Le cheval d’Angoulême, «dernière œuvre figurative du Paléolithique»

Un galet de grès a été trouvé lors de fouilles préventives, orné de dessins d’herbivores dont un magnifique cheval avec pelage et perspective. Agé de 12 000 ans, il est récent et témoigne de la transition entre art figuratif et premiers motifs géométriques.

Pour un cheval, c’est un beau cheval. «La croupe et l’ensellure suivent les courbes du bord naturel de la pierre. De très fines incisions suggèrent peut-être le pelage. Pattes et sabots sont très réalistes, avec jarret, genou, boulet et peut-être fanon de l’ergot pour un des antérieurs. Les jambes du second plan sont avancées dans la position de l’amble et détachées du corps de l’animal pour figurer la perspective.» Ce dessin d’un réalisme saisissant a été gravé dans la pierre par un artiste à la main assurée, c’est certain.

Mais ce qui le rend tout à fait exceptionnel est son âge : il n’a ni 30 000 ans comme les dessins de la grotte de Chauvet, ni 20 000 ans (on arrondit) comme les œuvres de Lascaux, puisqu’il fut gravé dans la pierre il y a 12 000 ans (la date reste à confirmer). Donc à une époque bien plus récente, où, croyait-on jusqu’à aujourd’hui, on ne jurait plus que par l’art abstrait et les motifs géométriques. Ce cheval est «la dernière œuvre figurative du Paléolithique», «juste avant l’apparition de nouveaux codes graphiques imposés par une nouvelle culture», résume l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), à qui on doit cette découverte. Accompagné de quatre autres herbivores, le cheval est d’ailleurs accompagné d’un «décor de motifs géométriques» sous la forme d’incisions parallèles….

Voir Libération/Camille Gévaudan 7 juin

 

photo : Le cheval d’Angoûlême, dernière oeuvre figurative du Paléolithique. Le bloc de grès comporte le dessin d’un cheval et de quatre autres herbivores. Photo Denis Gliksman. Inrap. Dessins Valérie Feruglio