Loup abattu à Bormes-les-Mimosas : la justice classe l’affaire sans suite…

Le 14 février 2019, un loup a été aperçu dans un camping de Bormes-les-Mimosas, dans le Var. Jugé « agressif », il a été abattu par les Gendarmes sans autorisation de l’ONCFS. Plusieurs témoins de la scène ont contacté l’ASPAS pour contredire la version officielle, en assurant que ce loup ne montrait aucun signe d’agressivité, et qu’il tentait plus de fuir que d’attaquer qui que ce soit.

Fort de ces éléments, l’ASPAS a donc décidé de porter plainte contre X afin que lumière soit faite sur les circonstances de cette mise à mort. C’est le Tribunal de Grande Instance de Toulon qui a été saisi de l’affaire.

Capture d’écran du site de France Bleu Provence-Alpes-Côte-d’Azur le 14 février 2019

Hélas, la justice a décidé de classer la plainte sans suite début septembre… Pourquoi ? Parce que « les faits révélés ou dénoncés dans la procédure ont été commis en état de légitime défense. Dès lors, la responsabilité pénale de l’auteur ne peut pas être retenue. L’état de légitime défense ne permet pas d’octroyer des dommages et intérêts pour ces faits. Le contexte des faits (présence d’un loup menaçant dans une zone fréquentée et touristique en période de vacances scolaires par temps ensoleillé, en pleine matinée, le jour du marché hebdomadaire du Lavandou vers lequel le loup se dirigeait au cours de sa course sur plusieurs kilomètres) a contraint les militaires de la gendarmerie à faire usage de leurs armes afin de protéger les personnes. Action légitime et proportionnée au danger ci-dessus caractérisé. »

En 2019, la peur du grand méchant loup plane donc toujours sur les villes et campagnes françaises… Oui, le loup est un animal sauvage, et un incident peut arriver. Mais gardons raison : depuis qu’il est revenu naturellement en France par les Alpes, il y a plus de 20 ans, aucune morsure sur un humain n’a été déplorée… Ce qui n’est pas le cas des chiens, dont les morsures représentent, chaque année en France, plusieurs milliers de recours aux urgences. De 1990 à 2010, les chiens ont été à l’origine de 33 décès (Enquête INSEE 2010). Rappelons aussi qu’il y a à peine 10 jours, dans l’Aisne, une femme enceinte de 6 mois est morte de manière terriblement tragique sous les crocs d’une meute de chiens…

Si un jour un incident impliquait un loup, le fait serait aussi exceptionnel que le décès de cet homme qui, en novembre 2016 en Gironde, a été mis à mort par… un mouton.

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