Les méduses prolifèrent grâce aux activités humaines

La mainmise de l’homme sur les océans, et notamment la surpêche, entraîne une multiplication du nombre de méduses depuis 25 ans. Les scientifiques conseillent de laisser ces animaux s’auto-réguler.

Des méduses échouées sur la plage. Ou pire, flottant, menaçantes, à la surface de l’eau. Ce scénario, redouté pas les vacanciers, semble se généraliser. Dernière invasion en date, des physalies (espèce de cnidaires, proches des méduses) ayant piqué des milliers d’Australiens en janvier. À l’occasion de la Journée mondiale des océans  célébrée le 8 juin, les scientifiques pointent la responsabilité de l’être humain qui, entre la surpêche et les structures qu’il implante dans les mers, contribue à l’augmentation du nombre de méduses. Tout en s’avérant incapable d’enrayer ce phénomène.

La prolifération de ces animaux se révèle d’abord due à leur mode de reproduction, à la fois sexué à l’âge adulte mais aussi asexué quand ils se trouvent encore à l’état de polype, et se clonent en quelque sorte. «Un individu peut alors produire des milliers de méduses», explique Lucas Leclère, chercheur au CNRS et auteur principal d’un article récemment publié dans la revue Nature Ecology and Evolutionsur le génome des méduses. Ceci étant, il a toujours existé des périodes avec une multiplication plus ou moins importante de ces animaux. «Même les Grecs anciens ont témoigné de grandes proliférations de méduses», affirme Lucas Leclère. Or, si les périodes de prolifération avaient lieu «habituellement tous les 5-6 ans», le chercheur au Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer Fabien Lombard observe «depuis 1993, une présence continue de méduses.»….

Voir Libération/Augustine Passilly du 9 juin

 

photo : Des méduses nagent parmi les poissons, le 09 mai 2005 dans le port de Saint-Malo. Photo VALERY HACHE / AFP