La Grande Barrière de corail, un futur dépotoir ?

La lumière du soleil illuminant les coraux de la Grande Barrière de Corail<br />© Troy MayneThe Great Barrier Reef Under Threat, rapport commandé par le WWF, indique que l’industrialisation sauvage le long de la Grande Barrière de corail pourrait gravement endommager cet écosystème, qui compte parmi les plus importants de notre planète. Le rapport met ainsi en évidence que les déchets générés par le développement portuaire dans le périmètre du récif, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, auront des « effets dévastateurs ».
 
Afin d’empêcher que de nouvelles pressions inacceptables s’exercent sur cet écosystème déjà très vulnérable, le WWF demande au gouvernement australien d’interdire tout dépôt de boues de dragage sur le site de la Grande Barrière de corail, classé au patrimoine de l’humanité.
 
«La Grande Barrière de corail est un des habitats naturels océaniques les plus riches : il abrite de nombreuses espèces protégées, et représente un atout économique pour l’Australie et un trésor naturel pour le monde entier. Faire du récif un dépotoir n’a aucun sens, non seulement du point de vue environnemental, mais aussi du point de vue économique puisqu’il s’agit ici de construire des ports inutiles.» a déclaré le Directeur général du WWF International, Marco Lambertini.
 
La croissance portuaire exige le dragage d’environ 51 millions de mètres cube de fond océanique, soit assez de sable pour remplir 49 fois l’Empire State Building. Une grande partie pourrait finir dans les eaux protégées de la Grande Barrière de corail – inscrite au patrimoine de l’humanité – où elle risque de former des bancs de sédiments qui pourront dériver sur près de 80 km et causer de lourds dégâts. Le dragage ainsi que les boues qu’il génère peuvent étouffer les coraux et compromettre la survie d’espèces menacées comme les tortues marines.
 
L’Australie souhaite doubler la capacité d’exportation de charbon de l’Etat du Queensland, alors même que les ports existants sont inutilisés près d’un tiers du temps, comme l’a confirmé le cabinet de conseil Dalberg Global Development Advisors. Les projets actuels tablent sur une capacité d’exportation qui devrait atteindre les 637 millions de tonnes annuelles de charbon pour le Queensland, tandis que les prévisions à court terme envisagent, elles, des quantités moindres pour la totalité de l’Australie.
 
Le même rapport mentionne que la structure même de l’industrie mondiale du charbon semble être sur le déclin alors que les énergies renouvelables gagnent du terrain. «Face à ce constat, il est peu probable que l’on ait besoin de la totalité des ports charbonniers qu’on envisage de construire. Le récif, lui, aura par contre subi de lourds dégâts. »
 
« Afin de protéger le récif et les 69 000 emplois qu’il génère, le gouvernement australien doit légiférer et interdire le dépôt des boues de dragage sur la totalité du site de la Grande Barrière de corail, classé au patrimoine mondial » explique Dermot O’Gorman, le directeur du WWF Australie. «Il faudra également limiter le dragage au maximum et faire des efforts plus importants pour améliorer la qualité de l’eau. »
 
Si l’on ne prend pas rapidement les mesures qui s’imposent pour enrayer le déclin du récif, l’UNESCO risque de le considérer comme « en péril ». L’avancée de la croissance portuaire et la santé globale de la Grande Barrière de corail pourraient susciter la polémique en juin, à l’occasion de la réunion du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra en Allemagne, à Bonn.
 
Selon le rapport du WWF, l’impact environnemental des ports charbonniers dans la zone du récif a poussé nombre de banques importantes à se retirer de leur financement. Le WWF appelle les entreprises à ne pas investir ni à participer à des projets susceptibles de menacer la Grande Barrière de corail ou tout autre site classé au patrimoine mondial.
 
« Comme nous l’avons constaté avec la Grande Barrière de corail, les habitats naturels océaniques en bonne santé peuvent être les moteurs d’une croissance économique raisonnée qui génère des emplois et apporte plus de bien-être, » a déclaré Marco Lambertini. « La gestion responsable des océans est essentielle au maintien du rôle crucial que les écosystèmes marins jouent en matière d’alimentation et d’emploi pour des millions de personnes, et devrait tenir une place de choix dans tout projet de développement durable.

Les négociations sur le climat des Nations unies devront sortir des sentiers battus

Les négociations sur le climat des Nations unies devront sortir des sentiers battus<br />© WWFLes prochains pourparlers sur le climat, qui auront lieu à Genève, en Suisse, entre le 8 et le 13 février, vont exiger des négociateurs qu’ils adoptent une approche non conventionnelle s’ils veulent esquisser l’ébauche d’un nouvel accord mondial sur le climat.
 
Les négociations de Genève seront les premières rencontres officielles depuis la conférence de Lima, au Pérou, en fin d’année dernière. Ce sont également les seules programmées avant le mois de mai, échéance avant laquelle le projet d’accord doit être finalisé afin d’être discuté lors la dernière série de négociations à Paris en décembre 2015.
 
« De nombreux problèmes qui auraient pu être résolus à la conférence de Lima ont été repoussés aux négociations de cette année. Cette manière de repousser l’échéance fait peser un lourd fardeau sur les épaules des négociateurs. Pour parvenir à un accord ambitieux sur le climat, les négociateurs doivent changer d’approche et s’inscrire dans la dynamique qui a précédé Lima au cours de laquelle des gens des quatre coins du monde se sont mobilisés en faveur du climat et des pays ont volontairement adopté de nouveaux engagements climatiques. » déclare Samantha Smith, directrice de l’Initiative mondiale Climat et Énergie au WWF.
 
À Genève, les négociateurs devront aborder trois points cruciaux pour empêcher que le réchauffement climatique n’atteigne un niveau dangereux :

  1. l’accord mondial sur le climat, attendu depuis longtemps, qui comportera des engagements équitables établis sur des bases scientifiques et entrera en vigueur en 2020 ;
  2. des efforts urgents de coopération entre les nations pour renforcer les énergies renouvelables et réduire la pollution climatique avant que l’accord de 2020 n’entre en vigueur ;
  3. l’établissement d’une relation de confiance entre les gouvernements qui participent au processus de négociation.

« Les scientifiques nous disent que si nous voulons éviter de faire face à un changement climatique incontrôlable, nos émissions de gaz à effet de serre doivent atteindre leur maximum puis décliner au plus vite d’ici la fin de la décennie. Face à ce constat, aucun d’entre nous, pas même les négociateurs, ne peut se permettre de continuer à agir comme si de rien n’était. » annonce Samantha Smith.
 
Aux quatre coins du globe, des travaux de recherche prouvent que le changement climatique est bien réel, que ce sont les activités humaines qui en sont la cause, et que ses conséquences dévastatrices font souffrir les écosystèmes et affectent l’existence de millions de personnes partout dans le monde. Après 20 ans de négociations et une croissance continue des émissions, il est temps d’agir

Journée mondiale des zones humides : le WWF France soutient le travail mené en Camargue

Journée Mondiale des Zones Humides<br />© naturepl.com / Pete Oxford / WWFA l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, le WWF France rappelle le rôle majeur des étangs, lagunes, prairies inondables, forêts riveraines et autres tourbières en termes de biodiversité et de lutte contre le changement climatique.

Les zones humides comptent parmi les milieux naturels les plus riches et assurent une grande part de l’alimentation mondiale par la pêche, l’élevage, la chasse et l’agriculture. L’abondance des formes de vie y est étonnante : plantes, insectes, crustacés, mollusques, amphibiens, reptiles, poissons, oiseaux, mammifères s’y alimentent et s’y reproduisent en nombre.

Lorsqu’elles sont situées près du littoral, les zones humides participent également à l’atténuation des risques liés au changement climatique en diminuant les menaces liées à l’augmentation du niveau de la mer annoncée par les scientifiques. L’ensemble des zones humides d’un bassin agit comme une éponge, absorbant les écoulements via les forêts riveraines et plaines alluviales et en restituant les eaux en période de sécheresse.

En France, le WWF France soutient le travail ambitieux mené dans l’une des zones les plus exposées : la Camargue.

Avec le soutien du WWF France, le Parc Naturel Régional de Camargue, la Tour du Valat et à la Société Nationale de Protection de la Nature (gestionnaire de la réserve naturelle de Camargue) mettent en œuvre une gestion adaptative des terrains acquis par le Conservatoire du Littoral en Camargue en prenant en compte la réactivité du milieu naturel dans un contexte de changement climatique.

Par sa position géographique et son changement récent de vocation, le site des étangs et marais des salins de Camargue pourrait permettre de rétablir un fonctionnement hydrologique plus naturel et d’expérimenter une gestion adaptative à l’élévation du niveau de la mer.

Dans le cadre de la Journée mondiale des zones humides, et afin de faire découvrir la Camargue au grand public, ces acteurs de terrain organisent des visites nature, chantiers, sorties scolaires.
 

Paris, Nantes et Besançon : grandes finalistes de la compétition Earth Hour City Challenge

Vainqueur de l'année dernière mondiale: La ville du Cap en Afrique du Sud. Reconnu pour la promotion du développement sobre en carbone et l'atténuation du changement climatique tout en abordant d'autres priorités de développement.<br />© © City of Cape TownParis, Nantes et Besançon arrivent grandes finalistes de la compétition du WWF Earth Hour City Challenge. Sélectionnées parmi 163 villes issues de 17 pays dans le monde, ces trois villes françaises continuent donc la course dans l’espoir de se voir remettre le trophée de « la capitale française de Earth Hour ». L’évènement phare du WWF, Earth Hour 2015 (« Une heure pour la planète ») se tiendra le 28 mars 2015 dans des milliers de villes. L’ambition des actions et des engagements pris par les villes finalistes en matière de lutte contre le bouleversement climatique doit maintenant être évaluée par un jury international d’experts.

Alors que les pays doivent encore parvenir d’ici à la fin de l’année à un nouvel accord climatique à la conférence de l’ONU Paris Climat 2015, certaines villes sont déjà engagées dans l’action et avancent concrètement sur le terrain dans la réalisation d’un avenir plus durable pour leurs habitants. Ces acteurs locaux œuvrent à réinventer les villes, au carrefour d’une série de secteurs et de problématiques.

Bâtiment, transports, énergie ou gestion des déchets : des solutions innovantes et de nouvelles logiques sont maintenant intégrées aux quartiers, aux infrastructures et aux lieux de vie en ville.

« Avec plus d’un habitant sur deux qui vit en ville aujourd’hui, l’action des acteurs locaux pour faire face aux bouleversements climatiques a un impact considérable sur l’empreinte écologique mondiale. Les citoyens des villes peuvent ainsi faire bouger les lignes et réinventer de nouveaux mode de vie : moins consommateur de ressources, avec un environnement plus sain de vie » rappelle Philippe Germa, Directeur général du WWF France. En ce sens, le WWF appelle les citoyens à réagir et à voter pour leur ville « coup de cœur » sur la plateforme en ligne We Love Cities. Un coup cœur que devront aller décrocher les trois villes françaises finalistes auprès des citoyens du monde qui peuvent d’ores-et-déjà voter et dire pourquoi ils aiment leur ville. Les données seront collectées, puis transmises à chaque collectivité à la fin de la campagne.

Célia Blauel, adjointe à la Mairie de Paris chargée de l’environnement, du développement durable, de l’eau et du Plan climat énergie territorial s’est réjouie de cette première sélection : «Cette première étape témoigne de l’engagement de la capitale dans sa lutte contre le dérèglement climatique. Au travers la mise en œuvre de son Plan climat énergie territorial, Paris agit concrètement en réduisant ses émissions de gaz à effets de serre ainsi que ses consommations d’énergies tout en améliorant la qualité de vie des parisiennes et parisiens. C’est également un signal fort l’année de la conférence internationale sur le climat durant laquelle les villes pourront montrer qu’elles portent dès aujourd’hui de nombreuses solutions en matière de transition écologique. »

Pour Johanna Rolland, maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole, « notre participation à l’Earth Hour City Challenge s’inscrit dans le cadre de notre action constante, depuis plusieurs années, en faveur d’une transition énergétique qui profite à tous. Lorsque Nantes a été désignée Capitale Verte européenne en 2013, nos engagements en faveur du climat et notre travail en faveur d’une évaluation objective et quantifiée des résultats obtenus avaient déjà été salués. J’ai défini depuis de nouvelles ambitions notamment avec la réduction de 30% d’ici 2020 de nos émissions par habitant, et 50% à horizon 2030, au-delà des objectifs nationaux & européens, ou encore l’alimentation de 50% des logements sociaux par des énergies renouvelables, dès 2020. Notre participation à ce challenge est l’occasion de poursuivre la mobilisation de tous avant la COP21« .

De son côté, Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon, rappelle que « depuis plus de 30 ans, des modes de gestion respectueux de l’environnement sont mis en œuvre à Besançon pour préserver la diversité biologique et les ressources naturelles. Certification du bois communal, mise en œuvre de techniques alternatives, recommandations et sensibilisations des citoyens sont autant d’actions que nous menons au quotidien et qui font la force de notre candidature à Earth Hour City Challenge ».

«Les villes ont une responsabilité majeure dans les bouleversements climatiques en cours. Avec la mobilisation des citoyens en villes, des entreprises et des institutions responsables, aidons à ce qu’elles puissent maintenant changer la donne. L’engagement des villes les plus ambitieuses est une bonne source d’inspiration» conclut Pierre Cannet, Responsable du Programme Climat, Energie et Infrastructures durables du WWF France.  
 
Twitter : #WeLoveCities

Année noire pour les rhinocéros d'Afrique du Sud : 1215 rhinos tués en 2014

 <br />© WWF France1215, c’est le nombre record de rhinocéros braconnés en Afrique du Sud en 2014, en dépit des efforts entrepris jusqu’à présent dans la lutte contre le braconnage. Ce chiffre record met une fois de plus en évidence le besoin urgent pour la communauté internationale de mener une action conjointe à quelques semaines seulement de la conférence inter-gouvernementale sur le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages menacées qui se tiendra au Botswana en mars prochain.

Les chiffres rendus publics aujourd’hui par le gouvernement sud-africain permettent de mesurer l’ampleur du phénomène : en moyenne, plus de 100 rhinocéros ont été tués illégalement chaque mois au cours de l’année 2014, ce qui représente une augmentation de 21% par rapport aux 1004 animaux victimes du braconnage en 2013.

« Quand le braconnage se développe à un tel rythme, c’est la preuve qu’il relève du crime organisé. Sur le terrain, les éco-gardes courageux font le maximum pour protéger les rhinocéros mais cela reste insuffisant car seule une action globale concertée peut mettre un frein à ce commerce illégal. Il faut notamment que l’Afrique du Sud prenne des mesures supplémentaires pour stopper ces trafics et que le Vietnam mette un terme à la vente illégale de produits issus de corne de rhinocéros sur son territoire » a expliqué Elisabeth McLellan, Responsable au WWF, de l’Initiative de lutte contre la criminalité sur les espèces sauvages.

Le Parc national Kruger, qui concentre la grande majorité de la population de rhinocéros du pays, constitue le terrain de chasse privilégié des braconniers: 827 rhinocéros y ont été tués en 2014, soit quasiment les 2/3 des 1215 animaux braconnés en 2014. On recense actuellement environ 20000 rhinocéros en Afrique du Sud, soit plus de 80% de la population mondiale.

Selon le Dr Jo Shaw, Responsable du Programme Rhinocéros du WWF Afrique du Sud, « une prise de conscience en matière de lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages est en marche, mais ces chiffres prouvent qu’il reste encore beaucoup à faire et qu’il y a urgence à agir. En 2015, nous devons continuer à nous concerter pour travailler ensemble sur des interventions stratégiques qui aient encore plus d’impact sur la sauvegarde de nos rhinocéros, et qui soient porteuses de résultats ».

Selon les chiffres rendus publics aujourd’hui par le gouvernement sud-africain, 386 arrestations liées au trafic de rhinocéros ont eu lieu en 2014  grâce au dévouement et à l’engagement des éco-gardes. Mais le seul renforcement de l’application de la loi ne suffit pas à mettre un terme au massacre.

« Nous avons tous les yeux rivés sur la prochaine conférence sur le commerce illégal d’espèces sauvages qui aura lieu au Botswana en mars. Les gouvernements du monde entier s’y réuniront avec comme objectif la mise en place d’une feuille de route claire, qui désigne les prochaines étapes de la lutte contre le braconnage, et qui permette de protéger les rhinocéros – et les autres espèces victimes du braconnage – du crime organisé », a déclaré Elisabeth McLellan, Responsable au WWF, de l’Initiative de lutte contre la criminalité sur les espèces sauvages.

Mise en garde du WWF France contre la certification d'une pêcherie au chalut en eaux profondes

Chalut de pêche en eau profonde<br />© © Mike R. Jackson / WWF-CanonLe MSC vient d’annoncer l’entrée en évaluation de l’armement Scapêche pour la certification de 3 espèces d’eaux profondes : la lingue bleue, le sabre noir et le grenadier de roche.

Le WWF France s’inquiète de l’éventuelle certification d’une pêcherie française dont les techniques de pêche massacrent la biodiversité marine. L’an dernier, les propriétaires de cette pêcherie, sous la pression de leurs actionnaires, avaient accepté l’interdiction du chalutage au-delà de 800m puis 600m de profondeur afin de préserver des écosystèmes extrêmement fragiles qui abritent des espèces dont les cycles de vie sont très lents.

Philippe Germa, Directeur général du WWF France, tient à rappeler que « jusqu’à présent nous avons soutenu et promu le label MSC auprès de nos interlocuteurs. Nous serions toutefois amenés à reconsidérer notre positionnement vis-à-vis du label MSC s’il était attribué à un opérateur pratiquant le chalutage profond dans les eaux européennes. »

Le WWF France défendra cette position dans le processus d’évaluation dont il tient à être partie prenante.

#MSC
#PêcheProfonde

Bouygues Construction et le WWF France signent un partenariat sur la ville durable

Lyon Confluence<br />© Lyon ConfluenceLe WWF France et Bouygues Construction ont conclu un partenariat pour trois ans dans le cadre de l’initiative « Réinventer les villes » du WWF, qui vise à fédérer des entreprises et des collectivités autour de modes de vie urbains plus durables.

Les villes sont parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre. D’ici 2050, elles accueilleront plus de 6 milliards d’urbains, doublant leur population actuelle, estimée aujourd’hui à 3 milliards d’habitants.

Face à cet enjeu mondial, la ville va devoir se réinventer pour diminuer les consommations d’énergie et d’eau, mettre en place une économie circulaire, mieux gérer les transports, construire des bâtiments de plus en plus connectés, intégrer la nature en ville pour une meilleure qualité de vie des citadins.

Ce partenariat va permettre de mener une réflexion prospective et internationale sur ces questions essentielles pour notre avenir commun, en associant une grande entreprise française aux travaux des  plateformes suédoises et chinoises du WWF qui travaillent sur ces thèmes.

A l’instar des liens déjà noués entre le WWF France et le quartier Lyon Confluence, le partenariat avec Bouygues Construction a pour objectif de développer des démonstrateurs de quartiers durables en France et de diffuser dans le monde une vision des villes durables.

Ce partenariat s’inscrit dans l’agenda des solutions positives de la Conférence sur le Climat de Paris 2015 que soutient le WWF en France et il est destiné à mutualiser les efforts et les recherches du WWF et de Bouygues Construction autour de nouveaux modes de vie urbains qui allient la sobriété énergétique, la mutualisation des services, la bonne gestion des services environnementaux tels que l’eau et les déchets, l’économie locale et circulaire, les nouvelles technologies durables et responsables, l’intégration et la valorisation de la nature en ville, la lutte contre l’étalement urbain, le bien-être des habitants, etc.

Par ailleurs, Bouygues Construction renouvelle son adhésion au Réseau Forêt et Commerce du WWF, dont l’objectif est d’éliminer l’exploitation et le commerce de bois illégal et d’améliorer la gestion des forêts. En facilitant les liaisons commerciales entre les sociétés engagées dans une gestion forestière responsable, le réseau Forêt et Commerce crée des conditions de marché propices à la conservation des forêts menacées dans le monde tout en fournissant des bénéfices économiques et des prestations sociales aux populations qui en dépendent.
 
 

A propos de Lyon Confluence

Lyon Confluence est le premier quartier durable WWF en France.
Le Grand Lyon a signé en 2010 une convention avec le WWF pour mettre en œuvre le programme «vivre  sur  une seule planète» à l’échelle  de  Lyon  Confluence.  Le projet  urbain s’est engagé à respecter les principes de ce programme qui a été décliné localement. L’un des plus ambitieux vise à atteindre l’objectif zéro carbone : pas d’émission de gaz à effet de serre supplémentaires entre la  situation du quartier avant les aménagements et la fin de la construction du quartier.
 

A propos de Bouygues Construction

Acteur global de la construction et des services, Bouygues Construction conçoit, réalise et exploite des ouvrages qui améliorent au quotidien le cadre de vie et de travail : bâtiments publics et privés, infrastructures de transport, réseaux d’énergie et de communication. Leaders de la construction durable, le Groupe et ses 52 200 collaborateurs s’engagent ainsi sur le long terme auprès de leurs clients pour les aider à bâtir une vie meilleure.
En 2013, Bouygues Construction a réalisé un chiffre d’affaires de 11,1 milliards d’euros. Avec sa démarche LinkCity, Bouygues Construction réunit ses compétences d’acteur global de la construction et des services pour accompagner les collectivités dans leurs projets de quartiers durables.

A propos de WWF France

Le WWF est l’une des toutes premières organisations indépendantes de protection de l’environnement dans le monde. Avec un réseau actif dans plus de 100 pays et fort du soutien de 5 millions de membres, le WWF œuvre pour mettre un frein à la dégradation de l’environnement naturel de la planète et construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature, en conservant la diversité biologique mondiale, en assurant une utilisation soutenable des ressources naturelles renouvelables et en faisant la promotion de la réduction de la pollution et du gaspillage.
Depuis 1973, le WWF France agit au quotidien afin d’offrir aux générations futures une planète vivante. Avec ses bénévoles et le soutien de ses 190 000 donateurs, le WWF France mène des actions concrètes pour sauvegarder les milieux naturels et leurs espèces, assurer la promotion de modes de vie durables, former les décideurs, accompagner les entreprises dans la réduction de leur empreinte écologique et éduquer les jeunes publics. Mais pour que le changement soit acceptable il ne peut passer que par le respect de chacune et chacun. C’est la raison pour laquelle la philosophie du WWF est fondée sur le dialogue et l’action.
 

Le WWF France pleure Tignous, un ami des Pandas

Pandas dans la brume<br />© Tignous / 2010, GlénatIsabelle Autissier, Présidente du WWF France, Philippe Germa, son Directeur général mais aussi Daniel Richard, ancien Président et membre du conseil d’administration, Serge Orru, ancien Directeur général ainsi que les équipes présentent leurs condoléances à la famille du dessinateur Tignous ainsi qu’aux victimes de l’attentat qui a frappé le journal Charlie Hebdo.

Collaborateur régulier de Charlie Hebdo, Tignous était aussi un ami de la planète et des Pandas qui avait réalisé pour le WWF la bande dessinée Pandas dans la brume : Dans les forêts de bambous, Drugstore, 2010.
 

Aquaculture durable : plus de cent exploitations certifiées

Tambak, Province de Lampung, Indonésie<br />© Tantyo Bangun / WWF-CanonEn à peine plus de deux ans, l’Aquaculture Stewardship Council (ASC) a intégré plus d’une centaine d’exploitations dans son programme de certification. Sur la seule année passée, leur nombre a doublé.

En août 2012, les élevages de tilapia de l’entreprise Regal Springs en Indonésie de Toba et Kedung Ombo ont été les tous premiers au monde à recevoir le label ASC. À l’époque, l’ASC n’avait déterminé les critères de certification que pour le tilapia et le panga. En 2013, les critères pour les bivalves, l’abalone, le saumon et la truite ont été mis en place, suivies par ceux concernant la crevette en 2014.

À la fin de l’année 2013, on dénombrait 57 élevages aquacoles labellisés ASC. Le programme a connu une croissance de 103 %, et compte désormais 116 exploitations au total.

Le nombre de produits de la mer labellisés ASC est en hausse, ce qui permet aux consommateurs de plus de 40 pays de faire leur choix parmi une sélection de près de 1 500 d’entre eux. Rien que l’année dernière, les produits certifiés par l’ASC – au nombre de 602 fin novembre 2013 – ont connu une augmentation de 148 %.

L’engagement croissant des exploitations aquacoles a été suivi par l’implication significative des acheteurs de produits de la mer les plus influents: les organisateurs d’événements d’ampleur mondiale, comme ceux des jeux olympiques de Rio en 2016, se sont engagés à acheter des produits de la mer auprès d’élevages labellisés. La grande distribution et le secteur des produits de la mer se sont déjà engagés sur le sujet notamment aux Pays-Bas où la grande distribution a pris la décision de se fournir exclusivement auprès d’exploitations certifiées ASC, et 15 entreprises européennes ont suivi leur exemple.

Un engagement croissant pour une exploitation durable

Depuis la mise en œuvre de la certification de l’ASC, l’industrie vietnamienne du panga a collaboré avec différentes organisations ainsi qu’avec les principaux importateurs européens dans le but de réduire son impact sur l’environnement et sur les communautés locales, et ce afin d’obtenir la certification ASC. En deux ans, environ 20 % de cette filière est parvenue à l’obtenir.  

Il y a de cela tout juste un an, près de 70 % de l’industrie salmonicole s’est engagée à améliorer en profondeur ses pratiques pour limiter ses impacts écologiques et sociaux.  Regroupés sous le nom de Global Salmon Initiative (GSI), ces acteurs visent l’obtention du label ASC d’ici à 2020. Le GSI compte maintenant parmi ses membres 18 exploitations piscicoles certifiées ASC.

Cette année, la Belize Shrimp Growers Association (association des exploitations de crevettes du Belize) a préparé ses élevages membres à l’évaluation en vue de la certification ASC. Elle représente 89 % des élevages de crevettes du Bélize et plus de 95 % de sa production totale de crevettes d’élevage. Les audits devraient se tenir dans les semaines à venir.

Au cours de cette courte période, grâce à l’engagement des fermes aquacoles dans le processus de certification ASC, des progrès réels au sein des élevages ont pu être constatés. Comme par exemple, au sein des élevages de panga de l’entreprise Thuan An : création d’un système de gestion des déchets avec compost et recyclage agricole, renforcement des berges des bassins pour empêcher les échappements d’individus, diminution de la mortalité …

Ou encore avec l’entreprise Trapia Malaysia, qui a travaillé en collaboration avec toute la chaine d’approvisionnement concernant la traçabilité des aliments issus de la pêche dont l’origine n’était pas traçable ou contrôlée.

Enfin, le producteur de saumon Tassal a mis en place des améliorations significatives dans ses exploitations : limitation de la dépendance vis-à-vis des farines et huiles de poissons, prise en compte du bien-être animal, transparence sur l’utilisation d’antibiotiques, les échappements d’individus…  

Satisfaire une demande croissante de produits aquacoles durables

Aujourd’hui, plus de la moitié des poissons consommés dans le monde sont issus de l’élevage, et ce pourcentage est voué à croitre avec la population et la pression de la pêche sur les populations de poissons sauvages.  

« Selon le dernier rapport de la FAO, la production aquacole devrait continuer à augmenter de plus de 4 % par an jusqu’en 2022. Cette croissance rapide risque de générer des problèmes : plus l’élevage industriel croit, et plus son impact potentiel sur l’environnement et les communautés locales est grand. Il est temps de faire face à ce problème » déclare Chris Ninnes, le président de l’ASC.

« L’aquaculture nous permet de satisfaire la demande croissante en produits de la mer ; par le biais de certifications comme celles de l’ASC, nous cherchons à aider les exploitations aquacoles à le faire de manière responsable. C’est formidable de voir des pans entiers de cette industrie renoncer à la compétition et décider de collaborer pour améliorer les choses et rendre l’aquaculture plus durable.

J’aimerais remercier les exploitations, les entreprises et les organisations qui ont contribué à la croissance incroyable de l’ASC ces dernières années. C’est uniquement grâce à la collaboration et à la mobilisation de nos partenaires et de nos collaborateurs que nous parviendrons à réduire l’impact social et écologique d’une industrie qui sera à l’avenir essentielle à la sécurité alimentaire et à l’emploi partout dans le monde. »

Échec des négociations des Nations Unies sur le climat en dépit d'une année aux températures record

 COP20 in Lima, Peru courtesy GCEI<br />©  COP20 in Lima, Peru courtesy GCEIÀ l’issue des négociations des Nations Unies sur le climat à Lima, au Pérou, Samantha Smith, directrice de l’Initiative globale énergie climat du WWF, s’est faite son porte-parole, pour délivrer la déclaration suivante : « C’est dans le contexte de conditions météorologiques extrêmes aux Philippines et au cours de l’année potentiellement la plus chaude jamais enregistrée que les gouvernements qui ont pris part aux négociations des Nations Unies sur le climat à Lima se sont entendus sur un projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre inabouti.« 

Ces gouvernements ne sont pas parvenus à s’accorder sur des projets spécifiques et pourtant essentiels à la réduction des émissions avant 2020. Ces projets auraient pourtant été précurseurs de la fin de l’ère des énergies fossiles et auraient accéléré la mutation vers les énergies renouvelables et une meilleure efficacité énergétique.

Les faits scientifiques sont clairs : sans action avant 2020, les conséquences les plus lourdes du changement climatique deviendront quasi inévitables. L’opportunisme des politiques a pourtant eu le dessus sur la science qui nous indique combien il est urgent d’agir. Plutôt que de nous inspirer, les politiques nous annoncent un projet sans intérêt qui n’est pas vraiment pertinent scientifiquement parlant.

Chez les négociateurs, nulle trace de l’optimisme politique qui les animait pourtant au début des négociations, et ce en dépit de l’engagement de la Chine et des États-Unis à réduire leurs émissions et de l’investissement initial de 10 milliards de dollars dans le financement de la lutte contre le changement climatique, issu de nombreux pays, petits ou grands.

Les gouvernements des pays développés ne sont même pas parvenus à expliquer comment ils arriveront à payer les 100 milliards de dollars annuels promis depuis longtemps pour le financement de la lutte contre le changement climatique d’ici à 2020. Dans un geste de mépris apparent de la cause des pays les plus vulnérables, ils ont complètement vidé de sa substance le concept de «  pertes et dommages ».

S’ils comptent sincèrement empêcher une catastrophe climatique, les gouvernements doivent agir immédiatement et identifier des actions spécifiques à mener pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et trouver des financements d’ici à 2020. Ils en auront l’occasion rêvée lorsque les pays les plus puissants se réuniront pour les sommets du G7 et des Nations Unies, tous deux prévus en juin 2015. Cela leur laisse six mois pour mettre en avant leurs réductions des émissions des gaz à effet de serre les plus ambitieuses, financer leurs engagements pour 2020 et au-delà, et les accompagner de toutes les informations nécessaires pour indiquer comment ils parviendront à les tenir.

L’incertitude plane encore sur l’issue de Paris Climat 2015, mais les gouvernements peuvent lever ce doute. Il leur faudra cependant redoubler d’efforts pour coordonner leurs actions dans l’année qui vient et en tirer un accord adapté et efficace basé non sur la politique, mais sur les faits scientifiques.

En marge des négociations et contrastant de manière saisissante avec elles, nous avons constaté des évolutions positives. Les pays d’Amérique latine ont montré qu’il est possible d’agir de manière décisive en faveur du climat : ils ont annoncé l’accélération du développement des énergies renouvelables, ont encore réduit leurs émissions en lien avec les forêts, ont investi leurs propres ressources et sollicité l’aide d’autres pays pour contribuer à la capitalisation du Fonds vert pour le climat.

Une fois les négociations de Lima terminées, le WWF poursuivra son travail avec d’autres partenaires de la société civile, des autorités locales et nationales, des entreprises et d’autres acteurs impliqués ou non dans ce processus afin de poursuivre sa lutte urgente contre le changement climatique.