Pour défendre la chasse et la ruralité, des dizaines de milliers de personnes manifestent en France

Mais non, on n’emmerde pas les ruraux (comme dénoncé ci-dessous), on emmerde les chasseurs qui défilent avec des pancartes aussi débiles. Pas pareil…

Chasseurs souvent urbains d’ailleurs.  Il n’y qu’à voir les plaques minéralogiques des Range qui se ruent en Sologne le week-end….Par ailleurs 36% de permis sont détenus par des cadres et profession libérale, contre 8% par des agriculteurs…

Et puis nous aussi nous aimons et défendons les traditions et la culture : carnaval de Dunkerque, marché de Noël de Strasbourg, joutes nautiques de Sète, penas de Bayonne, folklore Breton : aucun mort à déplorer, pas une goutte de sang (sauf mec bourré qui tombe sur le front)

Quant à l’art de vivre « repas arrosé, ballade en forêt avec les petits-enfanst et les chiens », ça marche aussi sans fusil !

Bref, de grâce, arrêtez de vous réfugier derrière de fausses valeurs et excuses pour justifier votre soif de sang, votre envie viscérale de fuir le foyer conjugal ne fusse qu’une matinée, et votre besoin frénétique de boire un coup avec le pote de boutanche !

Philippe Guerlet

Ceci étant dit, voici l’article du Monde :

Ils jugent le « monde rural menacé » et les « traditions en danger ». A Mont-de-Marsan (Landes), comme à Amiens (Somme) et Redon (Ille-et-Vilaine), plusieurs milliers de personnes ont manifesté, samedi 18 septembre, pour défendre les chasses traditionnelles d’oiseaux, jugées illégales par le Conseil d’Etat. D’autres rassemblements étaient organisés à Caen (Calvados), Charleville-Mézières (Ardennes) et Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence).

Au son des bandas et cors de chasse sous une pluie battante à Mont-de-Marsan, emmenés par des piboles (petites trompes) à Redon, soutenus par des élus locaux comme le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, à Amiens, des marées orange fluo – de la couleur des vestes des chasseurs – ont envahi les rues.

En août, le Conseil d’Etat a jugé plusieurs techniques de chasse avec des filets (pantes, tenderies) ou des cages (matoles) contraires à la directive européenne « oiseaux » de 2009, qui interdit les techniques de capture massive d’oiseaux sans distinction des espèces capturées. La justice avait déjà jugé illégale, en juin, la chasse à la glu, qui consiste à piéger des merles et des grives sur des tiges enduites de colle, mais qui conduit à capturer aussi d’autres espèces d’oiseaux.

Un électorat très courtisé

Dans la semaine, le gouvernement a toutefois mis en consultation plusieurs arrêtés pour autoriser à nouveau certaines de ces chasses, au grand dam des défenseurs de l’environnement. Une mesure interprétée comme un geste envers cet électorat très courtisé.

« Il y a des enfants, des femmes, toutes les générations… Les chasseurs ont été le détonateur, mais toute la ruralité est là », s’est félicité le directeur de la Fédération des chasseurs des Landes, Régis Hargues, à Mont-de-Marsan, où un peu plus de 16 000 personnes ont manifesté selon la préfecture.

Myriam, une Landaise, épouse de chasseur et de gaveur de palmipèdes, amatrice de corrida, veut pouvoir « transmettre ces traditions » aux jeunes générations. « Ce n’est pas que la chasse, c’est tout un art de vivre », glisse-t-elle. « Que les urbains nous foutent la paix ! », dit un homme à côté d’elle. « J’en ai marre de voir ma culture partir en lambeaux. On a déjà éradiqué ma langue, le gascon, maintenant ce sont les chasses traditionnelles, à l’alouette, la palombe… », déplore Eric, Landais de 47 ans, qui en a assez des « idéologues de la capitale ».

« J’accompagne mon père quand je peux avec mon petit frère de 12 ans. J’aime voir le travail des chiens et j’apprécie d’être en famille. C’est aussi un moment où on décompresse, où on communie avec la nature », explique Jérôme Delalande, un chasseur de 42 ans venu de Loire-Atlantique jusqu’à Redon pour manifester. Dans cette ville, ils étaient 10 000 manifestants selon la gendarmerie, 12 000 selon les chasseurs.

« Arrêtez d’emmerder les ruraux »

Partout, les agriculteurs défendaient aussi leurs traditions. Comme à Redon, où Catherine Lallié, pour la Coordination rurale, a déclaré : « Les végétariens et les végans n’ont pas à faire la police de l’alimentation. On se sent abandonnés par notre gouvernement et nos élus… »

« Pompili, casse-toi ! », « Pompili, t’as rien compris, la chasse c’est toute ma vie », « Arrêtez d’emmerder les ruraux », pouvait-on lire sur des pancartes à Amiens, fief électoral de la ministre de la transition écologique où 12 000 chasseurs, pêcheurs et agriculteurs ont crié leur colère, selon les chiffres de la préfecture.

« Il faut respecter la ruralité et les ruraux », y a affirmé M. Bertrand, candidat à la présidentielle, interpellant Emmanuel Macron :

« Il dit qu’il soutient les chasses traditionnelles, mais son gouvernement fait le contraire. Il faut arrêter le “en même temps”, qui est une blague hypocrite, qui est de chercher à faire plaisir à tout le monde. Dans la vie, il faut faire des choix et avoir des convictions ! Moi, je suis aux côtés des ruraux. »

« On a en face de nous des démagogues. On ne demandera jamais à un végan de manger de la viande, qu’on nous foute la paix ! Qu’on nous laisse vivre », a lancé à la foule le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, appelant à la création d’un grand ministère de la ruralité, « pour s’y sentir enfin chez nous ».

Article du Monde