Mort de l’ourse dans les Pyrénées, suite : la Coordination Cap-Ours dénonce les infractions à la loi et les imprudences à l’origine des blessures du chasseur et de la destruction d’une ourse

Samedi 20 novembre 2021 une battue se déroulant au moins partiellement, sans autorisation, dans la réserve nationale de chasse et de faune sauvage du mont Valier, Ariège, a abouti à des blessures sérieuses pour un chasseur et à la mort d’une ourse suitée prise dans la battue.

L’homme est depuis hors de danger, l’ourse est morte, et deux oursons se retrouvent orphelins à l’entrée de l’hiver. Ils ont une chance raisonnable de survivre à la condition qu’on assure leur tranquillité jusqu’à leur entrée en tanière, ce qui ne saurait tarder au vu des conditions météorologiques.

Le parquet de Foix a lancé une enquête. Il semblerait que les faits se soient produits dans la réserve où certains chasseurs étaient postés ce jour-là sans l’autorisation ni l’encadrement obligatoire de l’ONF, en cas de dérogation à l’interdiction de chasse.

En effet, l’Arrêté préfectoral relatif à l’ouverture et à la clôture de la chasse pour la campagne 2021-2022 dans le département de l’Ariège autorise la chasse tous les jours dans cette Réserve mais pas à n’importe quelle condition ! Seul l’Office National des Forêts est autorisé à organiser, avec les chasseurs locaux, des battues au sanglier dans cette réserve du 1/09/2021 au 13/02/2022.

Il était par ailleurs connu localement qu’une ourse au moins était présente cet automne dans cette vallée avec ses petits, ce qui aurait dû conduire l’équipe de chasse à une pratique d’autant plus prudente et responsable comme indiqué dans l’arrêté préfectoral précisant les mesures de prévention et de protection de l’ours en matière de chasse.

Ces manquements ont incontestablement influé sur les faits dont le déroulement reste par ailleurs à déterminer précisément. Dans le contexte de cette battue, l’ourse suitée aurait cherché à protéger ses deux oursons, ce qui lui aurait été fatal. Sa destruction constitue un délit grave.

Le Président de la Fédération Nationale des Chasseurs, Willy Schraen, a depuis reconnu lui-même dans le 13/14 heures sur France Inter le 23 novembre que « La cohabitation avec l’ours est possible … n’importe quel animal va défendre ses petits. L’ourse était sur son territoire… ».

Nos associations de la coordination Cap Ours demandent que les responsables de cet accident, directs et indirects, soient identifiés et mis devant leurs responsabilités ou manquements.

Tout le monde ayant intérêt à éviter la reproduction de pareille situation, l’ensemble des acteurs doit maintenant travailler à améliorer sérieusement les modalités de cohabitation entre chasseurs et ours dans les Pyrénées.

Les associations membres de CAP – Ours :
Altaïr Nature, Animal Cross, Association Nature Comminges (ANC), ASPAS, Association Charles Flahault, Comité Écologique Ariégeois (CEA), Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), FERUS (Groupe Loup France/ARTUS), Fonds d’Intervention Eco- Pastoral – Groupe Ours Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), France Nature Environnement Hautes Pyrénées (FNE 65), France Nature Environnement Midi- Pyrénées (FNE Midi-Pyrénées), Humanité et Biodiversité, Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), Mountain Wilderness, Nature en Occitanie, Pays de l’Ours – Adet (Association pour le Développement Durable des Pyrénées), Société d’Etude de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest – Pyrénées-Atlantiques (SEPANSO 64), Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), Société Herpétologique de France, Société nationale de protection de la Nature (SNPN), Sours, WWF France.