Biodiversité en haute-mer : l'ONU progresse vers un traité

L’ONU a fait un nouveau pas vers un traité qui protégerait pour la première fois la biodiversité dans la profondeur des océans, avec l’adoption vendredi d’une résolution par son Assemblée générale.

Celle-ci a confirmé la décision d’élaborer « un instrument juridiquement contraignant sur la conservation et l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale ».

Elle a créé un « comité préparatoire » qui se réunira à deux reprises en 2016, en mars-avril et août-septembre. D’autres réunions se tiendront en 2017 et, sur la base de ces travaux préparatoires, l’Assemblée devra prendre en 2018 une décision sur la convocation d’une conférence intergouvernementale chargée de négocier le traité.

Il serait le premier du genre et permettrait de préserver les vastes zones qui s’étendent au-delà des eaux territoriales (200 milles nautiques).

Ces zones et les fonds marins qu’elles recouvrent, soit 64% des océans, sont menacés par la pollution, la surpêche et le réchauffement climatique. Le traité permettrait notamment d’y créer des zones marines protégées.

Il serait négocié dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.

Des conventions internationales réglementent déjà certaines activités comme la pêche ou certaines zones précises, mais il n’existe pas pour l’instant de texte couvrant l’ensemble des dangers qui menacent les fonds marins.

Cette initiative, dont l’ONU discute depuis dix ans, avait été relancée en janvier, à l’issue d’une réunion à New York entre experts des 193 pays membres.

La Coalition pour la haute mer a qualifié la résolution de l’Assemblée « d’étape majeure dans les efforts pour protéger la haute mer ». « Ce processus ne fait que commencer mais l’engagement pris par les dirigeants mondiaux ne doit pas être sous-estimé », a affirmé Elizabeth Wilson, responsable du secteur aux Pew Charitable Trusts.

Pour Sofia Tseniklmi, de Greenpeace, « il est urgent de créer un réseau de réserves naturelles marines si on veut redonner vie aux océans ».

La Coalition regroupe 27 ONG, dont Greenpeace et le WWF, ainsi que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Source : http://www.marine-oceans.com