#CaféPanda : Le challenge est lancé !

Les étudiants au rendez-vous dès les premiers jours du défi de mobilisation contre le changement climatique.<br />© WWF France

Lundi 26 octobre, pas moins de 20 écoles et 500 étudiants étaient sur la ligne de départ virtuelle du dispositif #CaféPanda, prêts à faire entendre leur voix et prendre part à la Panda-révolution à travers des actions de lutte contre le dérèglement climatique, dès le premier jour du challenge.

 

Point de rencontre entre l’univers 2.0 et les actions terrains, le challenge #CaféPanda a pour objectif de mobiliser et impliquer les étudiants sur la question du changement climatique, leur rappeler que dès maintenant ils peuvent concrètement faire bouger les lignes sur leurs campus et prendre des engagements pour demain !

Destiné aux établissements supérieurs français et organisé en partenariat avec le REFEDD, ce challenge vise une mobilisation dépassant la COP21 et se tiendra d’ailleurs jusqu’en mars 2016.

Le Challenge #Café Panda en 3 étapes : 

  • une conférence-débat par école sur une thématique au choix : Climat & Biodiversité, Climat & Entreprises, Climat & Villes durables, Climat & Politiques publiques et gouvernance internationale
  • le challenge inter-écoles matérialisé sur la plateforme cafepanda.fr
  • un livret regroupant les engagements des étudiants pour le climat remis à la Présidence de la COP21.

Bataille de tweets, conférences en live, engagement terrain… les  étudiants d’Audencia, Sciences Po Paris, l’ESC Clermont, ENTPE, Grenoble Ecole de Management, Sciences Po Aix, Paris School of Business, HEC, l’IESEG, l’Université de Marne la Vallée, l’ISE, l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Sciences Po Lyon, l’ESSCA, l’Ecole des Métiers de l’Energie, Centrale Lille et bien d’autres écoles et universités se préparent depuis plus d’un mois à défendre leurs couleurs et à se challenger pour une même cause : la lutte contre le dérèglement climatique.
 

«Nous nous préparons depuis deux mois et planifions déjà deux événements pour sensibiliser les étudiants de l’école aux enjeux climatiques. Nous présenterons des actions très diverses, ponctuelles ou plus durables pour optimiser leurs impacts. Nous avons également contacté notre administration et obtenu son soutien et son aide pour le challenge. Notre tout prochain événement se déroulera sur la mezzanine de l’école le 2 novembre. Son objectif attirer l’attention sur les enjeux climat et mobiliser encore plus de gémiens ! », explique Anaïs Segonds, étudiante en deuxième année à Grenoble Ecole de Management.
 

« Les étudiants d’Audencia se mobilisent de plus en plus pour les enjeux environnementaux et sociaux. Pour nous, les Café Panda sont un moyen d’accélérer cet élan, de l’étendre à l’ensemble de l’école, mais surtout de montrer qu’Audencia s’investit déjà dans ces problématiques. Beaucoup de projets ont déjà été réalisés sur le campus, notamment grâce à l’association Eidos qui sensibilise et promeut le développement durable au sein de la vie étudiante. Les Café Panda démarrent à peine, mais déjà de nombreuses idées prennent forme et se concrétisent. Tri des déchets, alimentation, cafeteria durable, gobelets réutilisables… La mobilisation est forte, nous sommes fiers de notre école, de l’importance qu’elle accorde à ces enjeux et nous voulons le prouver ! », témoigne Albane Pascale, présidente de l’association Eidos à Audencia Nantes.
 

« Il m’apparaît absolument nécessaire de comprendre mais surtout de faire comprendre à l’ensemble des citoyens qu’ils doivent être acteurs dans la lutte contre le dérèglement climatique. Etant amené à travailler dans le secteur de la physique des Matériaux et de l’Energie, j’essaie de me mobiliser pour devenir un jeune actif engagé au sein de mon école. Ma participation à ce type d’événement encouragera, je l’espère, certains de mes camarades de promotion à se familiariser avec les enjeux vitaux que sont ceux de la COP21. De plus, le challenge des Café Panda me motive à me déplacer et discuter avec des étudiants d’autres horizons que le mien (commerce, communication …) dans l’espoir de voir germer des compléments de solutions pour limiter le réchauffement climatique », ajoute Quentin Catinot, étudiant en deuxième année à PHELMA – Grenoble INP.

En phase avec son objectif de mobilisation à long terme, le challenge fonctionne sur un système de points donnant plus de poids aux actions pérennes et mobilisatrices.  A titre d’exemple, sur le terrain de l’alimentation durable, faire évoluer les pratiques de son campus vers un approvisionnement responsable apportera plus de points à l’équipe que l’organisation d’une disco soupe.
 

Les établissements mobilisés seront également attendus sur leur capacité à mobiliser pour les grands rassemblements citoyens pour le climat qui se tiendront les 28 et 29 novembre et le 12 décembre prochains dans toute la France.
 

De nouvelles écoles et groupes d’étudiants peuvent encore s’inscrire sur cafepanda.fr et relever le défi ! Qui seront les 3 meilleurs campus récompensés lors de la cérémonie de remise de prix organisée à l’occasion de l’événement Earth Hour le 19 mars 2016 ?

Fin de la session de négociations sur le climat à Bonn : le relai est passé aux décideurs

Fin de la session de négociations sur le climat à Bonn :  le relai est passé aux décideurs<br />© Mike Eames / WWF-UKAlors que prend fin la dernière session de négociations avant la COP21, le relai est passé aux décideurs politiques qui doivent maintenant lever les blocages qui persistent sur les sujets clefs et entravent la finalisation d’un nouvel accord climatique.
 
Les négociateurs quittent Bonn pour Paris avec une vision certainement plus claire sur ce qui est en jeu pour parvenir à un accord climatique équitable et ambitieux, mais des aspects fondamentaux restent encore à éclaircir. Les décideurs politiques du monde entier se retrouveront pour des réunions informelles d’ici le 30 novembre, date à laquelle s’ouvriront deux semaines de longues négociations où nous espérons les voir se pencher sur ces aspects.
 
 
Tasneem Essop, cheffe de la délégation du WWF sur les négociations climatiques, identifie « trois sujets clés sur lesquels ils devront se pencher avant d’arriver à Paris. Pour parvenir à un nouvel accord à Paris, il faudra trouver un esprit de consensus. Mais aucun compromis ne sera possible sur le niveau d’ambition nécessaire pour faire face à la crise climatique. Les décideurs doivent donner la priorité à un plan capable de rattraper le retard pris dans l’action et revoir régulièrement à la hausse l’ambition climatique. Car si nous allons au-delà de 1,5°C d’augmentation de la température moyenne mondiale, les vies de millions de personnes et des écosystèmes seront affectées. »
 
Le sujet des financements reste une épine dans le pied des négociateurs. « C’est à la fois le financement d’actions climatiques avant et après 2020 que les éléments du nouvel accord qui entrera en vigueur. Les décideurs politiques doivent apporter l’appui nécessaire – en termes de financements et de technologie – qui permettra une transition juste vers les énergies renouvelables et un monde plus sûr. L’appui supplémentaire pour les pays pauvres et vulnérables est un élément primordial du nouvel accord.
 
Les décideurs politiques, représentants des peuples qui, à travers le monde, font face aux impacts dévastateurs du dérèglement climatique, doivent être courageux et déterminés à agir pour sortir le monde de la trajectoire sur laquelle il se trouve.
 
Dans toutes les capitales, nous appelons les citoyens et les législateurs du monde entier à transmettre ce message clair et sans équivoque aux décideurs : le temps presse ! Paris est bien le moment où le monde doit s’unir pour inverser le changement climatique.
 
 
Selon Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF France, « Cette semaine de négociations a permis de rééquilibrer les discussions sur des sujets fondamentaux vers plus d’ambition en ligne avec l’équité et la science. D’une proposition de projet de texte très lisse mais facile à l’emploi, les négociateurs sont parvenus en fin de semaine à un texte plus large mais intégrant des options plus ambitieuses pour l’action climatique.
 
Avec le passage de relai au niveau politique avant la COP21, la future présidence française doit essayer de faire pencher la balance pour préserver cette ambition, tout en assurant transparence et intégration de tous dans les discussions. La France doit ainsi cultiver le terrain politique qui permettra d’alimenter les négociations, dans l’espoir aussi d’y capter toute la dynamique en cours en dehors du processus.

Changement climatique : le léopard des neiges au bord du précipice

Le changement climatique risque d'exacerber les menaces qui pèsent sur le léopard des neiges.<br />© Klein & Hubert / WWF

Inscrit sur la liste rouge de l’UICN, le léopard des neiges est en danger. On estime que l’espèce ne compte pas plus de 4 000 individus à l’état sauvage et leur nombre ne cesse de décroître. Cherchant à interpeller sur la nécessité d’une action urgente au niveau international pour le préserver, le WWF publie aujourd’hui un rapport inédit sur l’importance du félin et de son habitat naturel pour le monde entier. 

 

Évoluant avec aisance sur les pentes glaciales des massifs d’Asie centrale, le léopard des neiges est passé maître dans l’art du camouflage. Selon la saison et l’altitude, il chasse markhors et bouquetins, moutons et marmottes. Rares sont les humains à l’avoir vu, si bien qu’on le surnomme le fantôme des montagnes. Montagnes dont il est devenu l’icône, avec leur beauté à couper le souffle et qui, en plus d’héberger une multitude d’espèces endémiques, procurent d’immenses bénéfices aux populations,  à commencer par des services écologiques essentiels tel que l’approvisionnement en eau. Plus de 330 millions de personnes dépendent en effet directement des rivières de la région pour leur ration quotidienne en eau. 

 

La dégradation et le recul de son habitat, le braconnage et les conflits avec les populations ont contribué au déclin de la population de léopards des neiges de 20% depuis les 16 dernières années. Le changement climatique risque d’exacerber les menaces qui pèsent sur cette espèce et pousser vers un seuil fatidique d’individus.

 

Le WWF poursuit ses actions et notamment son travail d’observation réalisé grâce à des caméras pièges et colliers GPS. Mais le temps presse et la population des léopards des neiges poursuit son déclin.

 

Rapport WWF : Le charbon à bout de souffle et des énergies renouvelables en expansion

L'industrie du charbon est face à un déclin structurel inéluctable.<br />© WWF US / Julie Pudlowski

Dans son nouveau rapport Global coal : the acceleration of market decline, le WWF indique qu’au niveau international, les industries du charbon sont au bord de la crise financière et que les projets de centrales à charbon avortés sont plus nombreux que ceux qui voient le jour.

 

  • Les énergies renouvelables, toujours plus accessibles, attirent plus d’investisseurs que le charbon. En 2014, 59% des capacités de production supplémentaires venaient des énergies renouvelables – environ 80% en Europe.

 

  • Un peu partout dans le monde, le secteur financier est en train de retirer ses soutiens au charbon. Des investisseurs majeurs tels que AXA, Aviva, les fonds de pension de l’Etat de Californie ou de la ville d’Oslo ou encore le Norwegian Sovereign Wealth Fund s’en désinvestissent. Les banques telles que le Crédit agricole et la Bank of America sont également en train de réduire les soutiens au charbon.

 

  • Les inquiétudes quant à son impact sur le changement climatique, sur l’environnement et la santé incitent de plus en plus les gouvernements à mettre en place des mesures quant à son exploitation. Le rapport montre que le charbon est dans une impasse.

 

Pour résumer, l’industrie du charbon est face à un déclin structurel inéluctable. Pour contenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en-dessous de la barre des 2°C, comme le recommande la science, ce déclin devra être le plus rapide possible.

Selon Samantha Smith, directrice de l’initiative mondiale Energie et Climat au WWF, « L’exploitation du charbon est largement responsable du changement climatique. Nous devons en sortir si nous souhaitons atteindre n’importe lequel des objectifs qui sont en discussion à Bonn cette semaine.  L’argent public des pays développés ne doit pas soutenir le charbon que ce soit par des credits à l’export ou la soi-disant finance climat. Les gouvernements et les institutions financières tournent de plus en plus le dos à cette industrie en déclin. Les gouvernements les plus riches doivent soutenir les solutions et mettre leurs efforts sur dans le financement d’une transition juste et rapide vers les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

 

Jan Vandermosten chargé des politiques au bureau des politiques européennes du WWF, « Nous sommes témoins de la transition énergétique. La compétitivité accrue des énergies renouvelables a largement ébranlé l’attractivité des soutiens au charbon jusqu’à un point de non-retour. En 2014, la consommation en charbon de la Chine a chuté pour la première fois, les Etats-Unis ferment leurs centrales à charbon et des géants de l’énergie tels que E.ON et RWE se tournent vers les renouvelables. Ces signaux insufflent une dynamique vers la COP21 qui aura lieu en décembre à Paris et l’adoption d’un nouveau régime climatique. »

 

Quel mécanisme de l'ambition pour rattraper le retard pris dans l'action climatique ?

Le dernier round des négociations avant la COP21 s'achève demain à Bonn.<br />© UNFCCC

Alors que s’achève demain à Bonn le dernier round de négociations avant la COP21 et que les pays s’entendent à dire que le texte sur la table manque d’ambition, le WWF présente les bases d’un mécanisme de l’ambition capable de rattraper le retard pris dans l’action climatique sans attendre l’entrée en vigueur en 2020 de l’accord de Paris.

Pour avoir une chance de maintenir la hausse de la température mondiale bien en-dessous de 2°C, le pic des émissions de gaz à effet de serre doit être atteint d’ici à 2020 (5ème rapport d’évaluation du GIEC – 2014). Malheureusement, sur la base des intentions de contribution déposées par environ 150 pays avant la COP21, l’Agence Internationale de l’Energie affirme qu’aucun pic ne pourra être atteint avant 2030. Ce retard pris dans l’action, estimé à 8-10 milliards de tonnes d’émissions de CO2 par an d’ici 2020 (Emissions Gap Report, PNUE 2014), doit être rattrapé sans attendre pour éviter les pires impacts du changement climatique.

 

Articulé autour de périodes de 5 ans, ce mécanisme devrait permettre à la fois d’examiner et de revoir à la hausse les engagements des pays et de limiter le risque de les voir se fixer des objectifs nationaux de lutte contre le changement climatique de leur côté, en dehors d’un cadre international prenant en compte les enjeux liés à l’équité et la science.

 

Le texte actuellement sur la table avance des options qui pourraient être renforcées pour construire les rouages d’un véritable mécanisme de l’ambition tout au long de ces périodes de 5 ans (cf. infographie ci-dessous).
 

Le WWF a identifié trois leviers pour accélérer et rattraper le retard pris dans l’action :

  • un renforcement de la coopération entre les pays : les pays développés, qui portent au niveau mondial une forte responsabilité dans le dérèglement climatique en cours, doivent démontrer qu’ils accélèrent la mise en œuvre et l’amplification de leurs objectifs. Il s’agit aussi d’identifier des opportunités de collaboration entre les pays pour aider les pays en voie de développement, financièrement et technologiquement, à atteindre les objectifs les plus ambitieux.
 
  • une consolidation du processus d’examen technique pour évaluer les potentiels d’atténuation et d’adaptation des pays et les traduire par une mise en œuvre d’initiatives et d’actions concrètes sur le terrain, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, des économies d’énergie ou de la lutte contre la déforestation.
 
  • un agenda de l’action pérenne et de haut niveau : le Lima Paris Action Agenda a mis en évidence l’importance des actions de court terme et encourage la coopération entre les acteurs non-étatiques et les gouvernements. Sur ce modèle, deux « champions », figures politiques de haut-niveau nommées par les Présidences de la COP, pourraient animer la mobilisation au plus haut niveau de tous les acteurs et la mise en œuvre des initiatives.

Activités illégales d'Holzindustrie Schweighofer dans les forêts roumaines, le WWF porte plainte pour violation du Règlement Bois de l'Union européenne

Le WWF porte ainsi plainte auprès du Bureau Fédéral des Forêts à Vienne pour violations du Règlement Bois de l'Union européenne (RBUE).<br />© Chris Martin Bahr / WWF

L’ONG américaine EIA (Environmental Investigation Agency) apportait aujourd’hui une nouvelle preuve des pratiques illégales de la société autrichienne Holzindustrie Schweighofer en Roumanie. EIA démontre que l’entreprise autrichienne intègre dans ses exploitations industrielles de grandes quantités de bois illégal provenant de Roumanie qu’elle met ensuite sur le marché de l’Union européenne sous la forme de produits finis ou de bois-énergie. « Schweighofer est l’un des plus grands acteurs de l’industrie du bois en Europe et malheureusement un acteur majeur de l’abattage illégal de bois en Roumanie » souligne Alexander von Bismarck, directrice de l’EIA. 

 

Le WWF porte ainsi plainte auprès du Bureau Fédéral des Forêts à Vienne pour violations du Règlement Bois de l’Union européenne (RBUE) et appelle à une enquête approfondie sur les pratiques de l’entreprise.  

 

Une preuve de plus

Il y a quelques années, Agent Green fournissait également la preuve d’une série de pratiques illégales et non durables d’abattage sur la zone du Parc National de Roumanie. Cette année, deux nouvelles vidéos sont venues étayées ces soupçons. Ces vidéos montraient un camion sortant d’un parc national de Roumanie chargé de bois non référencé et à destination de l’entreprise Schweighofer. Malgré les dénégations de la société, son responsable achat acceptant en toute connaissance de cause ce bois d’origine douteuse.

 

Si le rapport actuel de l’EIA, réalisé sur la base de deux années d’enquête, ajoute une nouvelle pièce à charge contre Schweighofer, le document montre pour la première fois l’étendue des dégâts causés par les grands volumes de bois  illégaux approvisionnant les usines de Schweighofer en Roumanie. « Il faut savoir que 50% du bois abattu en Roumanie est illégal : bois provenant de parcs nationaux, de coupes rases, de sur-exploitation, usage de faux permis ou encore abattage sur des propriétés volées » explique Jean Bakouma, directeur adjoint Production & Consommation Durable du WWF France.

 

Gabriel Paun, Directeur d’Agent Green, ajoute « Les organisations du crime organisé facilitent le transit de bois illégal de Roumanie vers l’Europe. Jusqu’à présent, la législation nationale et européenne n’a pas été capable d’endiguer les activités illégales du secteur. Il existe ainsi de grands risques pour les consommateurs de l’Union. Notons également que les deux tiers de la forêt dont nous parlons abritent de grandes populations d’ours, de loups ou de lynx »

 

Des actions menaçant les efforts de protection de la forêt roumaine 

Le dépôt de plainte du WWF s’inscrit dans une démarche continue de protection des dernières forêts vierges de la région des Carpates. La Roumanie abrite en effet environ 218 000 hectares de forêts anciennes à haute valeur écologique. « Nous aimerions dans l’absolu que 25000 hectares de la forêt vierge de la région soit inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais aujourd’hui nous appelons tout d’abord à une enquête approfondie basée sur toutes les preuves fournies par le rapport de l’EIA. Nous ne voulons pas laisser les dernières forêts sauvages d’Europe se transformer en pellets ou en bois de chauffage au bénéfice des grandes multinationales » alerte Andrea Johanides, Directrice générale du WWF Autriche. « Le RBUE n’est malheureusement pas efficacement transposé aux niveaux nationaux, contient  quelques faiblesses et prévoit par exemple des pénalités trop faibles pour toute violation du dispositif » ajoute Jean Bakouma. 

 

Chantage aux emplois contre impunité

Un récent rapport du gouvernement roumain estimait à 80 millions de m3 le volume de bois illégalement abattu sur les 20 dernières années. Un phénomène représentant un manque à gagner de plus de 5 milliards d’euros pour l’économie nationale. Le rapport de l’EIA souligne notamment les dégâts causés par Schweighofer, à travers ses pratiques, sur l’industrie du meuble en Roumanie. En tirant les prix vers le bas et en rachetant les stocks de bois, l’entreprise serait responsable de la perte de 50 000 emplois selon Doina Pana, ancienne Ministre de l’Environnement en Roumanie.

 

Afin de protéger ses activités, Schweighofer est également intervenu dans le but d’empêcher la mise en place d’une nouvelle loi Forêt destinée à limiter les monopoles d’exploitation sur la région. Dans une lettre adressée au Premier Ministre, Gérald Schweighofer menaçait ainsi de poursuivre la Roumanie auprès de la Cour Internationale et de licencier ses salariés roumains si la loi n’était pas retirée.
 

Dernier round de négociations avant la COP21 : une semaine pour relever l'ambition

Dernier round de négociations à Bonn (Allemagne) avant la COP21.<br />© WWF / Richard Stonehouse

Le dernier round de négociations s’est ouvert aujourd’hui à Bonn (Allemagne) avant la COP21, rencontre historique qui s’ouvrira dans six semaines, et au cours de laquelle devra être adopté un nouvel accord international sur le climat.

 

Selon Tasneem Essop, cheffe de la délégation du WWF sur les négociations climatiques, « Paris devra réussir à construire un lien entre l’ambition climatique et les derniers résultats de la science pour limiter le dérèglement climatique. A Bonn, nous aurons ainsi besoin d’aboutir un projet d’accord qui permette de lever les blocages politiques sur cette question. »

 

Ce projet d’accord devra comprendre : 

  • Des engagements clairs pour que le financement climatique soit relevé autour de cycles réguliers à partir de l’objectif plancher de 100 milliards de dollars dès 2020 ;
  • La bonne prise en compte des enjeux liés à l’équité dans l’ensemble du nouvel accord ;
  • Un mécanisme robuste pour le suivi et la revue à la hausse des objectifs ;
  • Une décision et un mécanisme international permanent dédiés aux enjeux liés aux pertes et dommages dus aux impacts du changement climatique ;
  • L’adoption formelle d’un objectif international solide pour l’adaptation pour mener davantage d’actions dans ce domaine et soutenir les pays qui font déjà face aux impacts inéluctables du changement climatique.

 

Selon Pierre Cannet, responsable du programme Climat et Energie au WWF France, « Sous un format pourtant plus simple à l’emploi pour les négociateurs, le projet d’accord des co-présidents est aujourd’hui sous le feu de critiques car celui-ci manque cruellement d’ambition. Mais la tension peut être diminuée cette semaine si le projet est considérablement renforcé, notamment par l’intégration d’un véritable mécanisme de l’ambition autour de périodes de cinq ans. Cette mécanique pourrait être mise en mouvement par quatre rouages qui doivent, dès cette semaine, être poussés dans les discussions : 

  • renforcer l’expertise dans des secteurs clefs, comme les renouvelables, et la traduire par des programmes concrets de terrains ;
  • obtenir davantage de leadership politique inspiré par plus d’initiatives sectorielles ;
  • amplifier la collaboration notamment financière entre les différents niveaux d’acteurs ;
  • accélérer la mise en œuvre des engagements avant 2020.

Ce mécanisme contribuerait à la revue à la hausse des engagements avant 2020 pour un accord de Paris ambitieux qui permette de limiter la hausse du thermomètre mondial bien en-dessous de la barre des 2°C voire 1,5°C. »

 

Selon les experts, pour parvenir à cet objectif de limitation de la hausse de la température mondiale, les émissions mondiales doivent atteindre un pic avant 2020. Les actions à mettre en place avant 2020 doivent constituer un socle solide à l’ambition, d’autant plus que les engagements des pays présentés à travers leurs intentions de contributions (iNDCs) ne sont pas à la hauteur pour l’après-2020.

 

« Le projet de texte dont nous disposons actuellement contient un grand nombre de bons éléments pour l’action avant 2020. « Si nous voulons rattraper le retard pris dans l’action, nous devons maintenant passer à la mise en œuvre en augmentant les efforts via le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la protection des forêts et des terres. » souligne Tasneem Essop.

 

« Alors que la mobilisation rejointe par la société civile, les entreprises ou encore les groupes religieux ne cesse de se renforcer à l’extérieur des négociations, les progrès au sein même des négociations sont encore trop lents et doivent maintenant passer à la vitesse supérieure. » ajoute Samantha Smith, directrice de l’initiative mondiale Energie et Climat au WWF.

International Food Waste Coalition : la première approche collaborative du champ à l'assiette pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Aujourd'hui, plus de 30% de la nourriture produite n'est jamais consommée alors que 800 millions de personnes souffrent de la faim. <br />© WWF Canon / Richard Stonehouse

Avec une approche sur l’ensemble de la chaîne de valeur, Ardo, McCain, PepsiCo, SCA, Sodexo, Unilever Food Solutions et le WWF unissent leurs forces et leurs expertises, afin de lutter contre le gaspillage alimentaire dans le secteur des services de restauration à travers l’Europe. Le but ultime des membres fondateurs de l’International Food Waste Coalition (IFWC) est d’inspirer d’autres entreprises et organisations dans des programmes efficaces de réduction du gaspillage alimentaire.

 

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où plus de 30% de la nourriture produite n’est jamais consommée alors que 800 millions de personnes souffrent toujours de la faim. Avec une population mondiale en constante augmentation (de 7 à 9.6 milliards d’ici 35 ans), les ressources naturelles vont devenir de plus en plus rares. Il est donc inacceptable de gaspiller de la nourriture pouvant être consommée. Au vu de son envergure, le secteur des services de restauration peut jouer un rôle important dans la réduction du gaspillage alimentaire.

 

Des études démontrent que le gaspillage alimentaire intervient à toutes les étapes de la chaîne de valeur, de la production à la consommation (récolte, stockage, transport, préparation, service, consommation, etc.). L’approche collaborative de l’IFWC invite chaque acteur à prendre ses responsabilités dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et à adopter une stratégie globale. Ensemble, les membres de l’IFWC ont la plus grande empreinte géographique du secteur des services de restauration, et interviennent à chaque stade de la chaîne de valeur.

 

De nombreuses organisations et initiatives luttent déjà contre le gaspillage alimentaire. L’IFWC veut faire la différence avec une approche globale de la chaîne de valeur et en se concentrant sur des actions concrètes afin de maximiser l’impact collectif. L’objectif est de rassembler le meilleur des initiatives déjà existantes, d’y ajouter de nouveaux éléments, et de les fédérer à travers toute la chaîne de valeur.
 

La coalition travaille actuellement sur un projet pilote dans des écoles de plusieurs pays de l’Union Européenne. Nous cherchons à identifier où se situe le gaspillage aux différentes étapes de la chaine afin de trouver des solutions efficaces, et en fin de chaine sensibiliser les élèves et les enseignants à cette question.

 

La coalition a aussi pour objectif d’étudier les législations qui aident ou entravent la  lutte contre le gaspillage alimentaire. Par exemple, il n’existe pas actuellement de législation uniforme au sein de l’Union Européenne permettant le transfert de responsabilité entre donneurs et acteurs qui réceptionnent les dons alimentaires.

 

« Nous avons de grandes ambitions pour la coalition. Nous sommes persuadés que le collectif que nous sommes en train de créer est la solution efficace au défi du gaspillage alimentaire. Un défi dont il ne faut pas sous-estimer l’impact sur le climat et sur les ressources naturelles, mais également sur la grande question de ‘comment allons-nous nourrir le monde en 2050 ?’. » Damien Verdier, Président de l’International Food Waste Coalition.
 

Le WWF France et ses partenaires se mobilisent depuis un an pour la restauration de l'hydraulique naturelle des étangs et marais des salins de Camargue

Première zone humide de France par sa superficie, la Camargue est également le 2ème plus grand delta de Méditerranée derrière celui du Nil.<br />© Roger Leguen / WWF

Depuis 2014, le WWF France, le Parc Naturel Régional de Camargue, la Tour du Valat, la Société Nationale de Protection de la Nature et Coca-Cola France travaillent ensemble à la restauration de l’hydraulique des étangs et marais des salins de Camargue, propriété du Conservatoire du Littoral, couvrant plus de 6 500 hectares. 

 

Un projet commun sur trois ans : la restauration d’une zone humide en Camargue

Plantes, insectes, crustacés, mollusques, amphibiens, poissons, oiseaux, mammifères… les zones humides comptent parmi les milieux naturels les plus riches. Première zone humide de France par sa superficie, la Camargue est également le 2ème plus grand delta de Méditerranée derrière celui du Nil. Site emblématique en France et en Europe, la Camargue a été façonnée au fil des siècles par la nature et les hommes, développant une forte identité culturelle et un patrimoine naturel unique. 
 

Au cœur de la Camargue, le site des étangs et marais des salins était, avant son rachat par le Conservatoire du Littoral, entièrement aménagé pour une production salicole industrielle. Cela impliquait un fonctionnement entièrement artificiel, de la mer vers les terres, des flux d’eau.
 

C’est pourquoi le WWF et ses partenaires ont monté un programme visant à recréer et à améliorer les échanges hydrauliques et biologiques entre le vieux Rhône, les lagunes et la Méditerranée afin de rétablir un fonctionnement hydrologique plus naturel des écoulements d’eau douce dans le territoire, à mettre en place des suivis scientifiques, et à sensibiliser les habitants des territoires aux enjeux et intérêts de cette restauration.

 

Les travaux d’hydraulique, activité essentielle du projet, se sont achevés à la mi-août et l’eau douce circule désormais jusqu’à l’étang du Fangassier.

 

Ce programme va permettre de rendre à la nature  un milliard deux cent millions de litres d’eau par an en moyenne. 

« Le premier objectif de notre projet consistait à reconnecter le Canal du Japon à l’étang du Fangassier abritant la principale zone de nidification des flamants roses. Ce flux d’eau supplémentaire dans la zone humide permet notamment de maintenir le niveau des eaux durant la période critique de reproduction des flamants roses et ainsi de protéger le site de nidification des prédateurs », explique Christine Sourd, Directrice adjointe Biodiversité du WWF France.

 

Soutenu par la Fondation Coca-Cola, le projet s’inscrit dans un partenariat international entre The Coca-Cola Company et le WWF en faveur de la préservation des ressources en eau douce de la planète.

Imad Benmoussa, Président de Coca-Cola France déclare : « Parce que l’eau est essentielle à la nature, il est de notre devoir de soutenir des projets ayant pour vocation de protéger cette ressource. La collaboration avec le WWF nous permet de mettre en place un programme ambitieux et constitue une réponse concrète à notre objectif : restituer, d’ici 2020, 100% de l’eau que nous utilisons. »

 

Les actions entreprises dans ce mécénat sont complémentaires aux activités prévues dans le cadre du plan de gestion, élaboré par les gestionnaires locaux. Pour les prochaines années du mécénat, l’objectif des partenaires sera d’augmenter la prise de conscience sur la nécessité de préserver la qualité de l’eau, ainsi que de faire découvrir les services socio-économiques rendus par ces espaces préservés.

Non aux passages en force contre la biodiversité. Bouquetins du Bargy : la fin du dialogue environnemental ?

Les bouquetins constituent une espèce paisible protégée à l'échelle nationale et européenne.<br />© Wild Wonders of Europe / Grzegorz Lesniewski / WWF

Hier matin à 1 heure, George-François Leclerc, Préfet de Haute-Savoie, donnait l’ordre de boucler le massif du Bargy afin de passer outre une procédure judiciaire en cours et lancer l’abattage massif des bouquetins dans le massif du Bargy. Rappelons que les bouquetins constituent une espèce paisible protégée à l’échelle nationale (arrêté ministériel du 17 avril 1981) et européenne (Convention de Berne).

Le WWF s’oppose farouchement à cette extermination aveugle des populations de bouquetins alors qu’il existe d’autres alternatives pour écarter la menace de la brucellose. Le 19 octobre prochain, le Tribunal administratif de Grenoble, saisi d’un référé-suspension,  devait d’ailleurs rendre sa décision sur la possible illégalité de l’arrêté préfectoral.

Il semble que la préfecture de Haute-Savoie ait préféré céder aux pressions par un passage en force bafouant le référé-suspension en cours en dépit du bon sens, des avis scientifiques et du dialogue environnemental.

Une décision allant à l’encontre des recommandations scientifiques et associatives

Le WWF dénonce ainsi une nouvelle fois des méthodes brutales et disproportionnées, en contradiction avec l’avis des instances scientifiques (CNPN[1] et CSRPN[2]) et de l’Agence de Sécurité Sanitaire (ANSES).

En 2013, au nom de la prévention sanitaire, les autorités ordonnent et mettent en œuvre l’abattage systématique de tous les bouquetins de plus de cinq ans dans le massif du Bargy. Les commanditaires de cette mesure pensent ainsi empêcher la propagation de la brucellose, une bactérie qui menacerait l’AOC du reblochon.  251 animaux sont abattus. Une mesure contre-productive entraînant notamment un risque de dispersion de l’infection dans les massifs voisins.

Mais le Préfet s’entête et souhaite à présent l’abattage de la quasi-totalité des bouquetins du Bargy alors même que les instances scientifiques et sanitaires (CNPN, CSRPN et ANSES) valident un protocole d’endormissement et d’euthanasie des seules populations malades avec marquage et relâcher des animaux sains. « Eradiquer une maladie en milieu ouvert avec les mêmes méthodes que celles utilisée pour les animaux domestiques, par définition sous contrôle, est une totale aberration écologique », déclare Christine Sourd, directrice adjointe des programmes au WWF.

 

Des méthodes brutales bafouant la procédure judiciaire en cours et portant un grand préjudice au dialogue environnemental

« Le gouvernement cède à la pression maximale qu’une partie du monde agricole fait peser sur lui. Alors que le Premier ministre  a employé le mot « voyou » dans le cadre du conflit à Air France, nous attendons toujours à ce jour sa réaction ou celle de Mme Royal suite à la prise d’otages durant 15 heures du président et du directeur du parc de la Vanoise par une cinquantaine d’éleveurs qui ont obtenu gain de cause. Il existe visiblement deux poids, deux mesures » indique Isabelle Laudon, responsable des politiques publiques du WWF France.

« Pour les bouquetins, alors que des solutions plus pertinentes fondées sur des avis scientifiques existent, le gouvernement cède encore face à la pression des agriculteurs. Nous sommes hors de la rationalité, si ce n’est la rationalité électorale. Le silence de l’Etat devant la brutalité des éleveurs preneurs d’otages ainsi que la brutalité de l’Etat, sans même attendre le jugement sur le référé, avec l’abattage massif de bouquetins dont la moitié sont sains, voilà la méthode Valls-Royal-Le Foll : une méthode qui porte un coup sérieux au dialogue environnemental au nom de la démagogie », ajoute-t-elle.

[1]  Conseil National de Protection de la Nature

[2]  Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel