possible de télécharger un kit de mobilisation comprenant une série de messages pour le Climat. Il suffit ensuite de se prendre en photo avec le message de son choix parmi ceux proposés dans le kit et de poster son cliché sur ses réseaux sociaux avec le hashtag #MarcheClimat.


Cette mobilisation digitale permet ainsi à tous de prendre part à la marche mondiale pour le Climat d’où qu’il soit, et pas seulement lors de la marche physique du 21 septembre.

Les photos de la Marche Climat à Paris et des autres mobilisations partout dans le monde seront disponibles dans sur Flickr à partir de dimanche.

Pour plus d’infos sur la marche physique :
http://www.wwf.fr/marcheclimat

Pour plus d’infos sur la marche digitale :
earthhour.fr

#MarcheClimat
                  
#Climate2014